Lors du championnat de France de football, les arbitres de ligue 1 ont interrompu à cinq reprises des rencontres depuis le début de la saison pour cause de chants ou de banderoles homophobes.
Voici quelques réactions d’auditeurs à la suite d’émissions diffusées sur nos antennes.

À propos de votre émission de ce soir sur les slogans dits homophobes dans les stades… je suis homosexuel et pour autant je trouve qu’on en fait trop… concernant le verbe « enculer » et tous ses dérivés particulièrement employés, je les considère comme des insultes assez vulgaires mais pas forcément homophobes, dans la mesure où la sodomie est également pratiquée chez les hétérosexuels… d’autres termes comme « pédé » sont également utilisés, celui-ci est également utilisé comme insulte, mais à l’origine c’est la contraction du terme « pédéraste » qui n’a rien d’insultant, il est synonyme du terme « homosexuel » qui n’a rien d’insultant à moins de considérer l’homosexualité comme une abomination, ce qui là se révélerait être une conception homophobe… autrement dit, est-ce le terme « pédé » lui même qui est homophobe, ou le fait de la considérer comme une insulte ?… comme enculer et ses dérivés ?… et personnellement, je préfère me présenter comme pédé si je suis amené à parler de mon orientation plutôt qu’homosexuel, même si homo est plus courant , comme gay aussi, très utilisé mais on peut privilégier la langue française… Bref, on joue sur les mots, et l’homophobie au sein du football et du sport en général serait plus sérieusement combattue si on se penchait sur l’attitude des joueurs entre eux, le traitement des sportifs gays au sein des équipes, du staff, de la part des médias, etc… car je trouve regrettable qu’on soit obligé de constituer des équipes gays alors qu’ils serait tellement simple d’avoir des équipes d’hommes ou de femmes sans se soucier de l’orientation sexuelle des joueurs…

Ne faut-il tout simplement pas appliquer la loi dans les stades : quelle que soit le type d’insultes, à interdire, que ce soit injure homophobe ou non. En collège, on ne laisse pas passer ces propos dans les couloirs ni dans la cour.

L’homophobie, forme de « racisme » à part entière n’a pas sa place dans les stades et doit entraîner de lourdes sanctions. Cependant pourquoi ne pas sanctionner tous les propos haineux, dont certains apparentés à une forme de folklore populaire, bénéficient d’une tolérance qui n’a pas lieu d’être ?

Ancienne histoire dans le sport professionnel (rugby) je suis également bénévolement membre de la commission de discipline au football américain et témoigne de la nécessité absolue d’éduquer Les joueurs aux ci séquences des insultes homophobes.
En étant parfois en désaccord avec mes collègues, je sanctionne plus durement les insultes homophobes que les coups de casques en insistant auprès des joueurs sur la gravité de leurs propos
Certains repartent en ayant compris mon discours d’autres non mais je ne lâche rien et pense que nous sommes chacun une pierre de ce combat

Pourquoi on réussit à avoir des matchs de beaucoup d’autres sports où les arbitres ne se posent pas la question car ça n’existe pas. ….rugby athlétisme tennis handball basket-ball. ..etc et le public est dans le folklore et l’animation également

Je crois que le problème n’est pas « homophobie » ou pas homophobie, mais que c’est de la bêtise et l’esprit grégaire des gens qui les fait sortir ces âneries!….
Pourquoi ne pas faire faire « une page d’écriture » aux gens qui crient ces insanités , et qu’ils dissertent sur une page ce que ce mot « pédé » ou autre veut dire ? Personnellement c’est ce que je fais (discrètement) avec des enfants que j’aide à faire leurs devoirs, et une fois qu’ils ont pris conscience de ce qu’ils viennent de dire, ils mesurent beaucoup mieux leurs paroles…

En particulier à Frédéric Carbonne pour son interview ce 11/09 à 13h37 Mesdames & Messieurs de France Info, Cela choque, cela peut choquer et cela peut être compris, dans les stades de foot, il y a des messages d’exclusions homophobes et racistes. Ces messages visent à exclure, ridiculiser et tenir à distance des différents pour acquérir un peu plus de consistance identitaire avec des déclarés différents. Cela flirte avec tous les sports d’adversité, où c’est l’un contre l’autre pour une seule victoire. Le vainqueur d’un match de foot acquiert une consistance visible par le gain de la victoire. Cela compris, il faut imposer que la victoire est obtenue par l’excellence sportive. Beaucoup de commentaires portent sur la société et ses problèmes, or nous sommes face à un problème tout autre. Le sport populaire qu’est le foot est très mal regardé, vécu et apprécié ! Etre supporteur n’a jamais pu être zélateur ou militant d’une exclusion du perdant ! C’est bien un sport populaire et quelques uns de ses responsables qui perdent le nord alors que ces fêtes, que sont ces compétitions sportives, sont en danger de perdition, les matches de foot sont en danger de s’éloigner de l’adversité sportive vers des adversités politiques. Bonne réflexion ! Et questionnez au mieux ! Un auditeur persévérant sur Guérande

Juste une petite chose. Dans votre quête de la pensée unique, vous oubliez les humains. Je pense savoir pourquoi Noël Le Graët a eu cette réaction de dire qu’il ne faut pas arrêter les matches pour injures homophobes (il n’a pas osé pour injures racistes), mais si j’étais vous, au lieu de répéter la pensée unique, j’irais voir dans les milieux des supporters (dont je ne suis pas). Vous pourriez bien découvrir qu’il y a des paris organisés pour savoir combien d’interruptions auront lieu durant le match, quelle sera leur durée, quelle en sera la raison… Le jeu de ces gens n’a rien à voir avec leur réelle pensée, juste de gagner un ou des paris qui leur permettent de payer leur place au stade… Je pense à peu près que si l’on arrête les matches pour ça, vous aurez de plus en plus d’interruptions et que le résultat obtenu sera exactement l’opposé de celui recherché.

Je me permets de vous contacter par rapport au journal de 18h et plus particulièrement à la partie sur l’homophobie dans les stades. J’ai entendu que la Ministre des sports ne comprend pas qu’on puisse traiter différemment homophobie et racisme dans les stades. Or, dire une telle chose est la preuve qu’elle ne connaît pas très bien la problématique des stades.
(Avant d’aller plus loin dans mon mail, je tiens à préciser que je condamne fermement toute forme de discrimination et que l’objet de ce mail n’est pas de justifier tel ou tel comportement.)
Pour revenir aux stades, la grande différence est que les paroles racistes sont directement adressées à des joueurs de couleur. Le but est donc de stigmatiser une personne par sa couleur de peaux et donc, il s’agit donc d’une insulte raciste répréhensible par la loi.
Les paroles homophobes (je ne remets pas en cause ce caractère, évidement), ne sont pas dirigées vers des personnes se revendiquant homosexuelles, il ne s’agit donc pas de stigmatiser (directement) des personnes pour leur orientation sexuelle. Ces paroles sont utilisées comme une simple insulte, je pense donc qu’il s’agit plus d’un problème d’éducation. De plus, les interruptions de matchs sont utilisées par les « supporters » pour faire passer des messages à la ligue, et de fait, les populations LGBT sont d’autant plus stigmatisés. Il faut savoir que les banderoles des dernières semaines ne sont pas habituelles.
Bref, ce mail restera peut être dans un coin, mais il me semble important de souligner les différentes lectures que nous pouvons avoir sur cette problématique.
Pour information, j’ai joué pendant 8 ans au football et me déplace régulièrement dans des stades. Oui, il y a des passionnés de football dans vos auditeurs assidus 🙂
Merci pour vos différentes émission.