Dans le contexte de défiance accrue envers les journalistes et de la circulation massive de « fake news » , le sondage Odoxa Dentsu-Consulting pour franceinfo et Le Figaro, est riche d’enseignements.  Il pointe les paradoxes de la relation singulière des Français à l’ensemble des médias traditionnels (presse, radio, tv).

Prompts à la critique et aux reproches tous azimuts (du manque de pluralisme à l’inexactitude en passant par les opinions partisanes) , 64% des Français reconnaissent cependant que la presse et la radio (69%) ne véhiculent pas (ou rarement) de « fake news ». S’ils se montrent plus réservés à l’égard des chaines de télévision d’informations en continu, les personnes interrogées identifient en revanche nettement, à 86%, les particuliers sur les réseaux sociaux, les sites et les blogs comme sources de « fake news ».

Ce sondage nous apprend également que 74% des Français suspectent les partis d’opposition de véhiculer des fake news ; également pointés du doigt des pays étrangers tels que la Russie mais aussi les mouvements de type « Gilets jaunes ». D’ailleurs, pour 64% des Français, ce mouvement, à ses débuts bien soutenu par l’opinion publique, apparait désormais comme un relais de « fake news ».

70% des personnes interrogées indiquent que leur principale source d’informations restent les médias traditionnels contre seulement 12% qui citent les réseaux sociaux. Et il est intéressant de noter que 45% des consommateurs d’infos via des sources non professionnelles, types blogs ou réseaux sociaux, reconnaissent avoir relayé des fake news.

 

Les Français admettent l’importance du problème et sont favorables à une réponse d’ordre législatif  pour endiguer ce phénomène. La loi contre les « fake news » a été adoptée à la fin de l’année dernière, 81% des Français pensent que c’est une bonne chose et qu’il est nécessaire de davantage responsabiliser l’information sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux. Seule une minorité de 19% pointe le caractère liberticide de cette loi  estimant qu’elle peut entraver la liberté d’expression.