Lettre d'amour et de reconnaissance

Chaque jour, je me demande si vivre vaut le coup. En écoutant France Culture, la réponse est oui. Pourtant France Culture, c'est France et donc l'état. Et pourtant, à l'heure où l'on parle de démocrature, jamais une chaîne étatique ne m'a semblé aussi émancipatrice et vulgarisatrice de l'intelligence et de l'absolue nécessité du bien commun humaniste au plus haut degré qui se puisse penser. Vous écoutant, immédiatement, l'on pense : pourvu que cela dure. Je tiens à dire que je e suis pas seul, isolé et en manque d'amitié. Je travail (chance!), suis actif y compris dans d'autres réseaux que ma profession rémunératrice (bibliothécaire musicale et coordinateur EAC). Je ne cherche donc pas à « gratter l'amitié »:). C'est juste un immense merci à toutes vos voix, à toutes les heures et de la nuit dont la présence sonore m'éclairent et me réchauffent. J'en suis à entendre le lien qui vous lie d'une émission l'autre lorsque vous vous passez le flambeau, jusqu'à ce médiateur qui donne vie à l'auditoire et non à l'audimat. Je suis sidéré par votre pertinence chaleureuse, généreuse et si aimable, alors que l'ère est redoutablement violente. Il me semble incroyable qu'en France, dans ce qu'il reste du service public, et avec toutes les interrogations qui se posent au sujet de sa survie, vous puissiez nous fertiliser aussi magnifiquement dans le cadre qui est le vôtre et avec l'érudition en partage que sans cesse vous savez merveilleusement distribuée, partagée, mettre en risque et en dialogue. Je crois aimer chacune de vos voix, hésitation, humour, candeur, ironie ou certitude ouverte à la discussion et la controverse. Avec cette invention du podcast dont vous êtes le fleuron et cette sortie solide intitulée « Papiers », il me semble que vous êtes les papyrus magnifiques que découvriront nos successeurs ayant migré sur Mars lorsqu'ils enverront sur terre une mission de paléontologues après la grande déflagration de l'an3000:) Je rigole mais c'est pour souligner à quel point il me semble que vous incarnez un espoir, une présence quotidienne amicalement réveilleuse, éveilleuse, énergisante jusque dans ses plus infimes messages de présence à l'antenne : les stagiaires nommées, les anonymes vocalement éclairés... Merci à vous et tous mes vœux de perdurance, perduration, duration délicate et utopique.