Mon message n'est pas conjucturel
En ce jour de défense du droit à l'information, je demande, en tant qu'auditeur de radios du service publique, un droit à l'information :

Je suis un auditeur lambda, ayant des opinions personnelles bien sûr, mais toujours demandeur d'informations qui m'aident à me faire une opinion dans nombre de domaines que je connais insuffisamment.
Ce que j'attends des médias - et encore plus des médias du service public - c'est que les journalistes me donnent les informations à partir desquelles je pourrai construire ma réflexion, étayer ou reconsidérer mon opinion. Quitte à ce que ces éléments nouveaux bousculent mes croyances, a-priori, convictions, et m'aident à les reconsidérer sur des bases les plus objectives (et donc les moins fantasmatiques ) possibles.

Or
Ce qui nous est donné est plus souvent la pointe d'iceberg d'une information 'déclencheur' (l'évènement médiatique), suivie par un florilège d'opinions. Dans le meilleur cas, des deux opinions contraires. Cela tient lieu d'information : Des personnes qui nous disent ce qu'il faut penser... Et pour la 'note humaine', émotionnelle et empathique, et un micro-trottoir sur l'interview d'une personne concernée : un « cas » emblématique.

En bref des médias d'opinions plutôt que des médias d'informations.

Pourtant l'information, ce n'est pas impossible à faire :
Hier dans l'émission d'Arte « 28 minutes », rubrique « désintox » » il n'a pas fallu plus de cinq minutes pour que soient exposés la réalité des différences de salaires entre députés et enseignants en université, selon leurs catégories.
Simple, clair - et plus informatif que 100 opinions clamées, 75 rubriques de journalistes spécialisés, 50 analyses d'experts, toutes détaillées à loisir.

Face à cela, quelques exemples, anciens mais qui restent et redeviennent d'actualité :
- Je me souviens des 'grandes grèves' de 1995 lors de la tentative par A. Juppé de généraliser aux fonctionnaires et aux entreprises publiques (RATP, SNCF et EDF) les mesures imposées aux salariés du secteur privé par la réforme Balladur de 1993. Tout au long de leur durée ces grèves ont fait l'essentiel de l'information.
...Et j'ignore toujours les faits qui auraient pu m'aider à me forger une opinion à partir d'éléments les plus objectifs possibles : à savoir les conditions de retraites (dates, modes de calcul..), de salaires, de travail, dans ces entreprises pour les comparer à celles existant dans le privé. J'aurais pu alors me demander en quoi j'étais, ou non, d'accord avec ces revendications et ces grèves, hors idéologie et idée préconcue d'un bord ou de l'autre. Bien sûr les grèves ont cristallisées ensuite un
Je suis resté avec des bribes d'informations mélées de grands trous d'ignorance.
Et, pour me faire un avis : d'un côté l'avis de mon voisin stupéfié par les avantages d'entreprise donnés à sa fille qui venait de rentrer à EDF et celui d'un collègue tout aussi surpris par l'importance des avantages qui lui étaient octroyés à la SNCF ; de l'autre côté le récit d'un contrôleur sur la pénibilité de ses conditions de travail.
Et nous sommes presque tous à la même enseigne : des analyses souvent idéologiques ou partisanes et les infos de notre entourage, et un manque criant de faits.

Nous n'échapperons pas à des modifications de régimes de retraites ultérieures
Les médias, entre autre les radios de service public, nous donnerons-t-elles les éléments nécessaires pour nous positionner sur les différentes options possibles ?
Par exemple : L'un des candidats à la Présidence, E Macron, veut pour un 'point' de travail fourni, un retour équivalent pour la retraite. S'il est élu, s'il veut mettre en pratique, aurons-nous en toute transparence la réalité des situations ? ou, comme d'habitude, des centaines de débat entre un syndicaliste et un répresentant du gouvernement, ou un bord politique face à l'autre, etc, etc , ad nauséam...

Dernier souvenir : la grève des intermitents du spectacle de 2014. J'écoutais alors « les matinales » de France-Culture. C'est après plusieurs semaines de débats, avis, chroniques dans l'émission qu'une invitée, s'adressant aux journalistes présents, lâche : « mais vous connaissez bien le régime des intermittents, puisque vous êtes sous ce régime-là, vous en bénéficiez. »
Visiblement les journalistes n'avaient pas jugé pertinente la divulgation de cette information aux auditeurs...
Vous avez dit information ? Vous avez dit transparence ? Vous avez dit confiance.. ?
..Je vous dis là ce qui me gène, mais il y a aussi de très bonnes choses à radio france, je ne serais pas, sinon, un auditeur aussi fidèle...

La Médiatrice Radio France vous répond
06/04/2017 - 13:41

Merci pour votre très intéressante analyse que je transmets aux directeurs de rédaction de nos antennes.

Je me permets de vous corriger sur un point: il n’y a pas d’intermittents du spectacle chez les journalistes. Comme son nom l’indique, ce système de protection sociale concerne les professionnels du spectacle et non ceux de l’information. Les journalistes de Radio France (société de droit privé) dépendent du régime général (santé, retraite, emploi…).