Bonjour, On écrit toujours pour se plaindre. Alors, avant de vous demander d'accepter que je mette une petite pendule à l'heure, je veux vous remercier pour cette émission salutaire : montrer les mensonges de nos dirigeants nous aide à nous faire une opinion plus juste, et vous faites honneur à votre rôle d'enseignant des adultes que vous donne votre métier de journaliste, et c'est une enseignante des enfants qui vous le dis. Un vrai grand merci, donc. Je mets un bémol à votre analyse des taux de grève chez les enseignants : pour nombre d'entre nous, nous ne faisons pas grève tout simplement parce que nous ne le pouvons pas. Ce n'est pas l'envie qui nous en manque, mais perdre une journée de salaire, alors que celui baisse chaque année (il faut le dire, vraiment : je gagne moins cette année que l'an dernier, où je gagnais encore moins que l'année précédente), c'est impossible. Les attaques contre l'Ecole, d'une violence jamais atteinte, par le gouvernement et les Chambres, méritent une grève illimitée. Mais nous ne pouvons pas : alors, nous "tournons" (deux ou trois d'entre nous font grève un jour, deux ou trois autres un autre jour), et les taux de grévistes ne sont pas représentatifs des personnels non-grévistes qui se font représenter, à contre-coeur, par leurs collègues. A vue de nez, dans mon entourage, vous pouvez estimer qu'un gréviste représente trois ou quatre non-grévistes par nécessité. Je vous fais confiance pour chercher un chiffre plus solide que mon estimation personnelle. Je vous remercie de m'avoir lue, et je vous encourage à continuer longtemps votre travail indispensable.