Bonjour,

J'ai écouté l'émission "L'esprit public" dimanche 23 juin sur le chômage, et je n'ai entendu quasiment que des arguments favorables à une plus grande dureté des règles d'indemnisation.
On passe sous silence que l'Allemagne a fait une politique de déflation salariale sous Shroder, à un moment où les autres pays ne le faisaient pas. Elle a pu reprendre en compétitivité, relativement aux autres pays. C'est ce qu'on appelle une politique non collaborative. Appliqué à l'échelle d'un continent, si tous les autres font la même chose, c'est une politique déflationniste qui a déjà menée à la seconde guerre mondiale. A qui l'Europe va vendre ses produits que ses salariés ne peuvent acheter? A l'Amérique, qui déjà à cause des excédents allemands se tourne vers le protectionnisme.
On passe sous silence que des gens qui ne travaillent que quelques heures dans les pays pris pour modèle du plein emploi, sont tous en partie au chômage, précaire et pauvres (pauvreté laborieuse).
On passe sous silence que dans ces pays de plein emploi, de nombreuses personnes ne s'inscrivent même plus comme demandeur d'emploi.
On passe sous silence que la société crée des personnes "inemployables" non comptées dans les chiffres du chômage, des rebuts de la société. (Lisez le livre "Fauchés, vivre et mourir pauvre" en Angleterre.
On passe sous silence les effets pervers comme le fait que des personnes vont être obligé de prendre des postes sur lesquels ils sont sur-diplômés poussant encore un peu plus les plus en difficultés vers le chômage longue durée qui coûtera très cher à la société.
On passe sous silence, qu'après le Job Act de Matéo Renzi, c'est l'extrême droite qui est arrivé au pouvoir.
Comment faire face au chaos écologique devant nous avec tout un peuple précarisé qui ne se souciera que du lendemain.
On fait porter le problème du chômage en aval sur le "bas peuple". On ne donne aucune explication macroéconomique, en amont, sur la hausse des inégalités, les salaires qui ne suivent plus la productivité, le manque d'ambition sur la révolution verte, les mauvais choix sur le nucléaire, qui ont empêché la création de filière où la compétitivité hors-coût est primordiale et créatrice d'emploi. Combien d'emplois la France aurait créés si on avait anticipé les renouvelables, les économies d'énergie?
Je pourrai encore continuer pendant des heures. Les inégalités de patrimoines hérités explosent, avec eux les revenus du patrimoine. Qu'ils gagnent de l'argent sans travailler, ça ne pose de problème à personne.
Je suis prévisionniste à Météo-France, et accessoirement j'ai passé une licence d'économie à distance pour essayer de comprendre le débat public. Je lis de nombreux livres d'économie, de sociologie, d'histoire.
Je ne comprends pas qu'il y ait quasiment pas de pluralisme d'opinion dans une telle émission. Il y a pourtant tant de personnes brillantes et érudites, loin du conformisme de pensée de vos invités, qui sont éloignés, vraiment, de la réalité des difficultés de vie de la "vile multitude".
Le ponpon pardonnez moi étant décrocher par le soit-disant politologue Dominique Reynié, mais surtout ancien candidat UMP aux régionales, qui délivre sur tous les plateaux, comme C dans l'air, une pensée néolibérale.
Je suis tombé par hasard sur votre émission, et j'espère que habituellement elle est plus ouverte à la contradiction, d'autant que j'apprécie vos émissions sur Arte.
Cordialement.