Avant l'émission, j'ai trouvé le sujet passablement casse-gueule : la vindicte populaire est prompte à sauver la veuve et l'orphelin, présumés innocents et bien-sûr à condamner le djihadiste, forcément évidemment coupable. L'effort de William Bourdon est à saluer, son intervieweuse aussi. Il faut savoir écouter ces appels, rester concentré et patient et puis défendre ces "salauds de djihadistes" et l'idée de la justice. Je n'étais pas sûr qu'une émission de radio ouverte aux appels soit le plus pertinent. Je ne le suis toujours pas même si l'effort pédagogique et la parole exprimée sont de bonnes choses.
Je partage ce dégoût d'une religion poussée à l'extrême et les atrocités qui y sont associées. Mais je ne peux pas me résoudre à la peine de mort et encore moins à la volonté de nier la justice, en d'autre terme nier la démocratie comme l'a rappelé M. Bourdon.
J'aimerais tant que ses mots puissent atteindre ces auditeurs farouchement pro-mort. J'ai fait des efforts qui m'ont coûtés pour écouter cette parole. Bien-sûr, je n'ai pas pu m'empêcher de juger ces propos, j'ai moi aussi à progresser encore. Mais en fin d'émission, j'étais exténué et je n'ai pas eu l'impression qu'on sortait de l'impasse, d'un coté des propos primaires (action - réaction) et définitifs (fermés), de l'autre un discours professionnel construit pour ouvrir le champs et donner l'essor à la réflexion. Il faut bien que ces deux mondes s'écoutent, se rencontrent mais je trouve que ça ne prend pas à travers ce thème si inflammable. Et malgré toute l'affection que j'éprouve pour vous, Mme Sintès, j’étais dépité, pas certain du bien-fondé d’un tel échange.
Sachez que je reste très attaché à votre timbre, à votre clarté, à votre enthousiasme et à la proximité que vous entretenez avec vos confrères ou invités. Je vous écoute avec délice et mes zygomatiques toujours prêts à se lever. Merci pour ces beaux moments de radio malgré ce moment moins engageant pour moi.