Manifestations du 1er mai, Nuit debout, loi El-Khomri, l’actualité est très sociale et les auditeurs réagissent beaucoup à tous ces événements. Pour leur répondre, Bruno Denaes, le médiateur des antennes, reçoit Grégory Philipps, directeur-adjoint de la rédaction de France Info.

Les réactions, il faut quand même le préciser, sont souvent partisanes. Beaucoup d’auditeurs écoutent avec des oreilles militantes. S’ils écoutent un reportage ou un invité qui ne va pas dans le sens de ce qu’ils voudraient entendre, c’est que le journaliste ou le présentateur n’a pas été objectif. Or, le journaliste relate des faits ou les explique…

A propos du 1er mai, plusieurs auditeurs ont estimé que France Info avait plus parlé, ce jour-là, du Front National que des manifestations contre la loi Travail… C’est vrai le matin du 1er mai, au moment où se déroulaient les deux rassemblements FN. L’après-midi, ce sont les manifestations sociales qui ont été plus présentes à l’antenne.

Annie demande, très suspicieuse : « Les temps de paroles du Front national sont-ils vraiment contrôlés ? ». Oui, évidemment, comme pour toutes les prises de position politiques. Le CSA contrôle rigoureusement les équilibres.

Il y a également les auditeurs, comme Bernadette, qui trouvent que France Info a plus parlé des policiers blessés que des manifestants blessés. Ou Catherine qui nous écrit : « J’étais dans les manifestations ; j’ai pu constater une agressivité particulière des forces de l’ordre, y compris envers des manifestants « normaux », pas des casseurs. Mais vous ne parlez que des policiers blessés ». Et elle ajoute : « J’écoute France Info depuis longtemps parce que je pense que c’est une radio indépendante du pouvoir, aujourd’hui j’ai un doute »… Redisons-le une nouvelle fois, il n’y a pas de consignes du ministère de l’Intérieur données aux journalistes; France Info est totalement indépendante de tout pouvoir. Aucun journaliste n’accepterait qu’on lui dicte sa conduite. Par ailleurs, Grégory Philipps explique que deux reporteurs ont suivi la manifestation parisienne, l’un côté social, l’autre côté débordements. Les deux aspects ont été couverts le mieux possible.

Pour terminer, une question différente, mais intéressante, à propos du nombre de manifestants et des chiffres souvent fantaisistes des organisateurs. Xavier s’étonne : « Je suis toujours surpris d’entendre les journalistes annoncer, comme ce 1er mai, 1 800 manifestants à Toulouse selon la police, 12 000 selon les organisateurs. Les journalistes devraient vérifier ». Les journalistes n’ont pas les moyens de vérifier. Dans un souci d’honnêteté, les deux chiffres sont communiqués, même si ceux de la police sont les plus proches de la réalité. L’année dernière, une étude a été menée par trois personnalités indépendantes ; elle a montré que, de par leur méthode de comptage, les chiffres de la police étaient justes, même souvent légèrement augmentés pour compenser une marge d’erreur possible. Deux articles intéressants à ce sujet: celui du Monde et de Médiapart.