Bonjour,
Je vous remercie de transmettre ce message à Guillaume ERNER à la suite de la Matinales de ce jour.
A l'intention de Guillaume ERNER
Monsieur
Ce matin avec vos invités Hervé LE BRAS et Marion GUILLOU vous avez traité des problèmes d'alimentation en raison de la croissance démographique. Et vous avez relancé Marion Guillou en parlant du manioc comme d'une céréale miracle en raison de sa productivité. C'est la seconde fois que vous-même vous faites référence à cette plante tropicale que vous classez comme une céréale et à ses qualités (la 1ère fois, je pense que c'est avec Sylvie BRUNEL et Nicolas GIROD, le 12 octobre. Déjà j'avais pensé vous écrire).
Je vous apporte donc quelques éléments essentiels :
1. Tout d'abord, le manioc appartient à la famille des tubercules comme la pomme de terre, l'igname, le taro... et n'est aucunement une céréale.
2. C'est une tubercule pauvre d'un point de vue nutritif. Je relève sur le site "actu/santé" la phrase suivante : "Bien que moins nourrissant que le taro, l’igname, la patate douce, la banane ou le fruit de l’arbre à pain, le tubercule de manioc a une certaine valeur nutritive.". La pauvreté nutritive du manioc est une donnée qui est connue depuis longtemps (la "boule" de manioc remplit le ventre mais ne nourrit pas) et je tiens cette information de la lecture du livre "La géographie de l'alimentation" de Roget LIVET, ouvrage paru en 1969 aux Editions Ouvrières, ouvrage que j'ai utilisé pour mes travaux de géographie. Lorsque pour mes activités avec une des ONG, je me suis rendu au Kivu (RDC) en 1996 pour travailler avec l'équipe de la zone de santé de Musiénéné (150.000 habitants, 23 centres de santé), le docteur chef de la zone de santé m'a expliqué que pour combattre la malnutrition ou les carences dû à l'usage quasi exclusif du manioc comme aliment de base, il avait fallu habituer les habitants à cuisiner une "boule" de manioc qui intègre de la farine de soja.
3. En conclusion, le manioc n'est pas la "plante" qui peut assurer une alimentation saine aux populations africaines.
Cordiales salutations
Hervé DERRIENNIC
J'ai écrit un livre : "Famines et Dominations en Afrique Noire" publié par l'Harmattan en 1977. J'ai travaillé comme responsable des partenariats dans des ONG, de la Palestine à Madagascar, dans 17 ou 18 pays africains et tout particulièrement dans les pays sahéliens.