Bilan de l’activité du Médiateur, Bruno Denaes présentait sa dernière Séquence du médiateur sur France Inter.

Pourquoi écrire au Médiateur des antennes et à quoi ça sert ? A améliorer la qualité de nos antennes ; exemple sur les questions liées à la diversité.

 L’édito politique de Thomas Legrand le matin à 7h45. Un rendez-vous qui suscite quotidiennement des réactions d’auditeurs

Êtes-vous pro ou anti-Macron ? Pour Jack, « tous les matins, en bon gauchiste, Thomas Legrand nous inflige son édito anti-Macron ». Mais pour Philippe, « arrêtez de vous en prendre aux manifestants qui luttent contre la politique libérale de Macron ». Deux avis totalement opposés. C’est plutôt rassurant ?

C’est un ressenti qu’il faut respecter, car 2 millions de personnes nous écoutent. Je ne veux pas les heurter dans leurs convictions, je veux leur faire partager ma réflexion, leur donner des clefs pour mieux comprendre et participer à la vie politique. Par exemple avec ma chronique du jour sur l’usage du mot « assumer » . Quand on donne des clefs et qu’on essaie d’enlever le papier peint de la communication politique, on gratte les hommes politiques et surtout le gouvernement. Mon travail est de comparer ce qui est dit et ce qui est fait. Etant au centre des décisions, le gouvernement est plus sujet à la critique. Il est difficile de faire un édito sans heurter les plus militants.

Quel est le rôle exact d’un éditorialiste ?

Contrairement aux autres journalistes, l’éditorialiste peut donner son avis ; mais comment prépare-t-on un éditorial ?

J’ai longtemps été reporter. Un éditorialiste est quelqu’un qui a un peu plus d’expérience, à qui on demande un point de vue. Moi, on ne peut pas me demander mon opinion, car je travaille pour le Service Public. Il y a une différence entre un point de vue et une opinion, « les yeux de Thomas Legrand ».

Le sujet consacré à l’étudiante voilée, choisie par le syndicat UNEF pour le représenter a suscité de nombreux messages. Pour Sonia, par exemple : « En tant qu’enseignante, merci Thomas Legrand d’avoir exprimé, en termes toujours aussi concis et vigoureux, mon sentiment et le choc face à cette décision ». Et pour Fatiha : « Votre chronique m’a heurté. J’ai donc appris que moi aussi, portant le voile, j’étais radicalisée et non libre ».

Le sujet de la laïcité est très sensible. On se fait insulter ou critiquer. Le voile de cette responsable de l’UNEF est une expression politique, une expression de l’Islam rigoriste. Dans ce cas précis, je ne revendique pas de neutralité ni d’objectivité. L’objectivité est un leurre en journalisme. C’est l’honnêteté qui compte.

Les interviews politiques

A propos de la fête de la musique annulée ce 21 juin sur France Inter et les réactions des auditeurs : réponses avec Laurence Bloch, directrice de France Inter.

Nous sommes désolés pour les auditeurs car on leur doit une antenne. Jocelyn Perrotin, le directeur de la musique, travaillait depuis six mois sur l’affiche de ce concert. On doit aux auditeurs des excuses et des explications : un conflit social au sein de Radio France des techniciens de reportage. Les négociations n’ont pas abouti et le préavis de grève n’a pas été levé. Radio France est dans un contexte très contraint au niveau budgétaire. Les tensions nationales sont également incarnées dans cette maison…
On ne pourra hélas pas réentendre ce concert, mais une chose est sûre, on n’a jamais capté et co-produit autant de concerts et d’artistes internationaux à France Inter.

Restons dans la politique avec cette tendance chez de nombreux auditeurs qui m’écrivent : ils disent, comme Julie, « ne plus supporter l’agressivité permanente contre les invités », ou comme Alain, « ne plus supporter le fait qu’ils soient coupés  systématiquement sans les laisser répondre »,  ou comme Tania, « vous cherchez à obtenir la petite phrase polémique plutôt que l’information concrète qui nous intéresse ». Imagine-t-on des interviews « plus sereines et constructives », comme le souhaite Germain ?

Les politiques nous représentent, ils sont comptables de ce qu’ils font pour la vie de la cité, mais aujourd’hui il y a le langage de la communication qui est très compliqué à déverrouiller. Il faut qu’on arrive à avoir de leur part un langage de vérité et de vraies réponses.

 

 

Une interview et une invitée ont été particulièrement saluées ce mardi 19 juin par beaucoup d’auditeurs : Ghada Hatem, gynécologue, invitée de Léa Salamé à une place souvent occupée par un invité politique. Le thème était l’addiction de plus en plus forte des jeunes au porno. « J’ai écouté avec mon fils de 12 ans, juste avant de l’emmener au collège, nous écrit Hélène. Votre interview nous a permis d’avoir une discussion libre – la première – tous les deux sur ce thème. Merci Léa Salamé ». C’est en effet plus concret et plus utile que les nièmes bisbilles politiques ?

Il faut qu’il y ait un équilibre. C’est la première année de gouvernance, il a des réformes puissantes mises en place. On s’est laissé emporter par cette première année d’un pouvoir pris à la Hussarde, comme dit justement le podcast original de Thomas Legrand. Nous gens des médias, on a voulu comprendre cela. Il faut rééquilibrer la parole politique avec celle de la société civile. L’interactivité avec les auditeurs est capitale aujourd’hui.