Lettre à la matinale de France Inter et à Monsieur Patrick Cohen.

Je vous écris pour vous dire ma déception après l’écoute de votre chronique de 7H43 dans la matinale du 19 janvier.
Pour que vous compreniez pourquoi j’ai pris le temps de vous écrire je dois me présenter : Sophie G. 28ans, interne des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en fin de cursus, et tout comme Sabrina Ali Benali, je suis actuellement en stage dans une structure privée conventionnée avec l’AP-HP.
Notre internat est découpé en semestre, et l’un des attraits de la formation en Ile de France est d’avoir une multitude de terrains de stage et de pouvoir en changer tous les six mois.
Parmi ces terrains de stage, selon la spécialité que nous avons choisie, certain sont effectivement proposés dans des structures privées.
Nous restons cependant attachés à l’AP-HP (notre employeur) et nous restons pendant toute la durée de notre internat des internes des Hôpitaux de Paris. Sabrina Ali Benali, tout comme moi, est donc actuellement en stage pour six mois dans un Hôpital privé mais reste et restera une interne de l’AP-HP tout au long de son cursus. Elle n’a donc pas menti et non Monsieur Patrick Cohen votre « sentiment de (vous) être un peu fait avoir » n’est pas justifié. Il est donc faux de la faire passer pour une menteuse qui plus est avec ce ton ironique et méprisant. Vous avez donc fait passer à tort cette jeune femme pour une menteuse dans la matinale la plus écoutée de France. A l'heure où vous devenez le journaliste à succès de France Inter (seule radio que j'écoute d'ailleurs), et au delà des conséquences humaines pour cette interne, vous discréditez la parole de l'ensemble des soignants.
Quant à M. Hirsch qu'est ce qui doit être le plus gênant ? Qu'il ne s'intéresse pas au cursus des internes ou qu'il détourne l'attention d'un problème déjà bien réel à l'hôpital ?

Ce matin j'ai été déçue parce que le jeu politique avait une fois de plus pris le dessus.

Voilà. Je n'écris jamais à un média et très rarement sur les réseaux sociaux. Je n'ai pas d'appartenance politique. Je ne connais pas et n'ai jamais parlé avec Sabrina Ali Benali.
Ce matin j'étais déçue et désemparée par votre chronique.

J'espère vous avoir un peu éclairé sur la formation des internes en Médecine.

Bonne continuation à la matinale que j'écoute quand je peux. France Inter est une radio de qualité.

La Médiatrice Radio France vous répond
20/01/2017 - 11:00

Attention de ne pas confondre la situation difficile vécue par les personnels des hôpitaux, situation que nous relatons régulièrement sur nos antennes, et les mensonges d’une interne qui affirme travailler dans un hôpital de l’AP-HP et cite des exemples vécus soi-disant la semaine précédente dans le service des Urgences, alors que cet hôpital privé n’en possède pas. Non, la fin ne justifie pas les moyens. Et, très franchement, j’ai vraiment du mal à comprendre que l’on puisse soutenir les mensonges et les contre-vérités. Même si son message est réaliste et justifié, pourquoi prendre le risque de mentir? Et exhiber sa feuille de salaire de l’AP-HP ne retire rien au mensonge; elle est bien payée par l’AP-HP, mais ne travaille pas en ce moment dans un hôpital AP-HP possédant, qui plus est, un service d’Urgences. C’est un peu comme si un journaliste de France Inter racontait son expérience à France Bleu Provence (alors qu’il n’y est pas) en exhibant, pour preuve, sa fiche de salaire, évidemment à en-tête de Radio France. Nous sommes exactement dans la même situation que celle de JL Mélenchon accusant faussement France Inter d’avoir voulu « tuer sa chaine YouTube », alors que, dans un premier temps, il s’est approprié sans autorisation une production d’antenne et qu’ensuite, un accord a été trouvé avec ses équipes pour autoriser la publication et retirer nos alertes auprès de YouTube. Contrairement à ce qu’affirment le candidat et certains de ses militants, France Inter n’a pas agi par surprise; je possède tous les mails et les textos échangés entre France Inter et le services de presse et numériques de JL Mélenchon. Il est de plus en plus de bon ton de mentir dans la sphère publique. Et même si certains messages me le reprochent, à titre personnel et en tant que médiateur, je suis désolé de le dire clairement, je persiste à être révolté par les mensonges et les contre-vérités. C’est mon rôle de médiateur de ne pas les accepter et de mettre en garde – selon les cas – les journalistes et les producteurs, ou vous qui prenez la peine de m’écrire. Et je vous remercie de votre confiance.