Fabienne Sintes est la seule femme à la tête d’une grande matinale et a tenu son journal pendant une semaine pour « TéléObs ».

Lundi – Son réveil sonne à 1h45. Elle se lève et son premier réflexe est de regarder ses mails pour surveiller les informations importantes qui seraient tombées pendant la nuit. À son arrivée à la radio vers 2h30-3h, elle revoit les sujets qui vont être abordés dans la matinale. Des sujets choisis la veille mais aussi ceux qui sont tombés dans la nuit.

« L’actualité renverse rarement la table en plein milieu de la nuit, mais pendant la journée, c’est le principe de l’info continue, on mouline parfois jusqu’à épuisement des sujets qui, faute de pouvoir leur donner une suite intelligente, perdent leur place au moins provisoirement dans la matinale. « Mails, textos, coups de fil. Le dernier autour de 20h30. » Une actualité peut bouleverser le programme établi la veille.

Mercredi – Après une sieste de trois heures l’après-midi, elle se replonge dans l’info pour ne rien laisser passer. Il faut travailler sur la matinale du lendemain : « Quand l’actualité est morne, les gens nous délaissent. Et la difficulté, c’est le dosage. Ne pas ajouter du bruit au bruit. »

Jeudi – Quand l’actualité le demande, elle explique qu’il faut parfois réveiller des journalistes dès 3h du matin. La matinale, c’est aussi faire face à quelques imprévus : « Je garde un souvenir ému de ce message très calme, un jour, à 7h13 : “Ton invité de 7h15 n’est pas arrivé. » Parfois, c’est plus détendu, des interviews peuvent être préenregistrées dans les conditions du direct ; dans ce cas pas de retards. Le temps à la radio se compte en minutes, en tranches : « on parle de “courts”, de “longs” pour les sujets de 50 secondes, d’1 minute 10 ou des développements de 5 minutes. C’est ce mélange qui doit donner aux auditeurs le sentiment qu’ils savent ce qui se passe dans le monde quand ils arrivent au travail, quel que soit le temps qu’ils ont passé à nous écouter. »

Après le debrief de la matinale, elle regarde les réactions sur les réseaux sociaux.

Lorsqu’il est possible de le faire et que l’actualité le permet, il est important de « Sortir le “6/9” de sa routine. Bousculer l’antenne quand l’actualité nous bouscule, c’est l’essence de ce que l’on doit être sur France Info. »

Vendredi – Lorsque le dernier jour de la semaine arrive, il faut mettre en place les invités et les sujets de la semaine qui suit.  Et puis… « Penser à désactiver les réveils. Ce soir, je compte aller me coucher à l’heure où d’ordinaire je m’acharne sur les “snoozes”. »