Bonjour,
je vous écris pour vous partager mon étonnement quant au traitement de l'actualité concernant les évènements survenus à Nantes la nuit dernière.
FIP dans sa pastille info de ce matin se contente de reprendre la version policière des évènements sans utiliser le conditionnel. Le chauffeur aurait tenté d'écraser un policier qui aurait répliqué en état de légitime défense. Les émeutes qui s'en suivent sont donc (de manière induite) l'oeuvre de sauvageons décérébrés. Ce traitement journalistique sans contexte, non sourcé, sans nuances est indigne d'une chaîne de service publique.
Pour rappel, il n'est pas rare que suite à des événements tragiques, les forces de l'ordre se mettent d'accord sur une version commune très éloignée de la réalité pour se couvrir ou minimiser les faits qui pourraient leur être reprochés. Ceci est d'autant plus facile pour eux qu'ils connaissent les procédures et les rouages de l'institution judiciaire. La version policière n'est pas gage de vérité. En procédant de la sorte, FIP se fait le relais de la communication policière, conditionne l'opinion publique et participe à la stigmatisation des quartiers populaires.
D'un point de vue plus large, je ne comprends pas la présence de ces pastilles d'info sur l'antenne. Si on écoute FIP c'est pour la musique, à l'heure d'internet et de l'info en continu quel intérêt d'entrecouper sa programmation musicale avec de l'information bas de gamme ?

La Médiatrice Radio France vous répond
05/07/2018 - 10:09

Voici la réponse de Bérénice Ravache, directrice de Fip :

« Cher Monsieur,

C’est avec la plus grande attention que nous avons pris connaissance de votre message.

Après réécoute de tous les Fip Actualités du mercredi 4 juillet, il apparaît que la journaliste en charge des bulletins a effectivement donné l’information factuelle du drame survenu la nuit qui précédait à Nantes en utilisant l’indicatif et n’a pas précisé, comme l’ont fait les agences AFP et Reuters, que les informations étaient données de source policière.

En revanche, nous ne pouvons pas vous laisser dire que « FIP participe à la stigmatisation des quartiers populaires ». De même, qualifier l’information délivrée par Fip de « bas de gamme » sur ce seul exemple est injuste pour ne pas dire – déplacé.

Il n’est pas plus possible de déduire des propos tenus à l’antenne que les émeutes sont le fait de « sauvageons décérébrés » que d’affirmer que le policier avait tiré en état de légitime défense… Cela qui n’a jamais été dit, ni même insinué !

Je puis vous assurer que les choix éditoriaux des titres et des bulletins prouvent tout au long de l’année le savoir-faire des journalistes en charge de cette information.

Pour conclure, la présence de flashs de 2 minutes à 50 de chaque heure sur l’antenne de Fip ne vise qu’à permettre aux auditeurs d’avoir l’essentiel des informations tout à restant à l’écoute du flux musical. Ces flashs donnent également la possibilité à ceux qui le souhaitent de rejoindre les journaux diffusés à l’heure sur les autres chaînes afin d’avoir des précisions.

Cordialement

Bérénice Ravache »