La « Fête à Macron » des Insoumis, les casseurs du 1er mai, les grévistes de la SNCF, une actualité très sociale qui suscite beaucoup de réactions et de questions des auditeurs. Pour leur répondre, Erik Kervellec, directeur de la Rédaction de franceinfo, est au micro du Médiateur.

 

La « Fête à Macron »

Il y a une semaine, c’était « la Fête à Macron », organisée par le député Insoumis François Ruffin. Plusieurs auditeurs, comme Mario, disent ne pas comprendre que « franceinfo, dans les jours qui ont précédé, fasse une telle publicité pour ce rassemblement politique ». Quant à Justine, elle s’étonne que « vous ayez autant parlé de cette manifestation qui n’a rassemblé que 40 000 personnes ».

38 900 personnes, ce n’est pas rien ! La dernière grève des cheminots n’avait rassemblé que 15 000 personnes. Quant à faire la publicité pour Jean-Luc Mélenchon et ses alliés politiques, cela pourrait être comique si ce n’était pas si tendu entre la presse et lui. En tout cas, généralement, on nous fait plutôt la critique inverse de « rouler » pour le gouvernement… quel que soit le gouvernement en place. Ce qui, évidemment, est faux…

Et Yves vous trouve « bien peu rancunier alors qu’une voiture de reportage de franceinfo, écrit-il, a été détruite par les manifestants et que Jean-Luc Mélenchon ne cesse de prôner la haine des médias »…

« Bien peu rancunier « , ça veut dire quoi ? qu’il aurait fallu boycotter le traitement de cette actualité parce que des excités s’en prennent à nos reporters et techniciens sur place ? Nous sommes au-dessus de ça. Nous assurons notre mission d’informer, quelles que soient les circonstances, les intimidations. Pour autant, je ne minimise pas ce qu’il s’est passé place de la Bastille. C’est un signe important lorsqu’on s’en prend à la presse dans une démocratie. Notre technicienne a eu la présence d’esprit de s’éloigner de la voiture, mais nous sommes convaincus qu’ils auraient mis le feu avec notre collaboratrice à l’intérieur du véhicule.

 

Les violences du 1er mai : les choix de la rédaction

Autre manifestation,  celle du 1er mai avec ses centaines de casseurs. Plusieurs auditeurs contestent l’interview d’un « Black Block » que vous avez diffusée. Pour Rémi : « C’est scandaleux, une vraie apologie de la violence sans aucun recul. C’est de la propagande ! ». Et Pierre ajoute : « Vous ne condamnez pas les destructions ; pire, vous donnez la parole à ceux qui en ont été les acteurs ».

On est là pour donner à comprendre pourquoi des gens arrivent à faire de la violence leur moyen principal pour s’exprimer dans la société: qui sont-ils ? d’où viennent-ils ? Nous sommes allés à leur rencontre pour comprendre cela. Ces 2 témoignages ont été diffusés en contextualisant les interviews.

La grève des cheminots : Pourquoi laissez-vous se propager de fausses informations ? ». 

Toujours dans le domaine social, la grève des cheminots suscite beaucoup de réactions d’auditeurs et des reproches de parti pris. « Vous ne donnez la parole quasiment qu’aux grévistes ou à ceux qui les soutiennent », nous écrit Dominique. Et pour Brigitte : « Seuls les arguments anti-réforme sont répétés, des arguments souvent faux, comme la fermeture des petites lignes.

Nous mettons un point d’honneur à laisser s’exprimer tous les points de vue. Les cheminots qui sont pour la réforme ont du mal à faire entendre leur voix, ils se font discrets, mais on a pu tout de même les entendre sur l’antenne de franceinfo.
Quant à la fermeture des petites lignes : nos journalistes ont répété que ce n’est pas le sujet de la réforme. Si à l’antenne, on entend ce genre de propos, cela vient de militants qui mélangent tout.

Le comptage des manifestants : Pourquoi continuer à transmettre des chiffres faux ?

Enfin, des auditeurs, comme Sylvie, s’étonnent : « Vous continuez de donner les chiffres exagérément gonflés des organisateurs de manifestations, en même temps que les chiffres – a priori, fiables – comptabilisés par les médias ».

Nous donnons le chiffre de la police ou des organisateurs, jusqu’au moment où nous sommes en mesure de donner notre propre chiffre. Paris n’est pas la France ; lorsque des manifestations se déroulent ailleurs en France, nous n’avons pas les moyens de mettre des capteurs partout dans la foule. Nous ne savons pas pour l’instant produire un chiffre global sur tout le territoire.

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La fin des chiffres fantaisistes des manifestations

La machine imaginée par la société Occurrence pour compter les manifestants © Radio France / Laurent Kramer

La machine imaginée par la société Occurrence pour compter les manifestants © Radio France / Laurent Kramer