Nous sommes actuellement interpellés par des auditeurs plutôt opposés à la publication de sondages pré-électoraux. Evidemment, il y a ceux qui contestent les sondages parce que les résultats ne satisfont pas leurs opinions politiques, parce qu’ils estiment qu’ils vont avoir une influence sur les indécis, parce qu’ils pensent que les résultats sont biaisés… Voici quelques explications…

Les sondages sont-ils fiables ?

Oui et non. Oui, s’ils sont réalisés par des instituts sérieux. Radio France et France Télévisions ont choisi IPSOS, à qui elles ont commandé des sondages pré-électoraux concernant des régions où la situation politique présente un intérêt particulier : changement possible de majorité, résultats difficilement prévisibles, forte implantation du Front national, etc. Et IPSOS communiquera également dès 20h les 6 et 13 décembre, jours des élections, les estimations de vote. IPSOS travaille à partir d’un panel d’électeurs représentatifs, selon des normes réputées sérieuses.

Mais, bien sûr, un sondage reste un sondage. Il n’est que l’image d’une opinion publique à un moment donné. Il n’a donc qu’une valeur relative. De nombreux électeurs peuvent être encore indécis ou changer d’opinion au moment de déposer leur bulletin de vote, parce qu’un événement les aura fait changer d’avis ou qu’ils auront été influencés par un discours ou par des proches. On sait également que tout sondage comporte une marge d’erreur.

Des sondages se sont révélés faux…

Oui, mais pas toujours. Et quand cela se produit, cela peut être évidemment dû à des erreurs dans la manière de réaliser le sondage, erreurs dont la responsabilité revient à l’institut de sondages. Mais, comme nous le disions précédemment, le sondage peut très bien représenter l’opinion des électeurs un mois avant le scrutin, mais ne plus être représentatif le jour des élections.

Les sondages peuvent-ils influencer les électeurs ?

Oui, ils peuvent influencer des électeurs indécis. Et des candidats peuvent les utiliser pour tenter d’infléchir l’opinion en jouant, par exemple, sur la crainte d’un basculement des majorités. En France, la publication des sondages doit cesser le vendredi précédant un scrutin, à minuit. Toutefois, il ne faut tout de même pas prêter aux sondages une influence considérable ; les électeurs se font principalement leur opinion sur des déclarations, des décisions, des programmes, voire sur des réactions à une situation personnelle ou particulière, etc.

Devrait-on interdire les sondages ?

Chacun peut avoir sa propre idée à ce sujet. Quoiqu’il en soit, le résultat d’un sondage représente une information intéressante quant à l’état de l’opinion à un instant donné.

Pour aller plus loin : les différents instituts de sondage

Bruno DENAES

Médiateur des antennes.