...Et si les journalistes arrêtaient de cracher systématiquement sur les politiques, et d'entretenir ainsi une mentalité et une ambiance parfaitement délétères qui ne font qu'aggraver le sentiment d'impuissance des mêmes politiques (et, à terme provoquer chez eux la démission intellectuelle et le cynisme que les journalistes passent leur temps à fustiger alors même qu'ils sont les premiers à y céder) ?...
Tous autant que nous sommes, nous ne sommes "que" des humains, donc imparfaits... À partir de ce constat, deux attitudes possible : 1) considérer que tout est foutu, que nous sommes décidément trop nuls pour construire quoique ce soit de bon – ce qui semble bien être l'état d'esprit dominant aujourd'hui, mais dans ce cas pourquoi continuer à s'agiter, à faire du journalisme ou de la politique ? Autant rester au lit et se laisser crever, entraînant toute cette saloperie d'humanité avec soi ; 2) tâcher de garder espoir malgré tout, ce qui est à mon avis la seule raison de se lever le matin... Or la responsabilité des journalistes est (me semble-t-il) de communiquer à leurs lecteurs/auditeurs l'état d'esprit qui leur paraît le plus propice à la bonne marche du monde, et non d'instiller jour après jour dans leur cerveau un poison de haine, de désespoir et de nihilisme généralisés...

Voilà des années que je me farcis les différentes revues et inventaire des titres de presse nationale (dans les Matins de France Culture en particulier), et loin de s'améliorer, il me semble que le ton général en est de plus en plus uniformément sinistre et ricanant : je ne parvient pas à comprendre comment les journalistes incriminés parviennent à ne pas se rendre compte de cet espèce d'émulation négative, mortifère, et des effets abominable qu'elle ne peut manquer de provoquer (et provoque déjà) dans notre société...
J'aimerais tellement que tout ce petit monde se réveille, arrête de se vautrer dans cet espèce de jubilation morbide, de fièvre de destruction...

La Médiatrice Radio France vous répond
17/09/2015 - 12:25

Sans entrer dans un débat très vaste sur le journalisme, je voudrais simplement rappeler qu’il n’est qu’un messager qui relate et explique des événements qu’il n’a pas "créés". Evidemment, confronté quotidiennement aux milliers d’informations qui lui parviennent du monde entier (ce désormais grand village), il doit faire des choix. Il peut se tromper; l’information n’est pas une science exacte. Mais, d’une manière générale, les sujets qu’il aborde sont "incontournables" et pas toujours "joyeux". Il n’y a que les dictatures qui proposent à leur population des informations heureuses et non dérangeantes…