Bonjour,
Je me permets de vous écrire concernant la chronique du 21/12/2016 Le billet d'Antoine Buéno : Doigt d'honneur aux terroristes. Même si j'estime que l'humour est une réponse aux événements tragiques. J'ai trouvé malvenue la référence à "Elie Wiesel qui n'a jamais cesser de geindre"....je n'ai rien contre l'approche humoristique de la Shoah, en revanche j'ai trouvé une certaine gratuité dans cette attaque personnelle contre 'Elie Wiesel. C' était un grand humaniste et qui a porté durant toute sa vie son drame personnel et on peut comprendre la tristesse du personnage. L humour en réponse aux événements tout à fait...les critiques gratuites contre des personnes (d'exceptions au demeurant), je ne peux l'accepter....pourtant j apprecie Daniel Morin

La Médiatrice Radio France vous répond
03/01/2017 - 11:50

Voici la réponse d’Antoine Bueno :

« L’objet de ce message est de répondre à un auditeur relativement à l’une de mes chroniques.
La critique formulée par cet auditeur est exactement conforme à la réaction qu’a eu l’une des journalistes présente en studio après l’émission. Je dois dire que j’en ai été très surpris.
Elie Wiesel n’était pas le sujet de cette chronique. Il n’y était cité que de façon très incidente.
Mais, surtout, voir écrit le texte exact de la chronique fait apparaître un gros malentendu.
Dans ma chronique, je ne dis pas « Elie Wiesel qui n’a jamais cessé de geindre… ». Je n’aurais jamais écrit une telle ânerie. Je partage en tous points l’avis de l’auditeur sur cet homme absolument remarquable.
Voici le texte de la chronique (disponible en podcast): je parle des moralisateurs, « les wannabe Elie Wiesel en chien de Shoah »… C’est ce membre de phrase qui a posé problème.
Sa lecture fait apparaître clairement que ce n’est pas Elie Wiesel qui est visé mes « les WANNABE Elie Wiesel ». L’expression « wannabe », passé en français, vient de l’anglais. C’est la contraction, sous forme parlée, de « want to be ». La cible est donc ceux qui veulent être Elie Wiesel, plus précisément ceux qui se prennent pour Elie Wiesel. Elie Wiesel n’est cité que comme maître étalon de justice, figure tutélaire.
La suite de la phrase non plus n’a pas été comprise: « en chien de Shoah ». L’expression argotique « être en chien de » signifie « en recherche ». Il s’agit donc de ceux qui recherchent une cause telle que la Shoah.
Pour résumer, sont visés les gens qui, se prenant pour des justiciers (tels que Elie Wiesel), vont avoir tendance à rechercher désespérément des combats à mener et parfois à tout ramener à la Shoah pour les justifier. On peut penser à des intellectuels bien connus. Ou plus prosaïquement à la tendance que chacun d’entre-nous peut avoir de faire référence au nazisme dans n’importe quel conflit du quotidien. C’est un clin d’oeil au fameux point Godwin.
Mon étonnement était d’autant plus grand que le membre de phrase incriminé figurait dans l’un de mes spectacles, que j’ai joué de nombreuses fois, sans qu’il suscitât jamais de telles interprétations.
En l’occurrence, je pense que la rapidité du format radiophonique se trouve à la source du malentendu.
Ceci écrit, expliquer n’est pas excuser. Je suis donc sincèrement désolé que ce membre de phrase, mal interprété, ait pu heurter la sensibilité de certains auditeurs. Tel n’était évidemment pas le but.
Et je remercie l’auditeur de son message qui m’a permis, du moins je l’espère, de dissiper toute ambiguïté.
Excellentes fêtes à toutes et à tous.
Antoine Buéno »