Bonjour ma radio, bonjour médiateur
Ce matin 7h - petit déjeuner avec Basile 8 ans
Je me suis posée cette question lorsque j'ai vu les yeux embrumes de mon garçon
Il venait d'entendre "le petit garçon de 5 ans retrouve mort nu sur le chemin de halage. Son beau père l'a fait courir la nuit la culotte mouillée et en chaussette, il a été retrouvé mort avec un traumatisme crânien sur le chemin de halage". Les journalistes sont ils obliges de sélectionner ce type d'info , de les traiter de cette manière??
Ensuite vous programmerez une émission qui traite des troubles psychologiques chez l'enfant face a l'information ?
Que font les familles de vos chef de rédac a 7 h?
Mon petit déjeuner n'ai pas passe ce matin ...
Anne

La Médiatrice Radio France vous répond
08/02/2017 - 16:44

Je comprends tout à fait votre réaction et vos questions. Mais j’avoue que je me sens quelque peu démuni pour vous répondre. Oui, les faits sont abominables, mais faut-il se voiler les yeux en ignorant qu’en 2017, dans un pays comme la France, cela peut encore se produire. L’information n’est pas toujours souriante; il nous faut bien aussi parler de situations difficiles en Syrie, d’enfants décharnés par la faim ou avec des membres emportés par une explosion. J’ai beaucoup travaillé avec la psychanalyste Claude Halmos qui expliquait que les enfants ne devaient pas être laissés seuls devant des reportages ou des images d’actualité dramatique, mais qu’il était en revanche très profitable de leur parler, de leur expliquer avec des mots qu’ils comprennent, l’événement qu’ils ont entendu ou les images qu’ils ont vues. Puisque vous posez la question de nos enfants, je vous dirai que, personnellement, c’est ce que j’ai fait lorsque les miens étaient petits; évidemment, en tant que journaliste, les journaux radio et télévisés étaient très fortement présents chez moi. A partir des reportages, j’en profitais pour leur expliquer sur un atlas les lieux des événements ou pour leur raconter avec des mots plus simples ce qu’ils avaient vu ou entendu.

Mais encore une fois, la réponse n’est pas simple, car nous ne pouvons retirer des journaux l’actualité dramatique.