Ce qu’il se passe à 20h

La continuité pédagogique

Ma vie en confinement

Ma vie de soignant

« Je travaille »



Ce qu’il se passe à 20h

J’aime ce moment de chaque soir à 20 heures debout devant la fenêtre et, voyant les voisins d’immeuble faire de même, applaudir en hommage à tous les personnels soignants. Hommage plus large à destination de toutes les personnes qui nous permettent par leur travail, leur engagement, leur dévouement, à traverser cette épreuve inédite. Permettez-moi d’ouvrir cet hommage à tout le personnel qui prend soin des victimes du virus décédées. Le personnel hospitalier puis celui des Pompes Funèbres qui assurent la prise en charge des corps dans les morgues, dans les lieux de décès ; procèdent à la mise en bière et au transport des corps ; accueillent, écoutent et assistent les familles éprouvées dans les procédures administratives, les cérémonies réduites à la stricte intimité des proches. Pour les inhumations, les personnes qui s’occupent d’ouvrir puis de refermer les tombes ou bien, dans d’autres cas, celles qui assurent les services de crémation.
Un retraité, fidèle auditeur de radio France depuis mes 17 ans, merci à vous toutes et tous qui m’avez aidé à m’élever ! Vacataire depuis 6 mois dans une entreprise familiale de Pompes Funèbres en Centre Alsace.

Dans l’épisode de confinement que nous traversons tous actuellement, un petit geste de soutien aux personnels soignants, mais également à tous ceux qui travaillent pour que les autres puissent restés confinés, s’est installé quotidiennement à 20h. Chacun, depuis sa fenêtre ou son jardin, applaudit ou fait du bruit. Pour donner un visage national et coordonner à cette action pensez-vous qu’il serait possible que France Inter diffuse une musique (durant 1 ou 2 minutes) à 20h précise pour que tout le monde puisse chanter en chœur ou battre le rythme à son tour depuis sa fenêtre ? Une première idée pourrait être le morceau ‘We will rock you’ de Queen, mais vous avez toutes les personnes compétentes à France Inter pour faire le bon choix.

Lors des applaudissements de 20h à l’intention des personnels soignants auxquels je m’associe totalement (même si je suis à la campagne très loin de toute habitation…) je voudrais que ceux-ci s’adressent aussi À TOUTES LES PERSONNES QUI CONTINUENT À TRAVAILLER SUR LE TERRAIN (tout le monde n’étant pas en télétravail)

Pourriez vous faire passer le message,
A l’exemple des « applaudissements » de 20H pour nos soignants !
Nous devrions « applaudir » toute la chaine de l’alimentation à 12 H
Merci et merci également à vous tous !

Première question : c’est magnifique d’applaudir les soignants tous les soirs mais peut on aussi applaudir les caissiers, les animateurs, les routiers, les boulangers, etc ne les oublions pas et surtout pourquoi les aides soignantes, les auxiliaires de vie et les animateurs dans les structures médicaux sociales n’ont pas de masques ?

Pourquoi, outre des applaudissements, ne pas faire chanter les gens qui sont à leur fenêtre? On ferait ainsi quelque chose ensemble, et on retrouverait un peu l’esprit des veillées de jadis, plus le fait de ré-apprendre quelques chansons oubliées, anciennes (Claire fontaine Brassens, Barbara) ou plus modernes . Il y a certainement en ce moment des chefs de chœur qui ne peuvent plus réunir leur chorale et qui serait tout prêts à prendre cette initiative.

Cette période confinement est l’occasion renouer (ou nouer) malgré tout des liens entre individus souvent voisins mais chacun dans sa bulle. Les applaudissements collectifs à 20h sont ainsi un exemple de « faire ensemble ». Ou encore ces musiciens qui se mettent sur leur balcon et chantent ou jouent pour les autres. Et comme les chorales ne peuvent plus se réunir , je suggère qu’un chef de chœur, de la rue, accepte de faire chanter les gens à leur fenêtre. Ce serait une occasion d’apprendre (ou réapprendre) quelques airs qu’on chantait jadis ensemble lors des veillées…

Mille et mille banderoles joyeuses à mettre aux fenêtres ! Tous à la maison et Restons à la maison ! Bonjour Radio France ! et si vos audiences formidables permettaient de lancer un grand élan joyeux de banderoles colorées à mettre aux fenêtres pour se soutenir et s’encourager pendant les 3 mois de confinement ? et mettre au fur et à mesure de la réception les photographies concernées sur un site dédié de Radio France ! banderoles de tissus rapportés – de tricot et crochet – de toile cirée – à faire en famille – et à suspendre au vent de nos rues — avec deux textes possibles – TOUS A LA MAISON ou RESTONS CHEZ NOUS — alors ? chiche ?? ce serait beau si beau.



La continuité pédagogique

J’ai 2 filles CE2 et 5ème (dys) et je télétravaille. C’est impossible de travailler avec en CE2 maman maman c’est quoi un marinier, maman maman c’est quoi une mensualité, maman maman c’est quoi un triangle rectangle, maman maman met moi la dictée…
Et ma grande je l’avais complètement délaissée. Aujourd’hui le programme d’Anglais était tellement chargé qu’au bout de 2 heures rien n’était fini. Pas d’accès à la vie scolaire. Des mails dans tous les sens. Des supports répartis partout ! Bref je sais que les inspecteurs mettent la pression aux enseignants. Au collège, j’ai moins d’inquiétude mais l’école primaire c’était déjà marche ou crève. Le programme continue et si je n’assiste pas ma fille, elle ne sera plus dans la course. Alors mettez clairement la règle qu’il n’y a que des révisions pas de nouveaux programmes. Sinon c’est l’inégalité.

Je suis soignante à Mulhouse, nous avons des journées épuisantes physiquement et psychologiquement. Malgré l’accueil dans les écoles pour les enfants de soignants (super, ça nous libère pour aller travailler!), nous passons plusieurs heures tous les soirs et week-end à réaliser les devoirs à la maison (et encore, ma fille unique est en primaire). Nous n’arrivons pas à mobiliser l’énergie, le temps, la patience nécessaires pour accompagner nos enfants comme il le faudrait et comme peuvent le faire les parents qui passent toute la journée avec leur enfant.

A la fois maman et professeur des écoles, j’essaie de faire au mieux pendant cette période de confinement, comme beaucoup de parents et de collègues. Mais franchement, pour mon garçon ou pour mes élèves, j’ai décidé de ne pas me mettre la pression plus que nécessaire. Le plus important n’est-il pas que l’on se retrouve tous en bonne santé au terme de cette expérience dont on se serait bien passé ?

L’école a la maison, c’est compliqué ! D’une part parce que nous, parents, ne sommes pas enseignants. Nous avons aussi notre travail (réquisitionné ou télétravail) De plus, les enseignants, individuellement, envoient leur cours et exercices à faire aux élèves sans concertation (apparemment). C’est une masse de travail qui s’accumule chez nous.
Nos enfants (qui sont au collège) sont découragés et pensent qu’ils ne vont pas réussir. Ils s’imaginent que les enseignants vont croire qu’ils ne travaillent pas. Nous avons décidé qu’ils enverraient à leurs enseignants le travail qu’ils pourraient faire… et tant pis pour les autres.

Jusqu’à présent on ne nous a présenté que des familles ‘modèle’ avec des enfants autonomes qui font leur devoirs seuls, pratiquent leur instrument de musique, font de la peinture ou autre activité culturelle… L’organisation parfaite des familles parfaites est insupportable pour 90% des autres familles. Les médias sont responsables de mettre une pression sociale aux familles. Le pb ne se pose pas que pour les banlieues mais pour la majorité des familles. Votre émission d’hier était insupportable ‘ se retrouver, avoir des loisirs intellectuels,…’ personnellement j’ai encore moins de temps qu’avant entre les devoirs, le télétravail, la cuisine.. Arrêtez de tout enjoliver…

Éducatrice spécialisée de profession, je suis actuellement confinée avec mes 3 enfants (3,6,12 ans). J’ai mis un place une organisation (scolarité le matin et activités plus ludiques et sportives l’après-midi).
Je suis tout de même confrontée à certaines difficultés notamment avec mon fils de 6 ans qui a beaucoup de mal à se mettre au travail car il aimerait faire les mêmes activités que son petit frère.. Ma fille scolarisée en cinquième est quant à elle malheureusement, plus livrée à elle-même. Je me sens seule aujourd’hui et je crains les semaines à venir. Comment faire pour se sentir plus apaisée ?

Je suis enseignant j’écoute votre émission et je voulais réagir par rapport à la continuité pédagogique. Depuis le début du confinement je mets en ligne via pronote cours, exercices et évaluations. En plus de cela je réponds aux exigences de nos inspecteurs et de notre direction qui nous encourage fortement à utiliser des outils de communication numériques (visio entre autres). Les problèmes sont les suivants : -les élèves de l’établissement dans lequel j’enseigne (lycée professionnel) ont d’énormes problèmes de compréhension et dans le meilleur des cas, les élèves m’écrivent pour demander des explications complémentaires et dans le pire des cas sont en silence radio ce qui ne présage rien de bon. -les outils soi-disant magiques proposés par nos divers supérieurs ne sont absolument pas aussi facile d’accès. Encore une fois on nous envoie sur des solutions sans aucune expertise d’utilisation ou même de fonctionnement. Une fois de plus on bidouille, on fait au mieux au final on s’investit encore plus que lorsque nous avons les élèves physiquement en classe (appropriation des outils de visio conférences, échanges mails avec les élèves).
Le seul avantage à la situation est qu’enfin tout le monde (les parents qui font le travail avec leurs enfants et qui doutait de nos investissements dans notre mission) se rendent compte qu’enseignant c’est un métier… difficile. Je leur souhaite néanmoins bon courage.

Enseignante en classe de CM2 en Haute Savoie, je voudrais que tout le monde sache que les enseignants travaillent beaucoup, beaucoup en ce moment, ils essaient d’innover, d’aider au mieux. Il faut aussi que les parents sachent que les rythmes des enfants sont très très différents au sein d’une même classe, c’est pourquoi, dans mon cas, je donne beaucoup en précisant quand c’est facultatif. J’aimerais aussi que les parents soient indulgents avec nous et gardent bien tout ce qu’on envoie : on perd bcp de temps à renvoyer des pièces jointes ou des liens « perdus »… Enfin je souhaite bon courage aux parents, aux enfants et à tous mes collègues. 

Les enseignants ont de l’imagination et maîtrisent dans l’ensemble l’outil informatique. Ils inventent des solutions de suivi de leurs élèves qui fonctionnent. Proposer des plate-formes d’échange de ces idées, c’est intéressant mais le problème n’est pas là. Le problème, c’est les élèves qui ne disposent ni d’ordinateurs ni de tablettes à la maison, ceux qui ne peuvent bénéficier des super applications découvertes sur internet et que les parents n’accompagneront pas pour différentes raisons. Ceux là, dans ma classe de Ménilmontant, sont les élèves scolairement les plus fragiles. Que fait-on pour eux? Et qu’on ne s’y trompe pas : nombreux parmi ces enfants sont ceux qui voudraient retourner à l’école demain. Il est là, l’enjeu de la continuité. Bravo pour la qualité de vos émissions.

Pour notre part, avec deux PC pour 6, le travail de classe se fait sur papier, la classe unique a vite été abandonnée pour des rotations par enfants ! De toute façon, on a bientôt plus d’encre pour l’imprimante, et pas d’approvisionnement au supermarché ! Mais le traitement réservé aux élèves dépend du bon vouloir des enseignantes : c’est le grand écart entre les 4 classes ! Certaines nous fournissent un planning, des exercices, des leçons, un guide de correction, bref : une super taf’ – et je sais qu’elle a des loulous à la maison, qu’elle doit aussi faire travailler. En revanche, d’autres enseignants ne nous envoient qu’une petite liste de quelques exercices pour la semaine, à faire en maths et français, uniquement sur les choses déjà faites (et rien en sciences, histoire ou géo… ) En tant que parent, qui me suis résolu à prendre un congé garde d’enfants, j’ai le sentiment qu’elle se moque un petit peu de moi. Et pourtant, elle n’est ni en arrêt, ni bloquée pour assurer des permanences pour les enfants des personnels soignants. Je ne m’inquiète pas trop pour ma fille, elle ne sera pas en difficulté, en revanche, ça ne sera pas la même chanson pour ceux qui étaient déjà à la rue : les inégalités vont encore s’accroitre. Je tiens à saluer le travail mené par tous les enseignants qui s’investissent, développent des méthodes de travail, expérimentent tout un tas d’outils, et font encore plus d’heures que d’habitude (j’ai un modèle à la maison) pour pallier les conditions toutes pourries pour organiser le télétravail de l’éducation nationale. Sans compter que la présence d’enfants pendant le télétravail nuit au télétravail ! Alors comment concilier les 2/3 heures de travail par niveau et par jour en primaire, plus une pour la maternelle ??? En optimisant, on arrive à 4/5 heures par jour…

L’un des problèmes que rencontrent les professeurs est que l’éducation nationale ne les équipe pas : ils doivent donc utiliser (et financer) leur matériel personnel. Je suis enseignante et ne possède pas de webcam, pas de micro personnels. Il est donc vraiment difficile de proposer des visioconférences dans ces conditions… Par ailleurs, l’enseignement à distance sans préparation pose évidemment des problèmes importants de rupture d’égalité : certains élèves ont le matériel, l’espace, le soutien parental pour se connecter, d’autres non. On devrait plutôt parler de gérer la discontinuité pédagogique pour être honnête. Avancer dans les cours, dans de nouveaux chapitres, dans des conditions pareilles expose les plus fragiles à décrocher complètement. Enfin, dans la situation angoissante qui s’est installée, est-ce pédagogique de continuer les programmes comme si de rien n’était alors que les élèves, nous-mêmes, doivent gérer l’angoisse de la maladie, du confinement etc. La ministre belge, elle, a bien compris qu’il fallait inviter les enseignants à se concentrer sur des révisions, des réflexions étayées par des ressources culturelles sur la situation en train d’être vécue etc, sans continuer d’avancer dans les programmes à toute force.

Bonjour, je suis interpellé par la place donne à l’élan solidaire des enseignants volontaires en masse pour prendre en charge les enfants de soignants leur permettant ainsi d’assurer un travail indispensable. Des les premiers jours, alors que les écoles ferment pour éviter la propagation par les vecteurs que sont les enfants, ils sont la! Sans masques, Sans gel, ni gants dans des locaux pas toujours désinfectés… au risque de contracter la maladie, de la propager dans la famille de ces enfants et leur propre famille. C’est sûr que nous ne distribuons pas pizza ou panier repas mais nous sommes sur le front face au virus ! Bien entendu aucune réaction de notre hiérarchie qui n’a aucun sens de la réalité, ne nous soutient pas (notre inspecteur qui a son bureau au dessus ne s’est même pas donne la peine de voir nos conditions d’accueil) ni même une note de service (dont il est friand) pour nous encourager ou nous remercier ! Le télétravail quant à lui… personne ne s’est préoccupé de connaître le matériel des enseignants, leur connexion internet, leur téléphone portable tout cela… à leurs frais ! J’aime mes élèves, mes enfants… et je croise les doigts pour ne pas les sur contaminer !

Dans des établissements scolaires notamment en REP et REP+ des enfants ne sont pas équipés de l’outil informatique !! On creuse donc encore les inégalités… Comment gérer cette différence?

Outre le problème de connexion, de problème de matériel (un ordinateur à partager), il y a des problèmes de pédagogie. Vu la situation il est impensable de faire le programme normalement, on est contraint d’en faire moins. S’il faut donner un chiffre je dirai 2 fois moins. C’est une réalité et ceci est occulté par le ministère.
Le ministère devrait donner un cadre, en diminuant le programme pour donner du temps d’acquisition, c’est le B-A-BA d’une pédagogie à distance… La réforme du bac, donc du Lycée, devrait aussi être reporté

Bonjour, je suis professeure des écoles en éducation prioritaire et nous avons beaucoup de familles démunies numériquement (petite connexion, pas d’imprimante…) Nous avons obtenu une autorisation de l’inspection académique pour assurer 2 permanences d’1 heure par semaine au cours de laquelle les parents viennent récupérer les photocopies du travail de leurs enfants. Ce matin, nous avons touché pratiquement la moitié des élèves de l’école comme ça, en respectant bien évidemment les consignes sanitaires. Les parents étaient très contents de pouvoir récupérer de quoi faire travailler leur enfant, nous n’avons que des retours positifs et des remerciements très touchant.



Ma vie en confinement

Lorsque ce matin j’ai appelé mes voisins pour avoir de leurs nouvelles, j’ai réalisé la détresse et les craintes qu’ils vivent actuellement. Ils ont plus de 80 ans et sont complètement reclus dans leur maison. Comme paniqués et pensant que le covid est dans l’air. Ils n’osent pas sortir sur leur balcon. J’ai proposé de les ravitailler puis ai déposé les courses sur le pas de leur porte. Quand ils m’ont téléphoné pour me remercier j’ai eu l’impression de les avoir comme sauvés.
Je pense donc il est peut-être urgent d’alerter les municipalités afin qu’elles organisent des services de consultations téléphones, déjà, des foyers et ménages de personnes âgées de leur communes. Car elles vivent une grande solitude et n’osent pas demander de l’aide par peur de la contamination.
Ensuite les municipalités pourraient mettre en place une proposition de distribution de colis de denrées et produits de 1ère nécessité.
Merci de bien vouloir faire connaître ce message.

Je suis en larmes en vous écrivant ce message. J’ai besoin que mon message soit diffusé de façon anonyme. Il ne contient rien de politique et aucune intention personnelle, je viens de l’écrire. Je voudrais juste partager ces quelques lignes avec le plus de monde possible pour redonner de l’espoir. Nous en avons besoin plus que jamais ! J’ai eu une semaine très difficile … et je ne suis probablement pas le seul. Je vous remercie ! Merci d’avance pour votre aide et l’espoir que cela peut créer ! Merci ! J’écris ces quelques lignes pour partager un peu d’humanité avec mes semblables dans un moment où nous en avons tous profondément besoin ! La crise que nous traversons affecte et affectera nombre d’entre nous. Je suis confiné chez moi depuis une semaine sans symptômes graves comme de nombreuses personnes. Mes enfants me manquent. J’ai vécu une semaine très difficile et je sais que nous sommes très nombreux dans cette situation. J’ai la chance de pouvoir télétravailler ce qui occupe mes journées et permet à mon esprit de ne pas trop penser à ce qui se passera dans un futur proche. Nous vivons une situation inédite sans savoir quand et comment tout ça finira. Ce que nous savons c’est que le pire est certainement devant et plus personne ne peut se projeter dans les semaines ou les mois qui viennent avec ses certitudes d ‘hier. La situation est angoissante et le climat anxiogène, malheureusement c’est un passage obligatoire qui doit permettre aux personnes qui n’ont pas encore cernées la dangerosité de leur comportement d’adapter leur façon de vivre. Ne prenez plus de risques et restez chez vous. Il est quelque chose de précieux qui peut nous aider à traverser cette période sombre. Dans le cœur de chacun il y a de l’amour, de la bienveillance, de la tendresse, de l’affectation, de la délicatesse, ces choses-là nous appartiennent et il ne tient qu’à nous de les échanger avec les personnes qui nous sont chères ! Ces sentiments sont si forts, et nous rappellent à quel point nous sommes tous porteurs de cette humanité qui vit en chacun de nous. Ils peuvent nous aider à supporter cette situation grâce à des moments intenses d’amour et de fraternité à défaut de pouvoir faire autrement. Que ces sentiments jaillissent et éclairent les chemins sombres sur lesquels nous avançons sans savoir où ils nous mèneront. C’est le moment d’exprimer à votre entourage, votre attachement et votre amour, de témoigner à tous ceux qui se battent au quotidien : soignants, aux malades et à leur proches, bénévoles ou simplement aux gens qui vivent dans un isolement affectif combien nous les soutenons et pensons à eux. Nous sommes un rempart d’humanité contre cette saloperie de virus.

Maman de trois enfants, je vis comme toute la France au rythme du confinement depuis une semaine. Habituellement, je fais un supermarché une fois par semaine et cela nous suffit pour vivre à cinq. Depuis le début du confinement, les rayons de mon supermarché sont absolument vides. Et depuis quelques jours, les denrées sont rationnées (sans pour autant que le rationnement soit à la hauteur du nombre de personnes vivant dans le foyer). Je n’ai pas voulu céder à la panique ambiante et faire plus de courses qu’à l’accoutumée la semaine dernière. En fin de semaine, nous commencions à piocher dans les réserves. Aujourd’hui, mardi 24 mars, remplir mes placards étaient une urgence quasi vitales avec mes trois enfants dont un pré-ado qui a bon appétit ! Ne trouvant rien, j’ai été obligée d’aller à 12 kilomètres de chez moi dans un grand hypermarché. J’ai reçu une amende de 135 euros parce que je m’étais trop éloignée de mon domicile. Après âpres négociations et parce que j’ai présenté une capture d’écran du site sur lequel je fais mes courses en ligne et qui était inaccessible en raison du nombre de demandes, mon amende m’a été retirée. Mais POURQUOI le gouvernement ne communique-t-il pas plus sur le fait que les magasins sont approvisionnés de manière NORMALE. En allant chercher les produits qu’il me manque un jour sur deux, je m’expose beaucoup plus et j’expose les autres à un risque accru de contamination. Mais quand les produits sont rationnés, ou simplement inexistants, comment se débrouille-t-on ? Peut-on raisonner les citoyens sur cette question ??

À propos de l’article de France Culture sur Catherine Tourette qui parle des effets psychologiques du confinement je vous mets le post que j’ai publié sur Facebook il y a quelques jours afin que ce cinéma s’arrête. Merci de comprendre mon point de vue. Ce matin je regardais les infos sur France 2. Le sujet développé à ce moment précis concernait l’impact psychologique du confinement, et à grand renfort de psychologues, on nous explique les dégâts potentiels sur nos petites personnes que peut provoquer cette situation si difficile. Incroyable. Je pense en cet instant à mes 2 grands parents qui se sont trouvés confinés dans les tranchées, sous la pluie, dans la boue, en compagnie des rats, à bouffer du pain de guerre, et n’avaient comme occupation que d’attendre la prochaine attaque dont ils se demandaient à chaque fois qui n’allait pas s’en tirer. Alors arrêtez de nous emmerder avec vos petits soucis de confinement dans votre confort extrême. Les médias, arrêtez de faire vos choux gras de cette situation, de nous montrer et de nous dire toujours les mêmes choses. Le devoir de mémoire, c’est pas seulement aux commémorations qu’il faut l’avoir. Est-ce que ce serait pas plutôt maintenant ?

j’écoute vos commentaires « psy » et je n’entends rien sur comment vivre avec une personne souffrant d’addiction sous le même toit pendant un confinement. La personne « addicte » ne se soucie pas du virus, son addiction est plus forte que tout. Le fait de se mettre en danger ou de mettre en danger sa famille en sortant toute la journée ne sont pas sa priorité, donc effectivement c’est la guerre chez nous, double peine, l’enfer multiplié par deux. Bien entendu pas de psy disponible, les hôpitaux de jour étant fermés, dites moi comment supporter cet enfer ?

Je souhaiterais en fin d’émission que vous fassiez un grand hommage à tous ces enfants qui sont confinés dans une chambre d’hôpital. Qu’est ce donc un confinement à l’hôpital quand on a une maladie grave (leucemie…) c’est vivre dans une chambre de 8 à 12m² où vous ne trouverez comme meubles qu’un lit médicalisé, un adaptable, un fauteuil et une chaise perçée pour y faire ses besoins. CES ENFANTS n’en sortent pas pour se laver, aller aux toilettes, ils n’en sortent pas pour manger, ils ne peuvent pas non plus ouvrir leur fenêtre. Ils y restent confinés 24h/24 7j/7. Et combien de temps dure leur confinement…jusque des mois pour certains des mois entiers sans aller à l’école sans voir leurs copains, sans retrouver leur chambre, leurs jouets à la MAISON. Désormais avec l’épidémie ces enfants se retrouvent à choisir entre leur papa ou leur maman puisque les visites sont limitées. SVP arrêtons de pleurnicher sur notre confinement… pensons très fort à ces enfants. Merci.

Je suis éducatrice en protection de l’enfance et je m’appuie souvent sur des ouvrages écrit par Mr Cyrulnik. Je viens d’écouter son intervention dans votre émission. J’ai perdu cette nuit ma grand-mère. Elle n’avait pas le virus, j’ai donc pu, ma mère et mon oncle également, aller lui dire au revoir mais 1 par 1. Cela faisait plusieurs jours que son état s’aggravait, nous le savions mais nous ne pouvions pas aller la voir à cause de la situation. Hier elle ne pouvait plus parler, elle ne pouvait même plus ouvrir les yeux. Le contexte nous a empêché de l’accompagner dans ses derniers jours comme nous l’aurions fait si la situation avait été différente. L’après est angoissant aussi. Comment vont se dérouler les choses ? Comment arriver à ne pas se serrer dans les bras avec la peine que nous portons. Qui va pouvoir venir aux obsèques? Tout est chamboulé. Tout est plus dur. Et puis il y a le père de mon conjoint, actuellement hospitalisé dans un hôpital militaire à Cuba depuis quelques jours, le résultat des tests est arrivé hier, c’est positif, alors le rapatriement en France est impossible. Il est parti en vacances avec sa compagne et ils sont maintenant bloqués là-bas. Son état est stable actuellement. La communication avec l’hôpital n’est pas si évidente.
Sortir se changer les idées est impossible. Comment allons nous sortir de ses épreuves, de ses déchirements… je ne le sais pas, mais oui, la vie ne sera plus jamais la même qu’avant.

Je suis Francais, Ingénieur, et vit actuellement a Boston aux Etats-Unis et aurait aime témoigne sur la manière incompréhensible dont les politiques du pays, des régions et des villes gèrent de manière très peu cohérente la crise sanitaire liée au Covid-19. La situation ici est invraisemblable. Le gouvernement de la Maison Blanche n’a pas la main sur les mesures prises dans les différents états. Seul les gouverneurs et les maires sont au front et prennent des mesures efficaces pour endiguer la situation. Seulement, ce manque de cohérence globale a l’échelle du pays risque de faire des ravage. Quand certain sont confines en Californie, ou a moitie confiné comme ici a Boston, et d’autre profite du soleil de Floride sur les plages de Miami en plein spring-break. Les américains, a l’image de leur président, n’ont pas toujours pris connaissance de la gravite de la situation. N’hésitez pas a me contacter par mail. J’aimerai vraiment pouvoir vous faire part de mon ressenti.

J’ai débuté une relation amoureuse 3 jours avant la mise en place du confinement. Cette séparation imposée, est source d’une évidente frustration. Mais, plus intéressant de mon point de vue, un moment pendant lequel le temps prend une autre dimension. Le temps s’étire, ce qui nous ramène à une époque où l’instantanéité n’existait. Un temps, où les amants s’écrivaient. Je profite donc de cette contrainte pour écrire à la personne que j’aime, un poème par jour (j’ose les appeler comme cela , moi, qui ne suis pas un littéraire, mais un scientifique). 4 vers qui tentent d’exprimer mes sentiments amoureux, de la tristesse de ne pas la voir, du plaisir de penser à elle. Ci-dessous, celui de ce jour:
Sur le lit défait, allongée, offerte, tu vis.
Le désir m’envahit, bouleverse sans honte mes sens.
Ton corps, ode aux dieux, me fait satyre toutes les nuits.
Seul le vin peut me faire oublier ton absence.
Cette crise, ce confinement, c’est aussi cela.

J’ai la chance de vivre à la campagne, j’ai un jardin, des fleurs, déjà des fraises, des oiseaux qui chantent, du soleil, le calme (presque plus de voitures sur la route). Il y a un nid avec 3 oeufs et une merlette qui couve dans la haie…. J’ai la possibilité de sortir marcher au bord de la rivière ou dans la montagne (à 1km max, je respecte!), c’est le luxe . J’ai internet, des livres, je ne m’ennuie pas. Je voudrais vous envoyer un peu de mon bien-être, une ou deux photos, mais pas possible. Vous transmettre des forces et aussi du courage, je vous admire car moi je ne survivrais pas au confinement en ville! Je ne vois quasiment personne, mais… j’écoute la radio! MERCI d’être là, HEUREUSEMENT que vous êtes là… ma précieuse compagnie quotidienne depuis plus de 60 ans. Merci à vous tous.

ça fait 13 ans que je suis retraitée, seule dans une minuscule maison dans le Languedoc pas loin de la mer. J’habitais auparavant en région parisienne entourée de monde. Ici c’est la solitude surtout en hiver. Bien sûr je me suis immédiatement inscrite à des activités pour faire des connaissances. En ce moment il n’y a plus d’activités extérieures. Mais … j’ai de nombreuses activités intérieures : la peinture, l’écriture, la chanson, la danse , internet, la télé la radio.. oui je danse toute seul je me prépare une chorégraphie , nulle sans doute mais on s’en fiche, ça me fait rire, bouger, danser, éventuellement je l’enverrai à mes copains danseurs , on pourrait s’échanger des vidéos, tiens pour les enfants c’ est génial de les faire rire et bouger. Voilà on peut être gaie, le calme est agréable aussi .. de toutes façons ici c’est le désert en hiver .. ce qui rend l’enfermement complètement ridicule …

Pour repenser le confinement et l’impression d’immobilité, c’est bien d’écouter Bergson sur le mouvement (grâce à France Culture) Quand on regarde de près on est dans un mouvement perpétuel : nos états d’âme, nos perceptions, nos représentations. Nos sentiments surtout sont très instables. Les mots ne les fixent pas mais suggère des points de références afin de se mieux repérer dans le temps et l’espace. Épouser de plus près ce mouvement intérieur, emboîter le rythme et ressentir la joie éclater

Je viens réagir suite au témoignage que je viens d’entendre à l’instant de cette auditrice qui se plaint d’être confinée « seule » avec un Bébé de 18 mois et qui se voit être obligée de faire son ménage alors que d’habitude elle a quelqu’un qui vient chez elle… Je suis ulcérée depuis le début du confinement de toutes ces personnes qui se plaignent d’avoir leurs enfants, leur mari, leur chien, leur chat et leur canari à la maison… Mais bon sang pensez un peu à ceux qui sont seuls (jeunes ou vieux), chez eux, dans la rue, dans les Epadh ou à l’hôpital et qui eux aimeraient certainement avoir du monde autour d’eux. Vraiment je trouve ces témoignages indécents.

J’ecoute votre émission presque tous les jours , et je l’apprécie , mais là ce matin je dis stop , je ne veux plus entendre des témoignages comme celui que je viens d’entendre : cette maman fatiguée de s’occuper de son bébé de 18 mois et pleurniche de ne plus avoir sa femme de ménage
et il y 2 jours , cette personne HEUREUSE d’être confinée , dans son petit appartement toute seule , avec ses petites occupations égoistes
par pitié arrêtez , filtrez vos témoignages , ce n’est pas tolérable

Ras le bol de ces bobos qui se plaignent d’être confinés à la maison de devoir s’occuper des enfants (et oui c’est compliqué mais c’est le quotidien du personnel enseignant..), de devoir faire à manger ou le ménage (c’est fatigant)…j’espère au moins que tous ces gens verront d’un oeil différent les enseignants, le personnel de service…et arrêtez de vous regarder le nombril et arrêtez de vous plaindre.

J’écoute la radio comme tous les jours, et l’intervention de la jeune femme professeur des écoles me fait réagir. Oui c’est dur d’être à la maison tous les jours : les enfants, la lessive, le ménage, la préparation des repas… Tous les jours à recommencer, toute la journée, et très peu de temps pour soi. Dites-le : c’est le quotidien de beaucoup de femmes -dont moi- et hors période de confinement. Monsieur travaille à l’extérieur. Pas nous. Donc nous avons TOUT le temps de nous occuper de l’intendance et des autres ; c’est normal, on n’a que ça à faire et à prévoir puisqu’on ne travaille pas (…). Personnellement, c’est une situation que je m’impose et que je subis en même temps : nous déménageons régulièrement pour le travail de mon époux, et retrouver un travail à chaque déménagement n’est pas toujours facile. Sachant en plus que ma charge de travail quotidienne à la maison sera la même, que j’ai un emploi rémunéré à l’extérieur ou pas. Oui nous travaillons, tous les jours, week-end compris, en période de vacances également, et gratuitement. Le confinement ne change pas grand chose à ma vie, si ce n’est l’impossibilité de sortir comme je le souhaite de mon domicile. Peut-être que la société aura pris conscience de ça quand on fera le bilan du confinement. On a encore le droit de rêver…

Un étonnement sidérant pourtant, à la mesure du silence absolu, il m’a sonné, sur ce qu’est, en réalité, du pain, le pain pour Nous autres, Vous autres compris, je présume. Pas un mot pour / sur / à propos / au sujet… concernant les boulangers. Héros durables, héros quotidiens par excellence ces jours-ci, du bon pain frais, fait chaque nuit (dans mon quartier les boulangers et boulangères, tous excellents, sont Marocains, Auvergnats de souche, Tunisiens, Français de souche polonaise… etc), et disponible pour 1 ou 2 euros à 3 minutes à pied de chez soi, au pied de toutes les enceintes immobilières de confinements (nos Maisons en parler normal), là au moins où le tout concentration marchandes (grandes surfaces + (auto)routes + voitures, etc.) engagé à marches forcées depuis ± 50 ans, n’a pas liquidé le maillage relationnel des vrais réseaux : ceux qui sont / étaient à l’échelle relationnelle vitale des bourgs (« petites villes ») et de villages ans nombre. J’arrête là : comme l’a fait hier dimanche la femme de ménage Serbe qui tient cette maison (et vient de m’en porter un gros quignon), je vais faire du pain. Mon boulanger favoris, que je ne lâcherai à aucun prix, n’est pas encore coupé de ses fournisseurs de levure fraîche, ni de farines. De simples humains, en somme, la main et l’esprit dans la pâte, entre un pétrin et un four, le cœur clair et net sur la main

Bonjour, je vis à Lyon , ville très attachée à ses marchés. Depuis le début du confinement, je m’accordais une virée unique par semaine , montre en main 20 minutes aller retour pour aller au marché. J’allais voir deux producteurs locaux pour y trouver des produits frais ( légumes, fruits, fromages), de bonne qualité et non chers. J’y allais à 8h du matin pour ne croiser personne et je ne croisais effectivement personne. J’avais la garantie d’acheter des produits non manipulés par des clients ou 50 intermédiaires.
Je suis végétarienne et suis très attachée à la qualité de mes fruits et légumes, au niveau des vitamines notamment. Je me retrouve obligée à aller grossir la file des gens faisant la queue pour entrer dans les moyennes surfaces, mettant ma santé en danger ainsi que celle des autres . Je suis obligée d’aller faire mes courses plus tard donc de croiser plus de monde. J’achète dans ces surfaces des produits plus chers, de moins bonne qualité et touchés par tous. Et je nourris avant tout Auchan Carrefour et cie, plutot que mes paysans habituels. Je suis donc particulièrement scandalisée que l’Etat nous oblige à aller consommer dans ce genre de circuits et m’oblige à mettre ma santé en péril alors que tout allait bien avant cette mesure. Je ne comprends pas non plus que la décision soit prise de la veille au soir pour etre appliquée le lendemain , nous empêchant d’anticiper cette rupture d’approvisionnement … tout comme les boutiques à vapotage qui ont été fermées du jour au lendemain sans sommation, obligeant les personnes comme moi qui vapotent à reprendre la cigarette, les tabacs ne vendant pas de résistances pour les cigarettes électroniques ni les mêmes produits.
Il y a donc selon moi de grosses incohérences au niveau de la santé publique …car je suis 100 % perdante depuis le début de ce confinement.



Ma vie de soignant

Chers médias, aujourd’hui vous nous demandez plus que jamais nos témoignages, des images, nos ressentis sur la situation actuelle.

Chers médias, sachez qu’aujourd’hui nous faisons notre boulot comme d’habitude… à fond. Comme d’habitude nous nous relayons jours et nuits pour être sur le pont, nous dépensons une énergie considérable et déployons un investissement personnel et humain incroyable. Parce que notre travail c’est l’Humain. Parce que comme d’habitude nous rentrons chez nous épuisés par ces douze heures passées dans cet autre monde, là-bas, dans cet endroit nommé Hôpital Public. Hôpital pour lequel on se bat avec la même détermination que pour nos patients. Aujourd’hui vous nous demandez si nous avons des morts, si nous sommes à bout. Chers médias, sachez qu’aujourd’hui nous avons des morts, du travail par dessus la tête et nous sommes fatigués… comme d’habitude. Comme d’habitude nous sommes fatigués par ce manque de respect, de reconnaissance, fatigués de se battre comme des lions dans notre métier pour «vivoter» et se faire malmener par le coût de la vie. Comme d’habitude nous avons des morts oui. Moins que ceux de la grippe mais oui nous en avons. Que voulez-vous qu’on vous dise de plus ? Aujourd’hui vous nous demandez si nous nous inquiétons pour nos proches, si nous avons peur.

Chers médias, oui nous avons peur… comme d’habitude. Comme d’habitude nous avons peur de laisser Mamie sur un brancard pendant dix heures, peur de mal prendre en charge les enfants, peur de ne pas avoir le temps, le matériel, les moyens de travailler correctement. A quand la médecine 2.0 où chaque patient s’injectera lui-même ses traitements face à un tutoriel internet ? Alors oui, nous avons peur de devoir parler au passé, de dire que notre métier «c’était» l’Humain et définitivement plus «c’est» l’Humain. Alors oui, nous avons peur d’expliquer à nos enfants que bientôt les hôpitaux seront déshumanisés, sans âme. Aujourd’hui vous nous demandez du sensationnel, de l’image, des larmes et des preuves de courage.

Chers médias, aujourd’hui nous voulons vous montrer que nous faisons notre métier comme d’habitude. Que comme d’habitude nous sommes sur le pont, quoi qu’il arrive. Vous nous demandez des images. On veut bien vous en envoyer mais pensez aussi à venir après cet épisode. Faites de vos reportages sur le service publique et notamment l’Hôpital Public une série entière et pas un épisode unique. Après la crise, il faudra encore parler de nous et mobiliser les politiques. Le coeur de votre métier c’est l’information, malheureusement beaucoup d’entre vous préfèrent le sensationnel. Informer les gens sur ce qu’il se passe maintenant c’est bien, informer les gens sur ce qu’il se passe au quotidien c’est essentiel. C’est pourquoi c’est à vous que je m’adresse dans cette lettre. L’Hôpital Public coule. Vous pouvez lui lancer une bouée comme on lance une bouée à l’homme à la mer. Vous pouvez faire partie de ceux qui relayeront les bons messages.

Cela-dit, si vous voulez du sensationnel, quelque chose qui jouera sur les émotions des gens, on peut vous en donner (parce que c’est ça qui fonctionne non ?!). Que voulez-vous qu’on vous raconte ?

La tenue de cosmonaute toute la journée, le masque qui abîme les oreilles et le nez, dans lequel on respire tellement difficilement qu’on a mal à la tête au bout de deux heures, le fait que l’on ne peut pas boire de la journée ? Pratique me direz-vous, pas de pause pipi, pas de perte de temps. Quand on travaille trois jours d’affilée douze heures à la suite, imaginez l’état de déshydratation et les conséquences… Les mains nous brûlent de les laver trop souvent, notre peau se craquelle. Nos corps souffrent. Oui, nous voyons des morts. Mais le plus dur ce sont les familles. Lorsque les gens comprendront qu’il faut rester chez eux, nous pourront peut-être éviter de leur poser la question «Sauve-t-on votre mère ou votre fils?» «Votre mari ou votre nièce?». Il n’y aura pas de place pour tout le monde, on ne cesse de le dire, ce n’est pas une formule de politesse. Les gens meurent seuls. Les rites religieux et culturels ne peuvent être respectés. Nous n’avons pas le temps pour les familles au téléphone, pas le temps tout court. Où est l’Humain? Un habillage pour entrer dans la chambre d’un patient porteur du covid prend du temps. L’urgence vitale doit attendre. Alors oui c’est difficile. Nous passons d’une médecine réanimatoire de pointe à une médecine de catastrophe. Nos soignants ne sont pas habitués. L’impact psychologique est énorme. Nos esprits souffrent. Le risque infectieux est majeur. Le manque de matériel va accélérer cela. Le manque de matériel va accélérer la contamination des soignants. Déjà, certains patients ne meurent pas du covid mais bien de l’effondrement du système de santé qu’on tenait déjà à bout de bras avant la crise, par manque de personnel et de matériel. Nous sommes maintenant exposés à un risque radiologique qui n’avait pas lieu d’être avant les prises en charge du covid. Nous sommes exposés à des risques accrus.

Voilà, vous le savez, nos corps souffrent, nos esprits souffrent et nous sommes exposés à de nouveaux risques tous les jours. Voilà notre routine, ce qui devient des habitudes. Nous avons choisi notre métier mais les habitudes nous malmènent. Peut-être auriez-vous aimé plus de détails sur la situation. J’aurais eu de quoi vous en parler plusieurs heures. Mais revenez dans quelques mois, après la crise. Nous aurons plus de temps pour vous raconter et faire des images. Nous avons au quotidien des situations qui feront de l’audimat : des infarctus chez des jeunes de quarante ans, des tentatives de suicide chez les ados, des accidents de montagnes, des histoires héroïques, des morts violentes, des histoires glauques à n’en plus finir. C’est notre quotidien, il ne mérite pas d’être raconté moins qu’aujourd’hui. Nous serons toujours là après cette crise avec la même rage et une énergie décuplée pour défendre notre Hôpital Public. On espère que vous serez aussi au rendez-vous, pour relayer l’information à tous les niveaux. On veut croire que l’on peut compter sur vous dans notre combat, pour sensibiliser les gens, persuader les politiques de nos réels besoins. Faire que ce combat soit commun. Parce que nous sommes tous «Humains».

En attendant, informez les gens sur les points positifs de ce virus. Sur l’état de la planète, l’entraide parmi les gens, les cagnottes en lignes, les actions solidaires qui sont parfois remarquables. Encore une fois, bon nombre de personnes font ces actions pour se donner bonne conscience. On remercie néanmoins du fond du coeur tous les restaurants et les boulangeries qui nous livrent à manger, les gens qui prêtent des appartements gratuits pour les soignants, les garages qui réparent gratuitement nos voitures, les gens qui nous applaudissent tous les soirs. Mais qu’on se le dise, cela ne suffira pas. Cela ne sera pas suffisant pour sauver l’Hôpital Public et ses soignants.

Chers médias, l’Hôpital Public compte sur vous pour relayer les bons messages pendant cette situation exceptionnelle mais aussi et surtout après.

Vendredi soir. Un peu plus d’une semaine que le message alarmant du Président est passé sur les ondes, et la vie de tous a été bouleversée.
Je suis médecin de campagne, je travaille seule en cabinet, et le soir je rentre seule à la maison, mes 2 grands enfants sont confinés loin d’ici, et je n’ai plus de compagne avec qui partager.
Ma journée se passe en ce moment au travail, mais un drôle de travail.
Nos cabinets sont vides parce que la région dans laquelle je me trouve n’est pas encore très affectée par le virus. Les gens ne se déplacent plus, même pour leur santé, ou alors très peu.
Les quelques patients qui ont besoin du médecin, je vais les voir à domicile, emballée dans des sur blouses en plastiques, une charlotte sur la tête et un un masque FFP2 périmé datant de la grippe H1N1, le tout donné par les industries agro alimentaires de la région, car la solidarité est là, et c’est la seule chose réconfortante pour moi en ce moment. On avance à tâtons, on fait des bêtises parce qu’on ne sait pas, on reçoit des dizaines de mails par jour de tout un tas d’organismes qui nous donnent des consignes qu’on a entendu quelques jours avant à la radio, et en particulier au travers de vos émissions Fabienne et je vous remercie de l’énergie que vous mettez dans votre travail (je pense que vous devez avoir largement dépassé les 35 heures cette semaine…) Voilà, j’avais simplement envie de partager un peu de cette solitude du médecin de campagne.

Je me permets de vous écrire pour vous relater le quotidien de ma fille qui est aide soignante dans un ehpad de Nîmes.
Je ne vais pas vous parler pour une fois de ses conditions de travail mais ce qu’elle subit durant ses trajets.
Tous les soirs lorsqu’elle rentre du travail à pied, elle se fait insulter copieusement par des personnes qui sont à leurs balcons car elle ne respecte pas le confinement.
Du coup même si elle essaye de se justifier, ces personnes continuent leurs insultes. Déjà que le travail est épuisant, elle n’a pas besoin de ces injures.
Alors merci de faire passer le message à votre antenne.

Je ne connais pas mon confrère urgentiste décédé du Covid 19 dont Monsieur le ministre Olivier Veran a parlé ces derniers jours. Je ne le connais pas mais j’aimerais pouvoir soulager ses proches de la douleur de perdre un être cher, je ne le peux pas.
Je ne connais pas le ministre de la sante non plus, peut être est il un homme empathique, un médecin généreux, un type chaleureux. Peut-être pas. Le ministre ne pouvait pas ne rien dire. L’état devait parler de la valeur des soignants. Mais que notre gouvernement, via lui, parle du courage des soignants en évoquant le décès d’un d’entre eux lors d’une situation sanitaire exceptionnelle me fait penser qu’il y a, au mieux une grave confusion, au pire une manipulation assez grossière.
Les soignants n’ont pas attendu le Covid19 pour être courageux. Et ce n’est pas un courage de croisés, volontiers prêts à mourir pour la cause, dont il s’agit. C’est le courage de femmes et d’homme ayant fait le choix de soigner d’autres hommes et femmes, si possible sans y laisser leur peau, et qui ont continué à le faire depuis des années, malgré une carence de moyens humains et matériels. Cette carence de moyens humains et matériels, ces femmes et ces hommes la dénoncent depuis des années. En réponse le choix politique de la France concernant le système de santé publique a été celui de la comptabilité (tarification à l’acte) devant celui de la qualité du soin. Les bourses de l’état ne sont pas sans fonds, et aucun soignant ne l’ignore, mais que les solutions d’économies soient décidées exclusivement par des administratifs loin du patient, plutôt qu’avec les soignants, est un choix de société d’une effrayante froideur. C’est le courage de ces hommes et ces femmes de continuer, malgré le choix politique de la nation Française de ne pas mettre plus d’argent pour sa santé, alors qu’ils lui criaient qu’il le fallait
Pour ce qui est de la crise Covid19, misez plutôt sur les moyens que l’Etat doit mettre en place, et sur le professionnalisme et le savoir-faire des soignants que sur leur courage, pour passer le cap. Et s’il vous plait, n’attendez plus de catastrophes sanitaires ou d’autres décès pour venir nous parler de courage. Faites-en sorte plutôt qu’il nous faille être moins courageux au quotidien pour vous soigner. Ne distribuez pas de médailles, ni de primes à la fin de cette crise, qui est loin d’être résolue, donnez plutôt des soignants en nombre suffisant, des salaires décents aux aides-soignants, infirmiers, et brancardiers, et assurez-vous que les heures supplémentaires soient payées. Donnez le temps aux malades hospitalisés de guérir, donnez-nous le temps de les soigner, et de nous en occuper tout au long de l’année avec humanité, professionnalisme, empathie, chaleur, et générosité, plutôt qu’avec courage.

Je suis interne dans un cabinet de médecine générale. Je viens de terminer une journée de stage intense dans le contexte épidémique en compagnie de ma maître de stage. Ce soir j’écris car je suis écœurée, écœurée de l’égoïsme des gens qui nous entourent, de leur mesquinerie, de leur manque de solidarité.
Un laboratoire de biologie près du cabinet a décidé de fermer en pleine épidémie alors que les patients non covid 19 ont besoin d’une surveillance biologique. Une patiente qui devait se faire prélever ce matin a été accueillie comme une pestiférée par le personnel…
Je ne comprends pas cette mentalité. Je découvre à l’instant dans Le Figaro que des patients ont été abandonnés et laissés pour mort dans un EHPAD en Espagne. Certaines personnes appellent la gendarmerie pour faire de la délation et denoncer le voisin qui reste trop longtemps dans son jardin ou qui est allé se promener plus de trente minutes.
Habituellement je suis optimiste et j’ai foi en l’humanité mais là j’ai le cafard.

Je voulais porter le témoignage de mon fils, infirmier liberal en zone Bordelaise.
-A part son binome, il est totalement seul, livré à lui même devant une patientèle fragile
il travaille avec les moyens du bord, c’est à dire peu de chose. Le masque est un luxe qu’il fait durer…en espérant qu’il reste actif. Des médecins ferment leur cabinet faute de masque; il ne peut les imiter car ses patients l’attendent.
Il a peur: un collège a été agresser au cutter pour lui voler ses masques
Il a peur: les véhicules des médicaux sont visités, fracturés
_ Ils se débrouille seul. leurs représentants professionnels sont inexistants
Certains accès aux immeubles leurs sont interdits: c’est eux qui transmettent la maladie!
ils ont peur: son épouse est infirmière à l’hopital, quand ils récupèrent leurs deux enfants le soir, ont-ils invité le virus à la maison?

écoute bcp votre émission pour avoir des infos fiables et analysées: or je travaille en MAS( maison d’accueil spécialisée= à peu près EHPAD pour personnes atteintes de handicap mental et en Foyer de vie pour personnes( = personne atteintes de handicap mental souvent associée à autre pathologies): ce sont donc des endroits où notre présence est obligatoire, avec des contacts très rapprochés( hygiène, habillage, alimentation): nous travaillons sans protection de masque, blouses… les oubliés du système; Bien évidemment ces personnes n’ont pas la capacité intellectuelle à intégrer les gestes barrière de base:Ils sont et nous sommes( professionnels de ces établissements) très exposés au covid: personne n’en parle: nous avons aussi besoin d’exprimer notre peur au ventre d’aller travailler, le manque de personnel, notre épuisement… notre besoin de reconnaissance et de soutien

Je suis dentiste et comme toutes mes consoeurs et confreres je n’ai pas le droit de travailler mais je dois orienter mes patients au telephone.Mon activité est donc à l’arret , je n’ai plus de revenus et je ne peux pas mettre mon assistante au chomage partiel.Il faut autoriser les chirurgiens dentistes à mettre leur assistante au chomage partiel!

Pourquoi les hopitaux acceptent les volontaires retraités alors que ce sont les personnes les plus à risque ?

Bonjour, je vous fais part d’une situation qui j’ai peine à croire
Il semblerait que la gueguerre public/privé soit toujours d’actualité et que les cliniques disposent de lits inoccupés alors que les hôpitaux vont atteindre leurs limites, et que des patients soient transférés de l’un à l’autre alors que des capacités proches sont ignorées.
Les cliniques privées ont vidé leurs établissements, repoussé des opérations pour accroitre leurs capacités mobilisables, sans que celles-ci soient acceptées.
Des propositions de médecins retraités du privé sont ignorées
En l’absence de preuve, je ne parle pas de querelles d’ego qui perdurent au sein de l’hôpital public et qui induisent des gaspillages de temps d’énergie et de moyens
Je ne cherche pas noise au service de santé, mais je suis effaré que dans cette période de crise, certain(e)s continuent à privilégier des visions corporatistes au détriment de l’intérêt public : est-ce défendre le métier des soignants et des personnels de l’hôpital public que de refuser de les décharger d’une part de leur surcharge de travail en confiant des malades aux cliniques privées ?
j’ai entendu ce matin sur votre antenne un reportage sur des copropriétaires qui avaient exiger le départ d’une infirmière, honte à eux sans doute ; que dire des décideurs qui préfèrent surcharger des services et consommer des moyens limités pour déménager des malades d’une région à l’autre (de Mulhouse à Bordeaux ou Marseille) alors qu’il existe des capacités inemployées plus proches ?
je vous demande de bien vouloir user des moyens en votre possession pour vérifier ces informations et inciter les différents acteurs à coopérer, avant que ce genre d’information ne se diffuse sur les réseaux sociaux alimentant le soupçon et la défiance.

J’ai débuté infirmière en 1955 dans un hôpital à Lyon avec des leucémiques hodkins cancers du poumon et qui mourraient quotidiennement dans des souffrances atroces nous n’avions pas d’aide, je ne pensais pas entendre une jeune infirmière vivre cela maintenant
L’hôpital n’était pas prêt matériellement a cette crise mais je pense aussi beaucoup psychologiquement, tout le corps soignant en était a la médecine triomphante sure d’elle,
Bientôt on serait maitre de la mort, avec la sécu on consommait abusivement urgences
Et toute la chaine paramédicale je pense qu’il y aura vraiment une réflexion en profondeur sur tout cela et que chacun retrouve les valeurs essentielles

J’écoute beaucoup vos radios. Je suis très surprise que l’on entend parler des décès des médecins à cause du COVID, mais que l’on ne parle pas des décès des infirmières. Car la première infirmière décédée du COVID, est décédée avant le premier médecin. Peut etre mes sources sont fausses, mais si ce n’est pas le cas, je pense au corps infirmier qui doit vraiment se sentir ignoré dans cette crise et non reconnu encore…

Depuis quelques jours vous nous donnez le nombre de médecins décédés. Mais qu’en est-il des décès des infirmières et autre personnel soignant.
Là aussi il n’y en a t’il que pour les premiers de cordée

ce matin, j’ai eu le bonheur d’entendre le billet de Charline, peu avant 8h !
la fin m’a consternée: elle assure que la 1ere personne que nous voyons à la naissance est un médecin !
Or, c’est la plupart du temps une sage-femme ! plus de 80 % des accouchements ne nécessitent pas d’intervention de médecin pour faire venir l’enfant au monde
Les études des sages-femmes, durent 5 ans en France, et sont centrées sur la connaissance et le maintien de la physiologie des femmes
le nom de notre métier dit d’ailleurs notre fonction :l’adjectif Sage est utilisé pour désigner la sagesse;, cad la connaissance des femmes, et ne qualifie pas la personne dont on parle; ainsi ce vocable peut aussi désigner un homme sage-femme
ces 5 années d’études commencent par le concours commun de médecine, et autorisent les sages-femmes à faire un suivi gynéco de surveillance, prescrire de la contraception, suivre les grossesses, en favoriser l’issue heureuse par les séances de préparation à l’accouchement, assurer les accouchements, le suivi postpartum immédiat mère et nourrisson, le suivi de l »allaitement ou du sevrage, la contraception et le suivi gynéco ensuite ; tant que la femme est en bonne santé
Si une anomalie est détectée; le relais sera donné à un médecin
Ce sont les compétences médicales définies de la sage-femme en France
Certaines parmi nous y ont rajouté : de la capacité à rééduquer le périnée, à réaliser des échographies durant la grossesse, et aussi à réaliser des IVG. .
plus d’autres compétences transversales
D’ailleurs, quelques étudiants n’hésitent pas à se rendre en ..Belgique, ou les critères d’admission en 2 eme année de cursus sont moins drastiques qu’en France.? Charline pouvait ne pas le savoir ?
Néanmoins, aujourd’hui; en pleine crise sanitaire, les sages-femmes sont là auprès des femmes: elles assurent les gardes hospitalières, et exercent aussi de plus en plus souvent en libéral.
Exercice souvent contraint, du fait du manque d’argent chronique à l’hôpital pour créer les postes nécessaires
Dans cette crise sanitaires, comme tous les autres soignants, médicaux et para médicaux, nous sommes là !
Or, alors que nous accompagnons de plus en plus tôt le retour des jeunes mères à la maison, dans leur intérêt et celui de leur enfant, le gouvernement nous octroie 9 masques par semaine pour être en sécurité !
Il y a des personnes qui n’ont pas assimilé l’arithmétique dans ce projet : nous devons fournir un masque à la patiente, et en utiliser 1 nous-mêmes… et nous allons souvent les voir 2 , voire 3 ou 4 jours …
Et notre CNAM fait la sourde oreille pour nous accorder l’accord de téléconsultation pour les séances de préparation à la naissance, argumentant que les seules consultations sont autorisées , depuis cette semaine ?
II me semble pourtant beaucoup plus simple d’écouter,d’observer et de;montrer des solutions à une femme enceinte qui veut se préparer, ou qui a peur, qui a des questions, car elle est confinée…que de me faire une idée précise de, la bonne croissance et de la vitalité de son bébé, par Skype ou Whatsapp ?
Pour toutes ces raisons, je demande que rectification soit faite, sur l’antenne
et pour rester dans la veine de Charline, je dirais que ceux qui cherchent la recette de l’homme invisible, n’ont qu’à venir trouver les sages-femmes : elles ont le secret des femmes invisibles ( même si un petit pourcentage d’entre nous est de sexe masculin, depuis quelques années, maintenant )

je vais souligner une réalité qui n'est pour l'instant pas éclairée dans les informations radiophoniques ou papiers…je suis indigné non par le travail des journalistes mais par le culot inouï de Monsieur HIRSCH à la tête des hôpitaux publics parisiens! Comment ce monsieur peut-il appeler au secours dans la crise gravissime où nous nous trouvons alors qu'il a été le "pompier pyromane" et le fossoyeur des hôpitaux d'Ile de France? 
Je suis cadre de santé de filière infirmière. J'ai siégé 5 ans au ministère de la Santé comme expert du PHRIP sous la présidence de la très remarquable Madame EYMARD Chantal. Nous avons été témoins des mouvements de contestation provoqués par les décisions mortifères de Mr HIRSCH et maintenant il crie au loup? Ce monsieur est le pire gestionnaire que l'AP-HP ait eu à subir! Sur le plan national, en tant que professionnels des hôpitaux publics, nous avons manifesté, signé des pétitions et des manifestes, fait des grèves…rien n'a été pris en compte! Certes depuis Mr Sarkozy nous ne sommes plus entendus mais depuis bientôt 3 ans, nous avons été traités par le mépris! Même la démission des chefs de services hospitaliers n'a fait aucun effet!
Et maintenant il faudrait que tous les soignants se précipitent à l'appel du pire DG de France après qu'il ait tant fermé de lits et de postes? C'est inadmissible parce qu'encore une fois mes collègues vont être mises et mis à contribution à cause de l'incompétence des dirigeants! Je suis en rage! Trop atteint dans ma santé à 63 ans, je ne peux plus exercer qu'à mi-temps thérapeutique mais si j'avais été en pleine santé, j'aurais refusé d'aller éteindre l'incendie allumé par tous ces irresponsables qui ne voyaient que des économies à faire là où il fallait garder des lits en cas de Plan Blanc et bien entendu des postes de soignants pour faire face!
J'espère que tous ces incompétents rendront des comptes devant des tribunaux car leurs erreurs sont pires que cela, ce sont des crimes!
Je félicite les journalistes qui font si bien leur travail, je ne citerai que Mathilde MUNOS et Fabienne SINTES mais ces dames en particulier, font du travail de très haute qualité.


« Je travaille »

Je suis gérant d’une petite société de maintenance. Moi ce serait mon rêve d’être confiné et de ne pas risquer de ramener ce virus à ma femme et mes enfants. Mais le gouvernement dit “il faut travailler”. Alors pour ne pas risquer de perdre des clients je continu à contre cœur. Essayez de vous mettre à 1mètre de quelqu’un pour prendre des consignes dans un atelier de machines outils. On nous sacrifie nous et nos familles au nom de l’économie française. C’est bien pire que d’être sacrifié pour sauver des vies. J’espère que mon message sera lu et compris et qu’il fera réagir les grands chefs d’état.

Etant face à une situation inédite et dans un sentiment d’impuissance le plus complet face à une injustice incroyable, je ne sais comment faire entendre ma voix et celle de centaines de milliers d’autres hommes et femmes. Aussi je me tourne vers vous, peut-être pourrez-vous porter notre parole, ou du moins nous écouter.
Travailleur du BTP, dans une des plus grandes entreprises de construction française, j’interviens sur un chantier en province, chantier qui a été fermé mercredi suite à la demande du président Français de rester confiné chez soi. La Fédération du BTP, l’Ordre des Architectes, nos assurances, tous ont appelé au respect du confinement et à la fermeture des chantiers… C’est donc en toute logique, et afin de protéger la santé des cadres, ouvriers et autres salariés de l’entreprise, que nos dirigeants ont déclaré la suspension des travaux le temps du confinement. Ceux qui le peuvent ont continué à travailler depuis chez eux, les autres ont posé leurs derniers jours de congés avant de passer en chômage partiel.
Mais suite aux déclarations de la ministre du Travail Mme Pénicaud, la machine BTP, jugée « défaitiste », serait contrainte de se remettre en marche, de rouvrir ses chantiers et de tirer ses travailleurs de leur confinement. Nous ne comprenons pas… La France est « en guerre » comme l’a martelé le Président, les Français sont confinés chez eux, seules les sorties indispensables sont autorisées, et on voudrait imposer à des centaines de milliers de personnes de s’exposer à une contamination certaine en retournant sur les chantiers ? Ces chantiers ne peuvent-ils pas attendre ? L’économie française passe-t-elle avant la vie de ces travailleurs et de leurs proches ?
Les ministres de l’économie et du travail n’ont certainement jamais mis les pieds sur un chantier, aussi pensent-ils qu’il est aisé de respecter les mesures sanitaires afin de se protéger de toute contamination. Mais il n’en est rien. Personnellement, étant conducteur de travaux, je côtoie une centaine de personnes par jour, passant d’un groupe à l’autre afin d’organiser les taches, répondre aux interrogations et contrôler les travaux réalisés. Les ouvriers partagent leurs outils, réfectoires, sanitaires, véhicules. Ils sont parfois plusieurs par pièce, ont souvent besoin de travailler en binôme. Nous n’avons ni masque ni solution hydro-alcoolique. Dans cette fourmilière qu’est un chantier, les contacts sont nombreux, la contamination inévitable.
Aussi, nous ressentons de la colère face aux propos du gouvernement, qui nous sacrifie sur l’autel de l’économie. Pourquoi nous renvoyer sur les chantiers ? Pour ne pas avoir à payer le chômage partiel au secteur privé qui emploie le plus de Français ?
Mais ce n’est pas que la colère qui me pousse à vous écrire, c’est aussi la peur. La peur d’attraper ce virus et de le transmettre à mes proches. La peur d’être porteur du Covid-19 et de le véhiculer sur le chantier, de groupe en groupe, contaminant ainsi mes équipes. La peur de condamner des vies, sans le savoir…
Démunis, nous les travailleurs du BTP ne savons comment faire entendre raison au gouvernement. En tant que média, peut-être vous entendra-t-on… Peut-être vous écouteront-ils, ces ministres, quand vous leur direz combien nous sommes, et combien nous avons peur… Peut-être se rappelleront-ils qu’en temps de guerre l’urgence est de protéger leurs citoyens, et pas les comptes de l’Etat. Qui sait, peut-être seront-ils les gouvernants que nous attendons ?

De nombreux avantages sont mis en place pour les personnels soignants et cela parait normal au regard de la situation. Ces personnes dévouées présentes et assurant l’accompagnement de tous ces malades et risquant chaque jour leur vie. On entend parler aussi des grandes surfaces, des transporteurs, etc, sans qui nous ne pourrions pas nous alimenter… Mais jamais il est évoqué les agents travaillant dans le cadre de l’accueil des enfants des personnels soignants qui œuvrent chaque jour pour accueillir les enfants dans de bonnes conditions et cela dès 7h00 du matin jusqu’à parfois 19h00 ou plus. Animateurs, brigade de restaurations, agents d’entretien durant les temps péri et extra scolaires sans oublier les enseignants qui accompagnent ces enfants durant les temps scolaires. Sans tous ces professionnels les choses seraient certainement plus compliquées à organiser, alors une petite pensée pour tous ces acteurs de l’ombre serait la bienvenue. En votre qualité de média nationale si vous pouviez agir en ce sens. Je vous remercie d’avance.

Je viens d’entendre à 7h30 un reportage indiquant que le ministre nous avait demandé de téléphoner aux élèves et que cela était impossible! La secrétaire du SNES redouble pour dire que l’on a trop de travail pour le faire.
Alors, c’est vrai, du travail nous en avons à ne plus savoir qu’en faire. Nous ne sommes pas en première ligne, comme les soignants, mais nous sommes là, à l’arrière, fidèles au poste, un lien majeur avec la nation. Nous répondons, sur pronote, à une centaine de messages par jour les premiers temps. Nous alimentons les cours, nous inventons les visios classe, nous écoutons nos élèves et leurs angoisses. Mon temps de travail est monté en flèche et, oh surprise, j’appelle six familles par jour!
En revanche, certaines choses me font craquer: quand j’entends que ces profs inconscients donnent trop de travail aux élèves, que les pauvres parents télétravaillent, eux! Et nous, croyez-vous que nous n’avons pas d’enfants! Que nos chefs d’établissement nous disent « arrêtez de travailler », laissez donc les enfants regarder la télé! Que notre hiérarchie incapable de nous fournir un cloud, un outil de visio performant, des exerciseurs dignes de ce nom, nous envoie des mails pour nous engueuler (je pèse le mot) car nous n’utilisons pas la plateforme qui ne fonctionne pas et que nous trouvons mieux.
Heureusement les élèves nous renvoient tellement et nous surprennent. Ils jouent le jeu, ils sont là parfois tôt le matin (pour des ados) aux visio-classes, ils veulent que l’on branche nos caméras, ils veulent nous parler, nous voir… Ils nous remercient! Les parents que l’on a au bout du fil aussi.
Alors je vous en conjure, cessez de dire que l’on bosse mal. Cessez de dire que la télé va nous remplacer, comme si France 4 allait suffire. C’est très bien ce que fait la télé publique et je l’en remercie mais elle ne peut pas nous remplacer. Cessez de dire que l’on ne fait pas ce que le ministre nous demande. On en fait plus, beaucoup plus.
Ce week-end, j’ai rédigé mon premier message de condoléance car c’est à nous que les familles indiquent les décès pour que l’on excuse les enfants d’être moins connectés. Rappelez-le, les profs sont là et font le lien

Je viens de lire l’article de Chloé Leprince sur le Consentement qui établit un parallèle entre la crise sanitaire et la première guerre mondiale. Merci de m’avoir envoyé cet article, il est remarquable d’intelligence et de pertinence. Je crois qu’effectivement personne ne parlera de ceux qui travaillent encore en ce moment et qui mourront en raison de leur travail, surtout s’ils appartiennent à la classe sociale trop modeste pour qu’on ne parle d’eux.

« Chair à canon » et « soldat sans armes » face au virus : ce que vaut le détour par 14-18 sans les clichés