Je suis enseignante en collège.
Nous avons appris en fin d’après-midi par un mail de notre Ministre que nous rentrerons normalement à 8 heures lundi matin.
Le temps d’échanges initialement prévu jusqu’à 10h est supprimé.
Je suis personnellement atterrée de ce revirement.
Il était important pour nous de pouvoir échanger sur ce sujet et surtout d’échanger sur ce que nous dirons.
Quant à la minute de silence qui devait avoir lieu dans la cour, ce sera en classe.
Aucune prise en charge collective. Comme d’habitude, les enseignants se débrouillent seuls.

Lettre d’une collègue de lycée :
 » j’ai appris par Le Parisien que je ne reprendrai les cours qu’à 10h lundi.
J’ai appris par BFM que je lirai une lettre de Jaurès à mes élèves.
J’ai appris par France 2 que les conditions sanitaires vont changer dans mon lycée.
J’apprendrai demain par France Info quelles sont ces conditions.
J’ai donc envoyé mes copies de Terminales à corriger à LCI et CNews.
J’espère qu’ils me les renverront avant lundi.
Sinon, je laisserai un message à JMBlanquer sur le répondeur du « Téléphone sonne » de France Inter… » Mais de notre hiérarchie: rien !
Comme d’habitude nous nous débrouillerons seuls, face aux critiques ou encouragements des parents…
Comme d’habitude et comme Samuel Paty, nous ferons de notre mieux
Une auditrice , prof de collège découragée, désabusée, écœurée.

Une rentrée morose, désorganisée, sentiment de tristesse et de solitude. J’avais préparé une présentation/débat avec mes élèves de terminale, mais l’ambiance était particulièrement lourde, les échanges très pauvres. Au-delà de l’hommage, l’inquiétude autour de la situation sanitaire, la peur du BAC dans un risque de confinement pèse énormément sur les jeunes. C’est un ensemble. Notre lycée compte 3000 élèves, 250 enseignants, nous sommes particulièrement désorganisés. Le dialogue est impossible. Pendant la minute de silence, la sonnerie de fin de cours a retenti, sur un air de Tcha-Tcha, c’était vraiment très déplacé, aucun respect, aucune communication, nous avons été informés hier soir des pseudos modalités de rentrée. Les gestes barrières sont impossibles à assurer, surtout les distances. Peur, tristesse et colère. Demain je reprends les cours normalement… en attendant la possible fermeture des lycées. Dans le doute, j’ai 15 jours pour apprendre à mes élèves à travailler en autonomie ! Le temps presse, alors pas le temps pour le dialogue, ni le deuil. Un autre jour… pour ceux qui resteront debout.

Je suis directrice d’une école élémentaire. Je viens de passer 2 jours à organiser la reprise du 2 novembre prévue à 10h, selon le courrier reçu du rectorat. Avec mes collègues, nous avons anticipé l’hommage à Samuel Paty mais aussi l’accueil des enfants que les parents ne peuvent garder entre 8 h 30 et 10 h (enfants de soignants, de policiers, d’enseignants…) : un vrai casse-tête !
Et là, je viens d’apprendre, après avoir communiqué avec les parents comme c’était préconisé par le rectorat, que finalement, la rentrée aura lieu à 8 h 30 ; je l’apprends par les médias, comme trop souvent !
Je me sens furieuse, tout le travail nécessaire à cette organisation inutile, toute cette énergie et ce temps perdus…
Vais-je recevoir des excuses ? Je ne crois pas…

Les enseignants ont besoin d’un temps d’échange ensemble pour préparer l’hommage à Samuel Paty. Or un temps d’échange=classes et élèves libérées donc brassage. Mais comme cela n’est pas possible (cf protocole) alors aucun temps d’échange de préparation n’est possible donc à nouveau les enseignants sont seuls avec leurs élèves à se débrouiller avec la laïcité.

La minute de silence n’a pas été respectée dans mon établissement d’un centre-ville d’une métropole régionale, particulièrement calme et éloigné des conflits que connaissent d’autres établissements en France, parce que tout simplement rien n’a pu être organisé en ce sens.
A 11 h 00, des élèves finissaient leurs cours, d’autres entamaient le leur. Des élèves circulaient dans les couloirs pour se rendre d’un cours à l’autre. Le choix de cet horaire montre bien la méconnaissance de notre administration quant au fonctionnement réel des établissements. L’impossibilité de se concerter imposée par le ministre, 48 heures avant l’échéance, alors qu’avait été « arraché » par les syndicats 2 petites heures, minimales et nécessaires à la préparation d’un témoignage digne du sacrifice de notre collègue, est la principale cause de ce désordre. C’est lamentable.

Mon épouse, enseignante dans la ville de M. Darmanin, est partie ce matin la gorge nouée, le cœur serré. Elle est très en colère aussi quant aux modifications de toute dernière minute sur l’organisation à son collègue M. Paty. Elle avait pris contact avec ses collègues, avec les parents au sujet des horaires pour ensuite revenir sur son message. Sans compter qu’elle évolue dans un milieu où toutes, absolument toutes, les mamans sont voilées, où des élèves ne viennent pas le jour du carnaval, ou de sorties au musée. Où son inspection de circonscription leur demande de bien réfléchir sur l’application dans leur classe du concept « égalité fille-garçon  » pour « ne pas faire de vague ». Ses collègues et elle, en primaire, seront seuls, sans soutien face aux élèves et leurs parents.

Il est inadmissible de modifier les informations pour les parents/élèves/profs vendredi soir pour lundi matin 8h30. En tant que professeur nous avons reçu le protocole sanitaire pour la rentrée aujourd’hui. Aucune concertation n’est prévue, ni pour l’application du protocole sanitaire, ni pour l’hommage pour notre collègue. Nous sommes encore une fois otages d’un pouvoir politique déconnecté de la réalité de terrain. Comment répondre à toutes les inquiétudes des élèves, des parents ? Même si la France déclare la guerre au terrorisme, nous professeurs, nous ne sommes en aucun cas soldat. La menace est permanente, insidieuse et ancrée depuis des années. Ce qui est étonnant c’est que les pouvoirs politiques le découvrent aujourd’hui. Comme pour le service de santé, le service public d’éducation paye le prix des restrictions budgétaires antérieures. Une journée de commémoration ne changera pas cet état de fait.

Une mascarade cette rentrée, pas d’autre mot. Pas de temps pour préparer l’hommage avec mes collègues (la lecture d’une lettre tronquée et difficile pour nos élèves). Quant au protocole renforcé, dans mon collège rural, le seul apport est un sens de circulation en plus du lavage des mains et des masques (grand public…). Le mépris de l’institution est manifeste, la profession n’en peut plus, les parents devraient refuser d’envoyer leurs enfants dans ces conditions.
Merci pour vos émissions, rituels de fin de journées salutaires !
Un jeune professeur partagé entre colère et dépit.

Enseignante, très choquée après la décapitation de Samuel Paty alors qu’il ne faisait que son métier, je suis profondément attristée et en colère car le temps d’échange avec nos collègues a été supprimé. Nous avons contacté notre direction pour essayer de le maintenir. En vain. Certains chefs d’établissement ont pourtant fait ce choix. C’est donc avec un grand sentiment de mépris et non-écoute (contrairement à ce qui est effectivement annoncé lors d’effets d’annonce) qu’un certain nombre d’enseignants de notre collège a décidé de faire grève demain afin de pouvoir échanger et nous concerter.
Je ne parle pas du protocole sanitaire soi-disant renforcé… Mais il y aurait pourtant beaucoup à dire.
En cette veille de reprise, je ne me sens pas du tout soutenue ou comprise par ma hiérarchie… Mais cela n’est pas nouveau et n’est, hélas, pas prêt de changer.
Merci de me lire.

Comment se fait-il que le ministre de l’éducation ait reçu les syndicats d’enseignants le 27 octobre et ait complètement changé d’avis 3 jours plus tard sur la rentrée (accueillir les élèves à 10h afin de préparer l’hommage à Samuel Paty et installer les classes en fonction du protocole). Pourquoi avoir remis un protocole à peine plus restrictif que le dernier et avec des mesures très difficilement applicables). Les enseignants sont pris pour des fonctionnaires qui doivent seulement fonctionner en « gardant » gratuitement les enfants pour que l’économie continue.

Je souhaite rester anonyme pour la simple et vraie raison qu’aujourd’hui nous ne sommes pas protégées.
Annoncer des actions annulées finalement par absence totale de sécurité prouve bien qu’on nous envoie au charbon… Mais en silence.
Aujourd’hui dans mon lycée des propos validant clairement les actes horribles ayant engendré la mort de Samuel Paty ont résonné dans la classe.
Je ne suis même plus étonnée.
Le poids lourd que l’on fait peser sur nos petites épaules de professeurs, que dis-je d’éducateurs, que dis-je d’assistants sociaux devraient suffire à venir contrecarrer les idéaux des rues. Aujourd’hui nous ne sommes plus rien face à l’éducation des rues, faute de moyens, et maintenant nous n’avons plus qu’à venir espérer que nos propos ne fassent pas de vagues. Comment enseigner je vous le demande !

Lettre ouverte d’une enseignante en colère
Je suis en colère ! Une fois de plus le ministère de l’éducation nationale a montré son vrai visage, au dernier moment. Hier, vendredi, en fin d’après-midi, alors que tout était organisé dans les établissements scolaires pour une rentrée décalée à 10 heures, pour permettre aux enseignants d’échanger et de préparer la discussion nécessaire avec les élèves, hier en fin d’après-midi, la nouvelle est tombée : Le 2 novembre « Les élèves reprendront les cours comme à l’habitude. Une minute de silence sera observée lundi à 11h, après la lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs, dans des conditions respectueuses du protocole sanitaire applicable. Ce temps de recueillement se tiendra de préférence dans les salles de classe, et si les conditions sanitaires le permettent, dans la cour de l’établissement. »
Une fois de plus et sous couvert des, conditions sanitaires, le ministère recule, « comme à l’habitude » .
Jusqu’ici j’avais trouvé qu’il ne s’en sortait pas si mal. L’hommage à la Sorbonne était réussi et la décision de marquer symboliquement la rentrée par un temps de réflexion collective était bienvenu et courageux.
Il fallait ce temps collectif, nous devions pouvoir nous sentir plus forts et plus légitimes devant nos élèves. Nous devions éprouver en nous-même ce sentiment de cohésion puisque dans chaque établissement la consigne serait la même. Le signal était clair et fort.
Mais hier soir, au dernier moment, revirement. Stupéfiant, indigne et lâche! Quel mépris pour les enseignants qui finalement vont se retrouver seuls face à leur classe lundi matin. Comme d’habitude, lâchés par leur hiérarchie.
Quant à la minute de silence, comme il ne faut pas qu’elle fasse trop de bruit, elle aussi se fera de préférence dans la salle de classe. Il est vrai que les conditions sanitaires seront meilleures à l’intérieur ! Entre les murs, chacun se débrouille comme il peut.
Et les autres personnels ? Les équipes de direction, les agents administratifs… ? Pas concernés.
Clairement, je ne me vois pas reprendre ma classe lundi matin à 8 heures « comme à l’habitude ». Que dire aux élèves ? Chacun, devra improviser un dialogue, ou pas puisque rien n’est affirmé sur la nécessité de mener cette réflexion avec eux.
Je sens bien ce qui va se passer. Devant les réactions qui sont déjà nombreuses le Ministère va finalement invoquer la liberté pédagogique. Débrouillez-vous, on vous fait confiance, vous savez si bien faire … Chaque établissement gèrera comme il pourra, comme il voudra. Ce sera une fois de plus la cacophonie, là où il fallait une harmonie d’action et une volonté commune.
Je suis découragée. Cela fait plus de trente ans que j’enseigne ? Combien de revirements de hiérarchies pusillanimes ! Combien de déclarations retentissantes sur les médias .. et puis plus rien.
Notre collègue méritait mieux que cela. L’exception s’imposait, nous la lui devions.
C’est un sentiment de colère et de honte qui m’occupent en ce moment.
J’espère que le ministre reviendra sur sa décision. Il est encore temps. Nous devons pouvoir faire mieux !

Après la peur, la colère, la tristesse, l’émoi de l’événement ; la violence et le mépris de l’institution pour ses fonctionnaires. Nous avons gracieusement une minute de silence et la lettre de Jaurès à lire aux élèves lundi et puis et puis, voilà c’est tout …
Un collègue est mort, victime du terrorisme, du sentiment d’impunité et du mépris de certains. L’absence de traitement de l’événement par notre institution en dehors des plateaux de télévision, le mépris avec lequel nous sommes traités ne recevant des informations que via les médias ne cessent de nous dévaloriser.
Nous ne sommes plus des hussards de la République, nous ne sommes que des pions, interchangeables, méprisables et méprisés, victimes de la gouvernance du tweet et de la dévalorisation du savoir. Quelle école proposons-nous à nos enfants ? une garderie, une structure dans laquelle l’échec est banni et devient inadmissible. Nous ne sommes plus qu’une chambre d’enregistrement de niveaux scolaires, nous masquons les ignorances des élèves par des diplômes vides de sens.
Nous ne sommes plus chargés de fabriquer une Nation d’êtres pensants. Nous sommes mis sur la sellette pour nos cours où nous interrogeons, bousculons les savoirs et prérequis des élèves.
Ce soir je me sens vidée, triste et dégoûtée. J’ai aimé mon métier, j’ai aimé mes élèves avec lesquels j’ai fait des choses merveilleuses, soutenu des débats, mené des actions. Pendant longtemps ce sont eux qui m’ont permis de supporter les absurdités du système, la difficulté de vivre en région parisienne avec un salaire d’un prof. Ils m’ont donné l’envie de soulever des montagnes, de faire des miracles avec des bouts de ficelles payés de ma poche.
Mais ce soir je ne peux plus, je ne supporte plus ce mépris. L’école de la bienveillance mais pas pour ses membres. Et encore je ne vous parle pas des collègues qui font cours dans des salles dont le matériel est totalement usé, qui partage la salle des profs avec les rats, des collègues qui ne peuvent pas se faire entendre jusqu’au burn out fatal qui finira de les briser, de l’absence de médecine du travail.
Ce soir je suis brisée, je suis Samuel.

La reprise est bien reprogrammée à 8h pour tous les bahuts, point final. Nous sommes tous sidérés et cherchons l’erreur quelque part. Nous ne pouvons pas accepter ce nouvel affront. Il nous faut du temps ensemble, et si on ne nous le donne pas, il faut le prendre. Comment imaginer un retour sans ce temps indispensable à la construction d’un hommage digne à Samuel, notre collègue.
Rien à rajouter sinon un sentiment de nausée absolue

Je suis un enseignant indigné, ulcéré de la façon dont on nous traite ! Publier un vendredi soir une nouvelle « organisation » de la rentrée dont est absente un hommage décent et digne de ce nom à Samuel Paty ! Quelle honte ! J’ai honte !

Je suis une enseignante en colère ! Depuis le milieu de semaine, on entend que la rentrée de lundi aura lieu à 10h, que les équipes doivent s’organiser pour permettre l’hommage à Samuel Paty. Aujourd’hui vendredi, on s’organise, nous recevons des mails de nos recteurs et inspecteurs allant dans ce sens, nous contactons les municipalités pour assurer la surveillance des élèves jusqu’à 10h, nous informons les familles…. Pour apprendre ce soir à 18h que « finalement la rentrée aura lieu comme d’habitude » !!! De qui se moque-t-on ? Monsieur Blanquer imagine-t-il un seul instant que les enseignants n’anticipent pas la rentrée ? Monsieur Blanquer a-t-il réellement de la considération pour les équipes enseignantes, se rend-il compte que nous avons travaillé aujourd’hui pour RIEN et, qu’une fois de plus, nous passons pour des « rigolos » auprès des parents d’élèves ??? Comment pouvons-nous encore être crédibles ? Nous sommes en colère, désabusés…….

Je suis enseignante d’histoire-géographie et EMC depuis une quinzaine d’années, aussi bien en collège en zone d’éducation prioritaire qu’en lycée. Je vous contacte car je m’étonne du traitement médiatique réservé aux dernières actualités relatives à la rentrée du 2 novembre, tant sur le plan sanitaire que pour l’hommage dû à Samuel Paty.
En effet, le ministre de l’éducation nationale, M. Blanquer, a annoncé par voie de presse jeudi matin la mise en place du niveau 2 du protocole sanitaire qui permet d’alléger les effectifs en classe et de limiter le brassage des élèves. Mais ce n’est finalement que le niveau 1 qui est adopté, et qui n’est en aucun cas un protocole renforcé. Dans mon lycée, les seuls aménagements prévus le seront à la cantine et dans les espaces partagés ; nous aurons toujours entre 33 et 35 élèves par classe, et je vois mal comment le ménage pourrait y être fait tous les jours (ce n’était pas le cas avant les vacances par manque d’effectifs, et aucun personnel supplémentaire ne nous sera affecté). Nos élèves sont peu sensibilisés, malgré nos efforts, aux gestes barrières, et nombre d’entre eux ne portent pas leur masque correctement (sans que personne ne puisse d’ailleurs vérifier qu’ils en changent régulièrement). Nous allons continuer à ramasser leurs copies, à leur distribuer nos activités, sans que personne n’ait prévu la moindre mesure de protection pour nous. Je n’évoque pas plus la question des masques qui nous ont été fournis, inefficaces et même toxiques (et ceux qui nous serons distribués à la rentrée ne sont manifestement pas plus efficaces, quand bien même ils ne seraient plus nocifs).
Le second point que je souhaite aborder est l’hommage qui était prévu pour Samuel Paty. Hier soir, un député LREM était invité de France info et expliquait tranquillement que ne serait conservée que la minute de silence, sans aucune explication ni aucun de temps de concertation entre enseignants ; il affirmait que cette décision avait été prise pour nous protéger dans le contexte sécuritaire actuel. Mais la réalité est que l’hommage est annulé car il n’a pas été préparé (dans de nombreuses régions, les horaires des transports scolaires n’ont pas été adaptés et les établissements ne pouvaient pas accueillir les élèves de 8h à 10h…). Dans quelle mesure la presse a-t-elle vocation, dans une démocratie, à ne relayer que la parole de l’État, sans jugement critique, et pour lui permettre de justifier une décision aussi indigne qu’unilatérale ? Si vous parcourez un tant soit peu les réseaux sociaux, vous constaterez la colère et l’indignation du monde enseignant face à ce mépris à peine dissimulé. Et ce d’autant que le ministère nous avait promis pour le mercredi 28 au plus tard (j’ai reçu la circulaire dans ma boîte mail académique) des documents d’accompagnement pour prendre en charge les élèves lundi 2 novembre et leur parler de l’attentat. Nous ne les avons jamais reçu.
Pourquoi la presse et les journalistes ne placent-ils pas M. Blanquer face à ses contradictions ? J’apprécie grandement la liberté de ton de votre radio et de vos émissions, qui à mon sens dénote véritablement de la liberté d’expression telle qu’elle doit s’exprimer dans une démocratie. Mais quand dénoncerez-vous sérieusement l’incurie de notre ministère ? M. Blanquer a, en toute objectivité, menti sur le protocole qui allait être mis en place dans les écoles et dans le secondaire ; aucun document ne nous a été envoyé, avant son annulation, pour nous aider lors de l’hommage à Samuel Paty.
En tant qu’organe de presse, vous avez une responsabilité vis-à-vis de vos auditeurs ; je suis persuadée qu’une grande partie des parents d’élèves n’a aucune conscience de l’absence de protocole sanitaire renforcé or je pense qu’ils doivent le savoir, à la fois pour être conscients de ce que risquent leurs enfants, mais également pour comprendre notre colère.
Je termine en répétant mon incompréhension de ce traitement médiatique. La presse n’a pas vocation a être un organe de propagande au service du pouvoir en place, mais à relayer les informations, notamment lorsque celles-ci relèvent de l’intérêt général. Je vous avoue enfin mon immense fatigue face au manque de considération de la société pour mon métier, manque de considération relayée par de nombreux médias (sauf en cas de crise où tout le monde « est enseignant »), et qui est renforcé par l’absence d’informations sur nos conditions réelles d’exercice.