Vendredi 9 juin, France Culture a diffusé une grande enquête d’investigations sur les pratiques sociales du puissant laboratoire pharmaceutique SANOFI. Une enquête qui a provoqué de nombreuses réactions. Pour y répondre, Jacques Monin, directeur des Enquêtes et de l’Investigation de Radio France, au micro du médiateur des antennes.


Les enseignements de cette enquête difficile menée par Laetitia Saavedra, journaliste du service.
Des salariés de Sanofi seraient sous-évalués pour atteindre des quotas de mauvais collaborateurs fixés par la hiérarchie du géant pharmaceutique français.

Réaction de SANOFI : « Ces pratiques n’ont jamais été envisagées, il a pu s’agir d’éventuelles initiatives individuelles ». Et quelques auditeurs pensent que les journalistes ont été « manipulés par les syndicats ».

Les informations recueillies sont-elles sûres ? Comment cette enquête a-t-elle été menée ?
L’enquête a duré cinq mois principalement auprès des managers non syndiqués, attachés à leur entreprise, mais écœurés par ces pratiques qui incitent à sous-noter de bons collaborateurs pour atteindre des quotas.

Depuis ces révélations, la journaliste a-t-elle reçu d’autres témoignages ?
D’autres managers de Sanofi ont continué à confirmer ces pratiques, ainsi que d’autres cadres de grands groupes (mais impossible de les citer, car l’enquête n’a pas été menée auprès de ces derniers).

La cellule investigation dirigée par Jacques Monin peut-elle enquêter sur tout, sans restrictions ?
Il suffit d’écouter toutes les enquêtes menées par la cellule investigation de Radio France sur toutes les antennes : le « diesel gate », l’affaire Fillon, la mauvaise qualité des cuves destinées aux centrales nucléaires…

Pourtant, pour certains auditeurs, les journalistes subissent des pressions, ne sont pas libres. Il est vrai qu’ils peuvent subir des tentatives de pressions ; cela a même été le cas la semaine dernière. Mais l’honneur de Radio France est de ne pas y répondre et de les dénoncer. Que s’est-il passé ?
Jacques Monin retrace l’affaire du coup de téléphone de François Bayrou : « le ministre de la Justice a personnellement contacté notre cellule investigations, en pleine enquête sur le MODEM, et a lancé des menaces. »