Chaque semaine, les auditeurs nous écrivent pour suggérer des thèmes de reportages. Leurs courriels sont relayés auprès des rédactions qui parfois s’en inspirent ou bien qui ont déjà traité le sujet, nous vous proposons alors les liens des reportages réalisés par les antennes. Sélection.

Les professionnels mobilisés hors soignants

Les commerçants et artisans

A quand une journée dédiée aux commerçants et artisans indépendants ? Depuis le début de cette crise, nous n’avons pas manqué de remarquer à quel point les commerçants et artisans ont fait preuve d’esprit de ressource, une des rares corporations à être reconnaissants pour les mesures prises, sans doute parce qu’ils sont habitués à compter sur eux-mêmes. Les entendre permettraient de les saluer et de mieux faire connaître tout ce qu’ils ont mis en œuvre. Ce serait aussi une manière de les soutenir face à l’agressivité commerciale de la grande distribution. Je fais remarquer aussi qu’on n’entend pratiquement jamais leurs représentants dans le journal du matin. Je pense à la période des « gilets jaunes » et de la grève où ils ont particulièrement souffert. En revanche, Fabienne Sintes leur a immédiatement donné la parole, qu’elle en soit remerciée. Vous avez récemment dédié votre antenne au milieu artistique. Je n’ai pas tout écouté, mais j’ai regretté que cette émission soit tournée sur « l’offre culturelle », mentionnant très peu tous les enjeux de développer l’accès à la culture (exception avec Abd El Malik). Que dire de cet artiste se refusant par exemple, pendant cette période transitoire, d’intervenir dans les écoles pour développer l’éducation artistique ! Que dire de M. Lissner, à qui le caractère exceptionnel de la crise sanitaire a visiblement échappé, réclamant toujours plus de budget. Nous aurions préféré entendre davantage d’artistes qui réfléchissent activement à la façon de s’adapter à cette nouvelle situation. Par ailleurs, la culture ne se limite pas à la production de spectacles, elle se manifeste dans bien d’autres domaines, tout aussi importants, ignorés dans cette émission. Les exemples sont multiples (ex. agriculteurs ouvrant leurs exploitations au public, artisanat d’art, etc.). Nous avons eu trop souvent l’impression à entendre certains qu’ils étaient convaincus de jouer un rôle incomparable dans notre société, plus que d’autres métiers…. D’où notre vif souhait que ces autres métiers soient à leur tour soutenus sur votre antenne.

France Bleu a consacré plusieurs articles sur son site aux artisans et commerçants en période de coronavirus. Les articles sont à lire ici.

Les éducatrices et éducateurs

En allant à mon travail, comme chaque matin, j’écoute France Inter et je vous entends parler des oubliés routiers, caissières et autres en comparaison du personnel médical (en parlant des primes). Encore une fois, hors le personnel d’EHPAD qui bénéficie d’une grande reconnaissance, le personnel médico-social a été oublié. Oh oui monsieur Véran a promis une prime, réévalué a la baisse par plusieurs départements comme c’est eux qui paient, et par les établissements, prime dégressive selon vos heures effectuées. Alors que nous n’avons pas compté nos heures, certains ont accepté des 8h-20h sans « vraie » pause… Un débordement sur la vie personnelle pour répondre à nos usagers et leurs familles hors temps de travail, des ajustements toujours à la dernière minutes pour nous et eux, des changements d’horaires, et beaucoup d’autres choses.
Je suis éducatrice avec des adultes en situation de handicap, 3 à 4 résidents sur leurs lieux d’habitation avec des éducateurs qui se relaient pour qu’il y ait toujours un professionnel présent avec eux, des personnes privées de leurs habitudes, activités, liens familiaux avec qui il a fallu trouver des solutions adaptées. Ma mère est éducatrice dans un IMP, travaillant généralement avec des externes, ont lui as « demandé », pour des raisons de manque de professionnels, de venir travailler sur l’internat, en lui demandant d’arrêter son arrêt pour son enfants (ma sœur). Les conditions n’ont été pas été facile mais nous avons toujours fait face avec le sourire et de la bonne volonté pour les personnes dont nous nous occupons. Seulement nous n’avons pas, contrairement au milieu artistique, de figure médiatique pour nous représenter. Beaucoup se sont penchés sur les EHPAD mais peu sur les autres branches, avec des personnes tout autant en souffrance et à risques.

Dans le podcast original « Paroles de soignant·e·s » sur France Inter, on peut entendre le témoignage de Franck, éducateur dans un foyer qui accueille des adolescents de 14 à 18 ans dans les Pyrénées. A réécouter ici.

A lire également cet article de Franceinfo sur les éducateurs et la tension due au confinement dans les foyers d’hébergement.

Les aides à domicile

Je voudrais juste avoir la parole pour « pousser un coup de gueule » au nom de toutes les aides à domicile qui sont en première ligne dans cette crise et qui sont encore une fois laissées pour compte.

France Bleu Sud Lorraine a rencontré des aides à domicile en Meurthe-et-Moselle. Lire l’article « Les aides à domicile s’estiment oubliées de la prime Coronavirus » sur le site internet de France Bleu.

France Bleu Maine s’est fait l’écho du quotidien des aides à domicile dans la Sarthe début mars. L’article à est à lire ici.

Les conditions de travail des infirmières et infirmiers

Je sais que vous avez le souci de veiller à laisser un espace de paroles pour l’ensemble des professionnels mobilisés dans la lutte contre le Coronavirus c’est pourquoi cela pourrait être intéressant que vous vous intéressiez aux conditions proposées aux professionnels infirmiers notamment pour participer au suivi des patients Covid que ce soit au sein des brigades ou dans des hôtels transformés en centre d’hébergement, cela est tout simplement scandaleux ! 36€ / jour peu importe le temps dédié aux patients et 2 déplacements sur site minimum. A contrario, les médecins libéraux qui assureront le suivi par téléconsultation seront payés 30€/patients… Loin de moi l’idée d’opposer les professions, les chiffres s’en chargent pour moi. Nous sommes finalement assez loin des élans de gratitude envers nos personnels soignants que nous avons vu fleurir ces dernières semaines.

La journaliste Véronique Julia a recueilli le témoignage de Patrick Chamboredon, président de l’Ordre des Infirmiers, qui a évoqué les conditions de travail des infirmières et infirmiers et notamment le manque de masques pour exercer les soins. A réécouter dans le Journal de 18h vendredi 1er mai sur France Inter.

France Inter donne la parole depuis plusieurs semaines à tous les soignants, qu’ils soient médecins, infirmières ou infirmiers, pharmaciens ou aides-soignants, dans son podcast original « Paroles de soignant·e·s ». Les témoignages sont à réécouter sur le site de France Inter.

Le bénévolat

A-t-on suffisamment parlé du bénévolat pendant cette épidémie ? Déjà pour nous faire du bien et arrêter de nous sous-estimer. 
C’est inouï le nombre de personnes qui ont lancé des initiatives, fait bouger leur quartier. Plusieurs de mes amis ont ramé pour que leur quartier se bouge et ce fut une explosion de joie et de nouvelles relations. 
Les enfants qui font des dessins pour les éboueurs, soignants… 
Des bougons qui étaient tout le temps dans la critique qui se mettent à livrer des personnes sans domicile… 
Un exemple : dans un hôpital parisien, des bénévoles sont allés aider en blanchisserie ! 
Les fabricants bénévoles de masques, blouses… 
Qu’en était-il dans les autres pays européens ? Le même engouement, dévouement ?

Les personnes vulnérables

Les personnes sourdes et malentendantes

Je vous contacte pour vous demander si vous avez traité du monde des sourds et malentendants à l’heure du COVID19 et des masques car pour eux la communication est devenue vraiment difficile car beaucoup d’entre eux pour communiquer utilise la lecture labiale, ce qui avec un masque est impossible. D’autres part la langue des signes utilise beaucoup les expressions faciales et le port du masque complique beaucoup la communication en LSF. Une américaine a fabriqué un masque avec une partie transparente mais est-il protecteur ? En France, est-ce que des solutions ont été trouvées, des associations mobilisées ? A la veille du déconfinement ces difficultés vont se révélées Très handicapantes pour la communion avec les sourds et malentendants.

France Bleu Hérault a consacré un article sur son site internet à la présidente d’une association citoyenne de Montpellier, qui a eu l’idée de confectionner un masque de protection pour que les personnes malentendantes puissent continuer à lire sur les lèvres.

Fin mars, France Bleu rapportait le témoignage de Sandrine dans le Périgord, intervenante en langue des signes et elle-même malentendante, qui accompagne les personnes sourdes et malentendantes dans leur rendez-vous quotidien, chez le médecin, pour un entretien d’embauche, etc. À lire ici.

Les personnes greffées

Je suis très étonnée que depuis le début de cette épidémie nous ne parlons pas des personnes à risques très élevés comme les personnes greffées qui prennent des immunosuppresseurs. Franceinfo relaie l’information comme quoi les personnes à risques sont aussi les personnes en surpoids, diabétiques, âgées mais vous ne parlez pas assez des personnes qui n’ont même pas la possibilité de se défendre contre ce virus car immuno-déprimées. Ces personnes sont excessivement vulnérables. D’autant part qu’en est-il des greffes pendant le confinement ? Les masques grand public pour ces personnes à risque ne sont clairement pas suffisants. C’est un autre point qui m’étonne et qui me fait dire que nous avons une information parcellaire, celle de la norme AFNOR qui est arrivée comme une fleur en pleine pénurie de masques normés et efficaces. Cette norme est française et j’aimerais que France Info nous informe sur ce que les autres pays de la zone Euro font en matière de protection ? Cette norme AFNOR est franco française et n’existe nulle part ailleurs. Les maques dont j’ai reçus des exemplaires à domicile ne représente pas pour moi une sérieuse protectrice et surtout pas pour des personnes vulnérables comme les greffés, dialysés, cancéreux, etc… cette information est (a mon avis) à mettre en perspective avec celle de nos voisins européens. Pourquoi rester égocentré sur la France ? En ces temps d’épidémie et de communications gouvernementales a tout va, le sens critique est une chose précieuse. Ne le supprimer pas, de grâce. Montrez nous d’autres ponts de vue, d’autres vécus extérieurs.

Les personnes atteintes de maladies auto-immunes

Je trouve que l’on parle beaucoup du déconfiment des personnes âgées mais peu (voir pas du tout), des personnes plus jeunes et malades. J’ai 30 ans, une maladie auto-immune, un traitement immunosuppresseur et je ne me sens pas du tout informée par le gouvernement et par les médias

Donner la parole à tous·tes

Les adolescents et étudiants

Aujourd’hui sur France Info, journée spéciale qui s’intéresse aux enfants face au confinement. Vous devriez également faire une journée sur les impacts à moyen et long terme de cette situation sur les adolescents et étudiants. Les enfants vont reprendre le cours de leur vie, et pour la plupart sans conséquences sur leur avenir, ce qui n’est pas le cas des lycéens et étudiants. Je pense par exemple aux modalités de concours modifiées qui pour certains remettent en cause une voire deux années de travail, aux stages de fin d’études difficiles à effectuer, aux diplômes différés, aux entrées sur le marché du travail compliquées, aux projets d’études remis en cause, aux séjours d’études à l’étranger supprimés, aux jobs d’étés limités, à l’absence de rituel du bac pour les terminales… Tout cela a des impacts forts pour les jeunes qui se trouvent à des moments clés de leur vie, en pleine construction de leur avenir. Je trouve qu’on les oublie un peu dans cette crise sanitaire sans précédent.

Le journaliste Yann Gallic a donné la parole à un étudiant d’Angers dans le Journal de 6h30 sur France Inter lundi 11 mai.

France Bleu s’est intéressé à la situation des étudiants en période de déconfinement : l’article « Déconfinement : Diplôme, études, logement; tout ce qui change pour les étudiants » est à lire sur leur site internet.

Les personnes âgées

J’aurais sans doute pu m’adresser à n’importe laquelle des radios ou télévisions qui revendiquent le parti pris de « l’information en continu ». Il se trouve que j’ai la faiblesse d’être un fidèle de France-Info à qui je délègue chaque matin la charge de me réveiller. Depuis le début de cette crise dont on privilégie l’aspect sanitaire en reléguant au second plan (au fameux monde d’après) les gravissimes conséquences socio-économiques et les atteintes aux libertés, il m’est particulièrement pénible de devoir supporter la stigmatisation dont sont quotidiennement victimes les plus de 65 ans. Inutile de vous cacher que j’en ai 72. J’ai entendu ce matin (9 mai) avec plaisir que la parole était donnée aux enfants. Louable initiative d’autant que les témoignages dont vous vous êtes fait l’écho étaient particulièrement intéressants et instructifs, y compris pour ceux qui prétendent nous gouverner. Envisagez-vous, dans le même esprit, de donner un jour la parole à ces plus de 65 ans que, obéissant en cela à la propagande officielle, vous n’évoquez plus, avec une hypocrite condescendance, que comme des « aînés » qui sont des petites choses fragiles qu’il convient d’enfermer au prétexte de les protéger. Autant nous reléguer sur l’autel des ancêtres avec quelques bâtons d’encens. C’est ainsi en tout cas que me voit désormais mon petit-fils (8 ans), qui lui-aussi, par ma faute, vous écoute assidûment. Comme un mort en sursis à qui, si on l’aime, on ne peut que souhaiter la plus brève des agonies. Comme toutes les généralisations abusives, cette description caricaturale est porteuse de graves préjudices. La stigmatisation acharnée de ces « aînés » doit-elle faire oublier qu’ils sont en principe des citoyens à part entière, égaux en droits et en devoirs.

Sur France Inter Le Téléphone sonne du mercredi 13 mai donnait la parole aux séniors. Réécouter l’émission.

L’émission « Les pieds sur terre » sur France Culture a été consacrée le 8 mai aux personnes âgées : Danielle, Rosine et Suzanne y racontent leur quotidien de « séniors confinés ». Réécouter l’émission.

Sur Franceinfo, Olivia Leray s’est fait l’écho du quotidien de « Tatie Odile » dans un EHPAD. À réécouter sur le site de Franceinfo.

La situation à l’étranger

L’actualité internationale

J’aimerais savoir pourquoi, depuis le début de l’épidémie, votre antenne (ainsi que tous les autres médias d’ailleurs) n’a jamais parlé de la situation au Canada ? Le Québec est particulièrement touché. Nous connaissons tous les problèmes des États-Unis mais rien sur son voisin.

Sur France Inter, la rédaction internationale de Radio France a publié plusieurs articles relativement à l’actualité canadienne. À lire sur le site de France Inter.

Les ressortissants français bloqués à l’étranger

Vous avez ce matin évoqué les milliers de Marocains bloqués à l’étranger, en raison de la fermeture totale des frontières mise en place par le Maroc. Mais je voudrais aussi vous alerter sur le cas des nombreux Franco-marocains bloqués au Maroc sans aucune possibilité de retour : les quelques avions et bateaux ont été ouverts aux seuls Franco Français, les bateaux annoncés ensuite ont été annulés au fur et à mesure sans aucune explication… C’est une situation désespérante, il est inadmissible que la France n’intervienne pas. Sont-ils des citoyens de 2° catégorie ? Pouvez-vous en parler sur votre antenne ?