Condensé d’une centaine de chroniques de 2017 à 2019 réalisées sur France Inter tous les vendredis à 8h55, l’humoriste François Morel publie Je n’ai encore rien dit aux éditions Denoël. Un livre en prise avec l’air du temps, mise en images par l’illustrateur François Boucq, et dont les différents textes rassemblés racontent l’actualité autrement : le prisme de l’humour permettant un pas de côté bienvenu en cette époque de surinformation.

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Disruptif, François Morel se moque et fait bouger les lignes, raconte avec poésie l’information et, si l’humoriste sait interroger l’événement, c’est parce qu’il le contextualise en l’incarnant. Le voici comparant, le matin du 6 avril 2018, La Joconde à Line Renaud, proposant d’exposer cette dernière au Louvre à la place du tableau de de Vinci prêté au musée de Lens, « je propose que pendant toute la période où la Joconde sera à Lens, on expose Line Renaud dans la salle 6 du premier étage du Louvre. Son sourire est peut-être moins énigmatique que celui de la Joconde mais il est quand même plus festif ».

Plus loin, il caricature le fait d’actualité pour en mieux montrer son aberration. Comme lorsqu’il revient sur l’intervention télévisuelle de l’abbé de La Morandais après l’affaire Barbarin et qui, sur BFMTV, avait déclaré qu’un viol n’était pas forcément une violence. Et que les enfants « cherchaient spontanément la tendresse d’un homme et d’une femme ». Après avoir subtilement démonté un par un ces « arguments », Morel conclut alors ironiquement : « Revenons à quelques principes simples. Ne déprécions pas systématiquement le viol, ne calomnions pas obligatoirement le violeur, homme souvent respectable et qui fait ses dévotions, mais continuons à condamner l’usage du préservatif. » Des chroniques qui traduisent l’époque avec ironie toujours, poésie souvent et talent indéniablement.

Retrouvez Je n’ai encore rien dit, une coédition Radio France, sur le site de la maison de la radio.

Quelques messages d’auditeurs…

François Morel, j’ai encore pleuré.
Mais au volant cette fois.
J’avais déjà pleuré il y a quelques années, lorsque vos mots s’adressaient à l’épouse d’Hervé Gourdel.
Mais j’étais sous la douche.
À votre écoute, j’ai beaucoup pleuré en souriant.
J’ai rit aussi, et franchement. En alexandrins sur Serge Aurier, un gars du PSG. Mais j’étais dans le train qui me menait à Vaux-sur-Seine.
Et hier matin, au volant. A-t-on le droit de pleurer en conduisant ? Vous êtes chiant François Morel

Formidable grenade dégoupillée lancée par François Morel dans les pieds d’une classe politique qui se moque trop souvent de nous. Mention spéciale bien sûr pour François Fillon, nettement au dessus du lot. Bravo à François Morel et à France Inter qui l’accueille, la radio qui donne tout son sens au mot « liberté de la presse ».

Chronique brillantissime ce matin 7 septembre, à propos des rappeurs Booba et Kaaris, soit disant artistes. Un antidote jubilatoire contre cette pseudo culture et en magnifique contrepoint sur toutes les informations dont vous nous avez abreuvés à ce sujet sur France Inter et France Info, comme si c’était un sujet essentiel !