Bonjour Monsieur,
j'ai écrit de nombreuses lettres au rédacteur de journaux , notamment au journal Libération, quelquefois directement aux journalistes dernièrement à Nathalie Rouiller. Je ne garde aucune trace de ces lettres, je l'ai écrit spontanément, souvent avec colère, avec douleur mais toujours avec courtoisie.
je vous donnerai un simple exemple datant de ce matin.
Dans l'émission "la fabrique de l'histoire" 2 fois le mot schizophrénie est prononcé. C'est une émission diffusée le lundi 26 avril ayant pour thème "Egypte, fascination mutuelle.
je suis la mère d'un jeune homme atteint de cette pathologie, je suis membre de L'UNAFAM, association d'aide aux maladies psychiques .
Je peux affirmer que tous ces aidants, parents, fratrie, sont blessés , humiliés, et bien entendu les patients .
Ce mot usité à tort et à travers et souvent dépréciatif .
L'OMS classe cette pathologie dans les 10 premières pathologies les plus invalidantes.
La schizophrénie n'est pas un dédoublement de la personnalité. Elle est une pathologie mentale qui se déclare à la fin de l'adolescence , un trouble sévère qui s'invite, brise, confisque jeunesse et insouciance pour ceux qui en sont atteints .
Yann Hodé, psychiatre formidable dont je suis avec attention et espoir, les conférences, explique que cette inclination à l'usage de ce mot est spécifiquement française .
D'ailleurs beaucoup de médecins cherchent à remplacer ce mot qui stigmatise dans tellement de démarches ordinaires de la vie.
J'écris au nom de beaucoup d'aidants car c'est un sujet récurrent pour tous.
je suis fidèle à votre radio, d'ailleurs j'ai écouté quelques émissions traitant de la schizophrénie , je remercie les journalistes qui s'intéressent à ce sujet, car c'est très rare .
merci de m'avoir lue et peut-être pouvez vous intervenir auprès des journalistes pour qu'enfin ils puissent trouver un mot juste, adéquat lors de leurs commentaires ,
Cordialement
Odile Lucier

La Médiatrice Radio France vous répond
28/03/2018 - 15:38

Je partage totalement vos propos que je vais relayer auprès des journalistes et des producteurs. Régulièrement, je leur rappelle l’usage abusif et stigmatisant des termes comme schizophrénie ou autisme. D’autant qu’ils sont utilisés à mauvais escient: en effet, la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité. Je recommande d’ailleurs aux journalistes et producteurs de consulter le fascicule que viennent d’éditer l’ODI (Observatoire de la déontologie de l’information) et l’AJIR/PSY (Association de Journalistes pour une information responsable psy) et que j’ai d’ailleurs relu avant publication. Ce fascicule très pédagogique  veut lutter contre les stéréotypes et les clichés des journalistes à l’égard des maladies psychiatriques.