Matthieu Mondoloni, reporteur à la rédaction de franceinfo, a passé plus de deux semaines au milieu des sinistrés des Antilles françaises. De retour à Paris, il répond aux questions des auditeurs.


Avec bienveillance et curiosité, beaucoup d’auditeurs se demandent quelles sont les conditions de travail des reporteurs au milieu d’un tel désastre. Comment ont-il pu se rendre sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ?
« Deux jours après le passage d’Irma, les journalistes ont pu prendre un avion affrété pour les équipes de secouristes »

Comment recueillir des témoignages d’une population en plein traumatisme ?
Quelques auditeurs, peu nombreux, comme Adélaïde, se sont dit « étonnée et choquée de n’entendre quasiment que des interviews de compatriotes blancs. Toutes les paroles et les témoignages se valent », ajoute-t-elle.
« La parole a été donnée à toutes les catégories de la population, blancs comme noirs, métis ou asiatiques, aucune différence n’a été faite ; les reportages ont cependant montré la différence dans les conditions de vie entre classes moyennes et classes aisées. »
« Après les ravages du cyclone, les gens avaient besoin de parler et ont témoigné spontanément ; ce fut comme une sorte de thérapie pour les sinistrés ».

Comment se déplacer et aussi communiquer avec franceinfo ?
« Dans un premier temps, nous nous sommes déplacés en stop; la solidarité était vraiment présente. Pour communiquer, c’était difficile avec les liaisons téléphoniques, internet, mais nous disposions d’une liaison satellite. » 

Comment trouver de la nourriture et un hébergement ?
« Les autorités avaient prévenu que les journalistes sur place devaient fonctionner de manière « autonome »  : nous sommes donc partis avec des boites de conserve et des packs d’eau. »
« On dormait sur le sol », « Un seul petit repas par jour », « On partageait la même situation que les habitants ».

Les réseaux sociaux ont déclenché une polémique sur une photo que Matthieu Mondoloni a publiée sur Twitter et Facebook
Elle montre un moment émouvant de sérénité et de solidarité : un jeune soldat tient dans ses bras une petite fille épuisée avant d’être évacuée en avion avec ses parents. « Photo colonialiste », « Photo de com gouvernementale »… Ces commentaires, stupides, ont  affecté le journaliste… « Il ne s’agissait que d’un joli instant de vie, sans plus« .
Rappelons que les réseaux sociaux génèrent beaucoup d’adeptes de l’insulte, du complotisme et de la polémique maladive.