Des auditeurs ont appris que Noëlle Bréham, l’animatrice de l’émission « Les P’tits Bateaux », ne serait plus sur l’antenne de France Inter. Ils ont été nombreux à nous faire part de leur incompréhension. La direction de Radio France a souhaité leur répondre.

L’émission de Noëlle Bréham « Les P’tits Bateaux » rythmait nos dimanches soir en famille, faisant la joie des petits comme des grands. Enfin une émission intelligente pour toute la famille, sans chroniqueurs pour ricaner ou interrompre l’invité…
France Inter se sépare d’une animatrice emblématique qui avait su trouver sa place au sein de nos familles et de nos cœurs. Sa voix singulière, son regard sensible sur le monde feront cruellement défaut à votre antenne.

Chères auditrices, Chers auditeurs,

Vous avez été nombreux à réagir au départ de Noëlle Bréham. Nous savons combien son travail et sa voix ont compté pour des générations d’auditeurs et comprenons que cette situation suscite de l’incompréhension.

Nous tenons tout d’abord à vous dire que nous regrettons profondément le départ de Noëlle Bréham. Vous dire ensuite que vous pourrez continuer à écouter « Les P’tits Bateaux » le dimanche soir sur France Inter.

Il nous semble aussi important de vous donner des éléments afin de comprendre le contexte dans lequel cette séparation a lieu.

Avant l’été, Noëlle Bréham avait engagé une procédure judiciaire à l’encontre de Radio France afin de voir son contrat requalifié en CDI. Nous avons fait le choix, malgré la procédure, de lui proposer de poursuivre son émission cette saison, ce qu’elle avait accepté. Deux mois après le début de la saison, nous avons constaté qu’elle n’avait pas signé son contrat de travail. Malgré de multiples relances, Noëlle Bréham n’a pas souhaité régulariser sa situation, ce qui a rendu sa présence à l’antenne juridiquement impossible.

Vous réagissez aussi sur le motif de la procédure que Noëlle Bréham a intentée à l’encontre de Radio France, soit une demande de requalification de son contrat en CDI. Pourquoi celle-ci n’a-t-elle pas été acceptée ? La question est légitime et la réponse se trouve dans la nature de nos activités et le type d’organisation qu’elle suppose. Il est de notre rôle de média et de notre mission de service public que de vous proposer un contenu de qualité le plus fidèle possible aux évolutions de notre société. Nous sommes non seulement le reflet mais aussi un acteur de la vie citoyenne de notre pays et nous nous devons, à ce titre, de nous laisser la possibilité d’évoluer avec elle.

Concrètement, cela signifie que nos programmes doivent être sans cesse repensés, de nouveaux formats doivent être proposés, de nouveaux projets initiés. C’est pourquoi, comme vous le savez, une grille de radio est réinterrogée à chaque fin de saison afin de rester la plus pertinente possible. Vous êtes d’ailleurs les premiers à apprécier que nous soyons capables de renouvellement, que nous ne laissions jamais l’inertie ni la facilité l’emporter et que nos efforts soient mis au service de la recherche de nouveaux talents, de la capacité à surprendre, tout en prenant soin de préserver des habitudes et notre identité. C’est un équilibre subtil.

Pour permettre cette capacité d’adaptation, une partie de nos effectifs, les producteurs et productrices chargés d’animer et de produire des émissions, ont, comme d’autres entreprises culturelles, le statut d’intermittent du spectacle. A chaque début de saison, un contrat à durée déterminé d’usage constant (CDD-U) leur est proposé afin de signifier l’engagement juridique de part et d’autre jusqu’à la fin de la saison. Ce statut est légal et correspond à un mode de fonctionnement tout à fait habituel dans le monde du spectacle, de la culture et des médias. Nos producteurs bénéficient d’une rémunération au cachet convenue ensemble, ainsi que du versement de droits d’auteurs sur toute leur activité à l’antenne. De plus, le CDD-U peut aussi être compatible avec d’autres engagements culturels ou médiatiques, ce que beaucoup apprécient de faire.

C’est dans ce cadre que Noëlle Bréham a exercé à Radio France, comme ses consœurs et confrères producteurs à l’antenne, sans formuler le souhait de voir son statut changer avant cette année.

Nous pouvons comprendre la surprise que ce statut peut susciter chez celles et ceux qui ne sont pas familiers du fonctionnement courant de nos médias, mais sachez que sans ce statut, un média comme le nôtre ne pourrait pas fonctionner et intégrer de nouveaux talents.

Voici les explications que nous pouvons vous apporter en toute transparence.

Cela n’enlève rien au grand respect et à la reconnaissance que nous accordons à Noëlle Bréham qui a été parmi les figures les plus emblématiques de France Inter et a su inaugurer un dialogue singulier et stimulant entre les enfants et les meilleurs experts toutes disciplines confondues.

Laurence Bloch
Directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de Radio France

“Les P’tits bateaux” vont disparaître, une excellente émission à destination des enfants mais également très intéressante pour les adultes en général.
Mais, surtout, Noëlle Bréham se retrouve licenciée de France Inter après y avoir travaillé 40 ans… car elle a refusé, à raison, de signer un énième CDD. Une auditrice en colère.

Depuis plusieurs années, vous rythmiez nos dimanches soir en famille. L’indicatif de l’émission nous annonçait la fin du week-end. Néanmoins, nous écoutions avec attention les questions posées et avons de nombreuses fois appris des choses nous aussi ! Merci d’avoir su faire venir à l’antenne ces différents spécialistes qui ont chacun su à leur manière vulgariser leurs connaissances pour se mettre à la portée de tous leurs auditeurs (jeunes et moins jeunes). Nous vous souhaitons une bonne continuation pour la suite. Amitiés « radiophoniques » de l’autre côté du poste.

Comme beaucoup d’auditeurs, j’ai été extrêmement déçue d’apprendre votre départ, départ qui n’est pas de votre choix, amertume. Votre voix nous accompagne le dimanche soir depuis si longtemps. Me voilà bien dépitée. De culture scientifique, j’étais ravie d’écouter une émission grand public ; ne sachant, pour autant, pas grand-chose à la diversité des domaines abordés j’étais heureuse d’apprendre et de découvrir des choses, grâce aux enfants, à vous et à vos invités. Moi aussi j’aurais aimé poser des questions. Également maman, j’ai aimé partager avec mes enfants certains sujets et enfin, enseignante, intriguée par certaines questions, votre émission a été source de réconfort quant à l’intérêt des enfants pour l’enseignement des sciences et à l’intérêt de ce combat quotidien pour susciter leur curiosité.

Je viens de lire avec tristesse votre départ et ses conditions de cette case du dimanche soir. J’ai l’impression d’avoir toujours vécu mes dimanches soir avec votre voix, votre façon d’orienter les réponses avec facétie, gourmandise et sourire. Le gai savoir pour les petits et grands va nous manquer. Bon vent à vous.

Nous sommes très tristes de la fin des “P’tits Bateaux”, mon émission anti-déprime du dimanche soir, à laquelle je suis fidèle depuis longtemps, et que je partage depuis 2 ans avec ma belle-fille de 7 ans devant notre bouillon aux pâtes alphabet ou notre œuf à la coque doudou. Combien de réponses avez-vous apporté à mes questions de petite grande ! Merci beaucoup.

J’apprends que l’émission “Les P’tits bateaux” c’est fini ! Quel dommage ! Nous, nos enfants et petits-enfants adorions cette émission originale et intelligente ! Nous voulons la retrouver, merci de le permettre.

Je veux vous exprimer toute ma tristesse à l’annonce du départ de Noëlle Bréham – surtout dans les conditions rendues publiques ! Son émission était un véritable enchantement qui égayait les dimanches soir…