Avec cette campagne électorale atypique – les partis politiques malmenés, des candidats pas vraiment attendus et des programmes différents -, on a senti un véritable intérêt des auditeurs pour les invités politiques.  Sur franceinfo, le grand rendez-vous est le « 8h30 Aphatie », dirigé par Jean-Michel Aphatie. Un rendez-vous très suivi, mais qui suscite un grand nombre de réactions d’auditeurs. Pour leur répondre, Jean-Michel Apathie au micro du Médiateur des antennes, Bruno Denaes.

 

 

Le Médiateur a reçu des milliers de messages à propos de la campagne électorale. La grande attente des auditeurs était d’en savoir plus sur les projets, les propositions, les combats, les certitudes ou les incertitudes des candidats.  A l’image de Jérôme, qui écrit : « Pouvez-vous arrêter de chercher à tout prix le « buzz » et la petite phrase en demandant systématiquement à vos invités de commenter le commentaire répondant lui-même à un autre commentaire ? On n’en finit pas et on n’apprend strictement rien »

Ce qui fonde les questions, c’est le débat politique; l’intervieweur cherche à comprendre et à faire progresser le débat et non à faire le « buzz ». Il s’agit de renseigner et d’informer l’auditeur, non de chercher à obtenir à tout prix la reprise d’une petite phrase par une dépêche AFP, explique Jean-Michel Aphatie.

Globalement, et on le voit avec les résultats électoraux, les auditeurs sont très en attente de concret et beaucoup moins de politique politicienne. «  A 8h30, vos journalistes ne s’intéressent qu’à des querelles, des débats sans intérêt, nous écrit Andréa. C’est vrai qu’il est plus facile de faire réagir un invité à une déclaration plutôt que d’approfondir une question économique ou une proposition fiscale ou sociale ».

De nombreux sujets ont été abordés, dont la Syrie, les fonctionnaires, le déficit budgétaire… Une question en apparence plus politicienne peut faire « disparaître » les autres questions dans l’esprit d’un auditeur qui n’apprécie pas ce type de sujet. 

Pourquoi ne pas laisser l’invité s’exprimer complètement ?
Une des plus nombreuses remarques reçues concerne les réponses. Selon Pierre : « Les intervieweurs semblent attacher plus d’importance à leurs questions qu’aux réponses. Systématiquement, les réponses sont coupées, avant que l’invité n’ait pu développer ses arguments. C’est insupportable et frustrant ».

L’interruption est certes inconfortable ; mais dans le cas d’une interview, le temps est compté, et lorsqu’un invité se lance dans une réponse qui ne va pas tout de suite au sujet ou qu’il tente d’éluder la question, il est normal que nous essayons de « recadrer » pour obtenir une réponse informative. Le but n’est pas d’interrompre l’invité…

Les auditeurs ont souvent une impression de « cacophonie ».
« Deux ou trois des quatre intervieweurs interviennent en même temps, alors que l’invité est en train de répondre. On n’y comprend plus rien », écrit Catherine.

« C’est vrai que nous devrions faire un effort pour éviter parfois de tous parler en même temps. »