Créé en 2012, l’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI) vient de publier son 3ème rapport annuel « L’information dans la tourmente ».

Radio France membre de l’ODI

Radio France a décidé l’année dernière d’adhérer à l’ODI et, depuis l’Assemblée générale qui s’est tenue ce lundi 21 mars, elle a rejoint le Conseil d’administration de l’Observatoire, par l’intermédiaire du Médiateur des antennes. La mission de l’ODI – par une veille permanente – est de « contribuer à la prise de conscience de l’importance de la déontologie dans la collecte, la mise en forme et la diffusion de l’information au public ». L’ODI regroupe des représentants des entreprises de presse (Radio France, France Télévisions, France Médias Monde, l’AFP, le Monde, Sud-Ouest…), des associations et syndicats de journalistes, et des associations représentant les publics.

cliquez ici pour allez plus loin

« L’information dans la tourmente »

2015 a été une année terrible marquée par les attentats de janvier et novembre. Comme le précise Patrick Eveno, président de l’ODI, « les médias ont été interpellés sur leurs pratiques par la société et par les politiques. L’ODI tient à rappeler que le droit du public à être informé place les médias au cœur de notre démocratie et leur confère une grande responsabilité ».

Dans ses 80 pages, le rapport de l’ODI analyse différents thèmes comme l’exactitude et la véracité des faits au travers de plusieurs cas concrets : « Quand les informations arrivent en permanence de toute part, les médias professionnels d’information offrent a priori une garantie de sérieux, précise le rapport. Ce qu’ils répercutent bénéficie d’une présomption d’exactitude et de véracité. Mais nul n’est à l’abri de l’erreur, et le rythme frénétique de l’information conduit à des imprudences d’autant plus préjudiciables que le système viral fait désormais que l’erreur de l’un peut devenir facilement l’erreur de plusieurs ». D’où un rappel à la vigilance et à la vérification des informations…

Vigilance d’autant plus grande à l’égard des réseaux sociaux, qui peuvent être une source d’informations, mais aussi des vecteurs idéologiques ou militants avec des « informations » manipulées, voire inventées.

Des initiatives positives

Le rapport de l’ODI analyse également le rapport des actionnaires des entreprises de presse avec les rédactions. Plusieurs exemples de sujets censurés ou dénoncés par les dirigeants de groupes privés sont présentés.

L’Observatoire évoque par ailleurs les difficiles relations qui peuvent exister entre les politiques et les journalistes, notamment quand certains hommes politiques stigmatisent des journalistes suite à des articles ou des papiers qui leur ont déplu, voire menacent des organes de presse.

Enfin, le rapport signale des initiatives positives, comme l’éducation aux médias, les émissions de « fact checking » (contrôle de véracité de déclarations ou d’informations), les missions des médiateurs de presse et les débats publics.

Bruno DENAES

Médiateur des antennes