T. Legrand et la plupart des "grandes voix" médiatiques, spécialement à France Inter, entretiennent depuis longtemps un rapport ambigu et puéril avec le libéralisme, et la seule expression "dérapage libéral" qui revient si fréquemment à leurs lèvres en est le pénible révélateur. Cela conduit nos journalistes à suggérer ou à dire explicitement qu'être social libéral, c'est être de droite; qu'il n'y a donc de gauche que "traditionnelle", la gauche étatiste, la gauche de la gauche, cette gauche qui empêche notre pays d'avancer. Martinez, de la CGT, est la caricature de cette gauche arriérée et il est assez cocasse d'entendre aujourd'hui T. Legrand s'indigner contre ses méthodes staliniennes. Nul doute que si, dans ses nombreuses chroniques, lui comme ses amis avaient clairement pris parti pour le camp du progrès (la gauche libérale), on n'en serait pas là!
On ne peut vraiment pas dire que les médias dans notre pays - avec tout le pouvoir d'influence qui est le leur - auront aidé à accoucher d'une gauche moderne. C'est bien triste.