Jérôme Jadot, grand reporteur de franceinfo, est de retour du Kurdistan syrien.


Il y a réalisé plusieurs reportages dans ce territoire sans existence officielle. Or, des auditeurs regrettent le manque de reportages dans certaines zones de conflits.

Certains auditeurs ignorent peut-être les risques encourus par les médias à envoyer ses journalistes et techniciens (risques d’enlèvement ou de mort) sur ces zones de conflit. D’autres territoires sont moins dangereux, mais pas toujours faciles d’accès.

Les auditeurs entendent les interventions et reportages de Jérôme Jadot au Kurdistan syrien. Comment ces reportages s’organisent-ils en coulisses ? Comment se rend-on dans ce territoire qui n’a pas d’existence reconnue ?

C’est long mais un visa syrien n’est pas nécessaire. Il faut tout de même des autorisations (les demandes se font par mails). Pour s’y rendre, il faut passer par le Kurdistan irakien ou par le sud de la Turquie (en prenant une barque, on traverse le fleuve, puis 2, 3 heures de route en traversant champs de pétrole et champs de blé. Arrivé à Amuda, il faut effectuer les formalités pour pouvoir travailler en tant que journaliste.) De nombreuses autorisations pour se déplacer sont nécessaires. Les gens sont très accueillants.

Cela reste une zone de conflits ; quelles précautions prend-on pour limiter les risques ?

En amont, on mesure les risques, on prend des renseignements auprès des journalistes sur place, des fixeurs (des locaux avec qui travaillent les journalistes). Les risques : certains quartiers sont encore contrôlés par le régime syrien. Sur le front, il y a d’autres risques militaires (dans ces zones, il faut se faire accompagner) : voitures piégées, roquettes, drones… Parfois on peut se croire en zone kurde, mais il peut rester des djihadistes.

Envoyé au Kurdistan pour évoquer ses Français djihadistes, leurs femmes et leurs enfants, détenus par les autorités kurdes, comment sont menées les enquêtes sur place ?

Deux objectifs dans cette enquête : obtenir une rencontre avec une épouse française de djihadiste (la vie locale, leur état d’esprit, les conditions de l’interview),  mais l’interview n’a pas été possible sauf une brève rencontre avec une française enceinte ; c’est un camp où il y a 6 françaises et au moins 15 enfants

Les personnes indispensables à ces reportages : ce sont les techniciens, les décisions sont prises entre les journalistes et les techniciens