S’agit-il d’une information, d’une rumeur, d’une affaire ? Les accusations du nouveau magazine « Ebdo » contre Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, font beaucoup réagir les auditeurs. Frédéric Barreyre, directeur de la rédaction de France Culture, leur répond.

Le traitement de cette actualité provoque critiques ou questions.

« Pourquoi, nous écrit Jeanne, vous êtes-vous tous – même France Culture – lancés dans les révélations de la revue Ebdo, alors que l’une des soi-disant victimes affirme qu’elle n’a jamais été victime de quoi que ce soit ? Quant à la soi-disant affaire de viol, la plainte est déposée alors que les faits sont prescrits et qu’aucune preuve n’existe… ».

Il y a deux aspects, deux informations dans cette affaire. Jeudi 8 février, coup de tonnerre : Nicolas Hulot s’invite dans la matinale de BFM TV pour démentir des accusations dont on ne sait encore rien. La défense est faite avant l’accusation. Le lendemain, vendredi 9 février, l’article de Ebdo portant les accusations paraît. Le journal de 12h30 sur France Culture en parle, car c’est une information.

Avez-vous pu vérifier les informations de « Ebdo » ?

La rédaction a appelé les journalistes de Ebdo et demande très clairement s’il ne s’agit pas d’un coup médiatique, car les éléments publiés paraissent faibles. Ils répondent avoir caché volontairement des faits pour préserver leurs sources. Quant à l’information en elle-même, il y a en journalisme une règle fondamentale : la règle des cinq W (qui, quoi, quand, où, pourquoi). Quand on donne une information, il faut pouvoir répondre à ces questions. Les quatre premiers sont dans l’article, selon les journalistes d’Ebdo.

Pour Laurent, « dans cette histoire, comme dans celle de Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, accusé de viol, sans preuves, par une ex-call girl, n’avez-vous pas l’impression d’être en milieu de règlements de comptes politiques et de manipulations ? ».

Nous ne somme pas dupes sur ce point. Ce qui est sûr, c’est que l’information que l’on a, est donnée par la Procureur de Saint-Malo : plainte pour fait de viol en 2008 à l’encontre de Nicolas Hulot, elle a été classée sans suite pour prescription.

D’autres auditeurs estiment que « les médias jettent à nouveau des hommes politiques à la vindicte publique, sans aucunes preuves ni précautions, alors que la vérité ne sera jamais connue »

Nous avons une grande responsabilité et il y a toujours un doute.

Avez-vous envisagé de ne pas parler de cette histoire ?

Non, mais nous nous sommes demandés comment en parler. Nous avons décidé d’en parler en donnant les deux versions et en rendant compte de l’information.