Alors qu’Emmanuel Macron et Donald Trump s’opposent sur de nombreux dossiers, leur rencontre amicale a été l’un des événements importants de cette semaine. Un événement que les auditeurs ont pu suivre sur franceinfo grâce aux envoyés spéciaux de la radio et, notamment, au correspondant permanent aux États-Unis, Grégory Philipps.

Comment les journalistes suivent-ils ce type de voyage officiel ?

Il y a une difficulté technique, d’autant plus lors d’une visite d’Etat: le suivi de chaque moment est proposé à un petit nombre de journalistes qui le couvre pour l’ensemble des journalistes. C’est ce que l’on appelle les pools. Certains lieux ou certaines rencontres ne peuvent en effet accueillir 100 ou 150 journalistes. Par exemple, le dîner d’Etat est ouvert à quelques journalistes. Ils retranscrivent l’événement pour l’ensemble de la presse américaine et internationale. Il faut essayer d’être dans ces pools pour être au plus près de l’information et la raconter aux auditeurs et à nos confrères. Ce sont des négociations difficiles surtout pour une visite d’Etat comme celle-ci. En tant que journaliste, il faut suivre de près le pool journaliste Maison Blanche qui nous envoie les informations.

Quel accès aux présidents et comment les interroger ?

Il y a des moments précis durant lesquels nous pouvons les interroger, mais ils sont extrêmement limités. Pour la dernière conférence, il y a eu quatre questions : deux pour la presse française et deux pour la presse américaine. On ne peut pas dialoguer avec les présidents, d’autant plus que Donald Trump, contrairement à Barack Obama, n’est pas un adepte des conférences de presse. Emmanuel Macron, lui, a fait une séance de presse avec les journalistes français durant laquelle il a répondu à toutes les questions.

Cette semaine, Reporters Sans Frontières a révélé le classement mondial 2018 de la liberté de la presse. L’Amérique de Donald Trump recule de deux places à la 45ème position.

Est-il devenu plus difficile d’avoir des informations ? Et comment faire face à un pouvoir spécialiste des « fake news » ?

C’est en effet plus compliqué car les équipes ont changé et qu’il est difficile de renouer le contact avec les nouvelles équipes de communication de la Maison Blanche. Concernant les fausses informations, il faut être vigilant. On voit que Donald Trump dans ses tweets fait des approximations. Il faut donc vérifier rapidement les informations avant de les diffuser.

Comment réagissent vos confrères américains face à un président aussi fantasque, adepte des tweets, plutôt que d’une communication approfondie ?

La difficulté est de mesurer si c’est la parole du Président des Etats-Unis ou si c’est la parole de l’ homme « Trump ». Régulièrement, la Maison Blanche fait un communiqué pour reformuler ou expliquer les propos des tweets de Donald Trump.

Pourquoi les médias suivent-ils autant ce qu’il se passe aux États-Unis ?

En effet, nous suivons de près l’actualité américaine, car c’est la première puissance mondiale. Nous avons des liens historiques forts mais également sur le plan économique et culturel avec les Etats-Unis. Enfin, il y a un lien d’amitié entre les deux Nations, comme l’a rappelé cette visite du Président Macron.