Par Danièle MANESSE et Gilles SIOUFFI aux éditions esf

L’écriture inclusive enflamme les débats et met en lumière de nombreuses questions sur la langue française : a-t-elle été volontairement amendée pour exclure les femmes ? Qu’est-ce que le genre ? Y a-t-il un neutre en français ? Pourquoi l’accord au masculin est-il dominant ? L’école doit-elle s’emparer du sujet ? Dans cet essai, des linguistes se saisissent de la question pour replacer l’étude et l’histoire de la langue au cœur de la réflexion. Une démarche importante, notamment pour savoir quelle langue enseigner à l’école, sans compliquer les choses au détriment des élèves les plus en difficulté.

Retrouvez l’un des auteurs Danièle Manesse sur France Culture, dans l’émission « Signe des temps »

Danièle Manesse: La langue est un trésor qu’on enseigne à tous. C’est ce qui nous unit. Ce matériau est neutre, légué par le temps. Il y a un abus de pouvoir des lettrés à vouloir le modifier.

Avancée politique et féministe pour les uns, un élément de plus dans la guerre que mène l’époque contre la langue et la culture pour les autres, la question de l’écriture inclusive a surgi dans le débat public à l’automne 2017, après la publication aux  éditions Hatier d’un manuel scolaire à destination des CM2 dans lequel on pouvait notamment lire la phrase suivante : « grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche ». La phrase repérée a fait l’objet de tribunes indignées dans la presse qui ont lancé le débat. 

Depuis, l’écriture inclusive s’est répandue à l’université, dans certains essais comme ceux de Laure Murat mais aussi dans certaines rédactions de médias sans que les journalistes en soient avertis. Le site d’information internet Slate, par exemple, réécrit systématiquement les papiers de ses collaborateurs en écriture inclusive sans forcément leur demander leur avis. 

Les éléments de la plaidoirie pour le langage inclusif ont été résumés par Eliane Viennot, Le langage inclusif, Pourquoi comment aux éditions iXe publié, et voici que sort ce printemps le réquisitoire, mené par Danièle Manesse et Gilles Siouffi dans un livre collectif intitulé Le féminin & le masculin dans la langue.

Pour aller plus loin, écoutez Maria Candea pour la médiation