Liberté et responsabilité

Les deux tables rondes organisées par les Entretiens de l’Information et l’Observatoire de la Déontologie de l’Information le 20 septembre 2016 ont placé ces deux principes au cœur des débats : Liberté de la presse, liberté d’informer et liberté d’être informé. responsabilité des journalistes envers le public, qui prime sur toute autre pour l’informer en le respectant, responsabilité aussi vis-à-vis des victimes. … Il faut revenir aux fondamentaux quand parfois ils sont oubliés dans l’urgence de la couverture de tels événements comme les attentats…

Les médias traditionnels sont là pour confirmer l’info des réseaux sociaux

Mais les réseaux sociaux sont incontournables. « Le journaliste n’est plus la personne qui annonce un fait mais celle qui le confirme » … Les médias « institutionnels » conservent une crédibilité et une légitimité pour confirmer, trier, hiérarchiser les informations… Il faut privilégier ce qui a une signification éditoriale. La source première d’un post doit être identifiée et recoupée.
A chaud, les réseaux sociaux permettent aussi aux médias de démentir immédiatement de fausses informations, de faire des points réguliers de la situation, de donner des informations pratiques comme les numéros d’urgence. Ils sont ensuite des outils d’enquête, qui ont permis par exemple à Nice Matin de retrouver des témoins ou des acteurs du drame du 14 juillet (par exemple le scootériste qui a tenté seul d’arrêter le camion).

ODI

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        Les journalistes doivent entendre ce que dit le public

Le public et le personnel politique s’est en effet emparé avec passion de la question de l’image des victimes et de l’anonymisation des auteurs d’actes terroristes.…  Il faut veiller à rester dans la limite du supportable avec des images respectueuses des victimes et de ceux qui les verront.  Cependant, le journalisme doit refléter la réalité et il faut aussi « montrer l’importance de l’horreur »…. Concernant l’anonymisation : la demande de mort médiatique est forte du côté du public, en revanche, pour les journalistes la réalité est plus triviale : dire qui a fait quoi , où et quand est la base de leur métier…

 Davantage de lieux de débats public/médias

Montrer ? Nommer ? Ces questions doivent être posées par la hiérarchie après débat dans la rédaction. Pour la secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel,  la solution doit venir des journalistes et des rédactions mais pas des politiques. … Le public demande ce débat… On peut regretter qu’il n’existe encore, tous types de médias confondus, que 10 médiateurs dans la presse française, que des associations comme l’ODI qui ont vocation à organiser des échanges entre journalistes, éditeurs et public soient encore boudées par de grands médias.

(extraits du compte-rendu réalisé par Pierre Ganz, vice-président de l’ODI)

Retrouvez les conclusions du colloque en intégralité