A l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant ou « les enfants d’abord », ce mercredi 20 novembre, France Inter a consacré plusieurs émissions à cette thématique. Les auditeurs ont réagi. Voici une sélection de leur messages

Adrien Taquet, le secrétaire d’État en charge de la mise en place de la stratégie pour la protection de l’enfance, invité du grand entretien de la matinale

Je dirige des structures de protection de l’enfance et je suis très attentive à la qualification des personnels que je recrute.
Mais aujourd’hui, il y a un gros problème de recrutement, et on doit faire appel à de l’intérim et des personnels non qualifiés.
Un éducateur spécialisé gagne 1450 euros en début de carrière, pour un travail très éprouvant et avec des perspectives d’évolution salariale très faibles… Que compte faire Monsieur Taquet pour éviter l’effondrement de cette profession et revaloriser les salaires des professionnels ?

Époux d’une directrice d’école maternelle je témoigne d’un nombre de signalements croissant sans aucun retour des services saisis. Empilement de dossiers administratifs pour traiter les violences humaines, les chefs d’établissements et enseignants luttent quotidiennement contre les violences et souffrent également des manquements de notre administration. Merci pour votre émission.

A propos de prévention, pourquoi continuez-vous de laisser dépérir la médecine scolaire ?

Travailleuse sociale à l’ASE depuis 20 ans, j’entends l’importance de la prévention mais quid des moyens pour les accueillir quand des décisions du juge pour enfant sont prises. On manque de place, dans les établissements et dans les familles d’accueil. Alors les enfants restent chez leurs parents maltraitants !!! D’où parfois des passages à l’acte et le silence des enfants….

J’écoute régulièrement votre émission. Pourriez-vous en faire une sur la disparition de la médecine scolaire ? Je viens vous alerter sur la disparition des médecins scolaires : moins de 900 médecins pour 12 millions d’élèves c’est trop peu ! Je suis moi-même médecin scolaire en REP+ à Rouen donc je sais de quoi je parle. Nous sommes en première ligne pour la protection de l’enfance (hier j’ai appris que les médecins de PMI de Rouen avaient reçus des nouvelles directives de leur hiérarchie leur interdisant de se déplacer dans les écoles maternelles !) et la détection des troubles d’apprentissages (dyslexies) et sensoriels (surdité, problème de vue). Nous sommes en première ligne aussi pour l’inclusion des enfants handicapés ou atteints de problème de santé.
La réduction des inégalités sociales et de santé passe par une revalorisation conséquente de la profession de médecin scolaire pour que notre métier ne disparaisse pas sans faire de bruit. Lors du vote du budget à l’assemblée très récemment la députée de l’Eure Marie Tamarelle Verhaegue (elle- même ancien médecin scolaire) a essayé de faire passer des amendements en ce sens mais malheureusement ils ne sont pas passés…

A propos du harcèlement moral ou physique des enfants à l’école et la responsabilité des enseignants
Ma fille est enseignante à Marseille nord 9 ans de primaire et cette année collège en segpa. Ces enseignants réclamés une formation gestion de situation de violence depuis des années jamais attribuée par l’académie. Il y a une équipe travaillant sur la violence à la fac Aix Marseille. Ce genre de formation est proposée dans l’académie de Versailles.

À monsieur taquet : ne croyez vous pas qu’à côté de violences sexuelles et autres faites aux enfants, la GRANDE PAUVRETÉ dans laquelle vivent des milliers d’enfants et leurs familles aujourd’hui en France, est d’une violence qui ne peut être admises en 2019 ?

1 surveillant pour 100 élèves dans une cour de récréation, la faute à qui?
Des postes et des classes qui se ferment dans des établissements scolaires, la faute à qui? Des assistants sociaux, infirmiers, psychologues scolaires qui ne sont présents qu’un jour par semaine dans les établissements scolaires, la faute à qui? Aux professionnels de l’enfance? Comment voulez-vous qu’on vienne en aide à nos élèves, qu’on fasse de la prévoyance, de l’écoute, dans ces conditions ? Une enseignante en colère

Ce que dit votre invité est connu et dénoncé depuis 1/4 de siècle. Les enfants ne seront pas protégés tant que le budget alloué à la Justice restera indigent. Les lois existent les juges sont surchargés (700 dossiers par JE à Bordeaux) J’assiste des enfants victimes ou délinquants car ce sont les mêmes depuis 30 ans et je constate la dégradation de la protection au fil des années faute de moyens.

Je suis assistante sociale en protection de l’enfance depuis 10 ans, dans un service social départemental. La responsabilité des drames familiaux est systématiquement renvoyé aux travailleurs sociaux , malgré le travail étroit avec les écoles, l’inspection académique, les services éducatifs et médicaux, et un engagement réel des professionnels. Vous rendez cette cause « cause nationale », quand aborderez-vous la question des moyens ?

Constat affligeant de la non efficacité des services sociaux alertés par le 119 il y a un an, suite à divers événements graves qui ont affectés deux jeunes ados confiés à la garde de leur père qui les « abandonne »….c’est de la maltraitance psychologique qui entraîne bien des troubles actuellement (comportements, scolarité, repères). Manque évident de coordination des informations !

J’entends votre invité dire qu’il manque de coordination entre les services sociaux éducation nationale gendarmerie. Jusqu’à fin septembre j’exerçais des mesures d’accompagnement éducatives renforcées (poste en surcroît d’activité ) mon poste à sauté faute de moyens. De ce fait on met les familles et donc des enfants en danger sur liste d’attente. Il arrive que parfois nous puissions intervenir plus de 6 mois après la décision judiciaire. Les demandes de placements ne sont pas mise en place! Nous travailleurs sociaux passons notre temps à bricoler des solutions faute de moyens!!

Même combat que pour les féminicides. Pourquoi n’ a t-il pas le même de compte pour faire prendre conscience du problème ?
Il faut mieux accompagner les parents dans l’éducation des enfants. Pourquoi n’existerait-il pas un un suivi psychologique/comportementale des couples et des familles à intervalle régulier comme par exemple médecin scolaire plutôt que faire des thérapies trop tard.
Pourquoi n’y a t-il pas plus de formation à la gestion des conflits dans l’école, pas seulement après un cas de harcèlement. Renforcez la prévention! Et est ce qu’on peut rappeler que les parents défaillants et les délinquants ont dans leur immense majorité du faire face aux mêmes problème dans leur enfance.

Éducateur spécialisé je constate une crise de la protection de l’enfance avec une mise en concurrence des établissements ou la seule motivation est la baisse de budget. 1/4 des SDF sont des anciens de la protection de l’enfance. Quel pourcentage des enfants soient de la pétition de l’enfance deviennent SDF! Le chiffre est énorme ! Quid de la misère social et de la répétition des histoires familiales complexes.

L’idéologie qui conduit au maintien en famille malgré les alarmes n’est-elle pas en partie responsable de certains drames ?
Par ailleurs les professionnels qui travaillent en maison d’enfants doivent produire un extrait de casier judiciaire à l’embauche.

Je suis assistante sociale en protection de l’enfance depuis 10 ans, dans un service social départemental. La responsabilité des drames familiaux est systématiquement renvoyé aux travailleurs sociaux , malgré le travail étroit avec les écoles, l’inspection académique, les services éducatifs et médicaux, et un engagement réel des professionnels. Vous rendez cette cause « cause nationale », quand aborderez vous la question des moyens ?

Je suis enseignante et je travaille sur les droits des enfants tous les ans depuis des années. A chaque fois, j’ai quelqu’un dans l’entourage de mes élèves qui fait la réflexion que si on commence à dire aux enfants qu’ils ont des droits alors qu’on a déjà du mal à se faire obéir…

Pour la protection des enfants :
Est- ce que vous connaissez les commissions locales d’évaluation ces réunions où tous les partenaires se réunissent (l’école, la protection de l’enfance , les soins …) pour parler des enfants . Vous ne parlez pas du manque de moyen de l’ASE et des CMP .
Je suis infirmier sur un CMP .

Assistante sociale depuis 15 ans, j’exerce auprès d’enfants.
Je souhaite interpeller votre invité sur le manque de place en familles d’accueil, en pouponnière, en structure protection de l’enfance.
Sur le manque de budget de formation des professionnels.
Sur le nombre de suivis par référent ASE. et sur le placement à domicile

A quand un véritable statut de l’administrateur ad hoc, cet acteur incontournable de la protection de l’enfance mandaté par les magistrats afin de défendre les droits des enfants victimes en justice? Est-il normal que ces fonctions soient exercées par des bénévoles dans la plupart des départements ?

En 2014 j’ai informé le Procureur de la République et le conseil départemental de l’Ardèche pour des faits de violences de mon directeur.Suite a cette alerte, un audit fut diligenté et le directeur reconnaissant les violences, la structure fut frappée de fermeture administrative de 45 jours. Dans ce laps de temps, je fus mis a pied et finalement licencié pour faute grave par mon employeur.Suite a la fermeture administrative, le président du conseil départemental de l’époque Mr Saulignac actuellement député autorisa la reprise d’activité avec ce même directeur, trois semaines après cette réouverture et après de nombreux incidents la structure fut enfin fermée définitivement.

Ce monsieur se permet de critiquer le secrétariat d’état chargé de l’enfance et ses éducateurs: son fils à l’âge de douze ans s’est enfuit du domicile familial en raison du divorce de ses parents et depuis cinq ans il a été placé dans différents centres qui ne donnent pas satisfaction à ce père! Mais on croit rêver ! A qui la faute? Même si vous risquez de perdre un auditeur, ayez le courage de lui dire ses quatre vérités! Et c’est la même chose pour de nombreux interviews: que des gens se plaignent à votre micro, soit, mais demandez leur ensuite comment ils en sont arrivés là pour voir si leurs griefs sont vraiment justifiés !

Vous venez de mentionner le médecin scolaire. Vous pourriez aussi mentionner le psychologue scolaire, totalement oublié dans les émissions relatives à l’enfance. Le psychologue scolaire est un recours au sein de l’école, c’est-à-dire dans un lieu protégé, pour tout enfant en difficulté; ll est l’un des seuls adultes (avec les autres membre du rased) à qui l’enfant peut se confier ou auprès duquel il peut trouver un moment d’apaisement, surtout lorsque les situations familiales sont délétères et inextricables. Encore faudrait-il qu’ils soient suffisamment nombreux et bien formés ce qui n’est pas la tendance. Merci.

Dans le cadre de votre journée sur les droits de l’enfant, je viens vous alerter sur la Disparition des médecins scolaires : moins de 900 médecins pour 12 millions d’élèves c’est trop peu !
Je suis moi même médecin scolaire en REP+ à Rouen donc je sais de quoi je parle. Nous sommes en première ligne pour la protection de l’enfance (hier j’ai appris que les médecins de PMI de Rouen avaient reçus des nouvelles directives de leur hiérarchie leur interdisant de se déplacer dans les écoles maternelles !) et la détection des troubles d’apprentissages (dyslexies) et sensoriels (surdité, problème de vue). Nous sommes en première ligne aussi pour l’inclusion des enfants handicapés ou atteint de problème de santé.
La réduction des inégalités sociales et de santé passe par une revalorisation conséquente de la profession de médecin scolaires pour que notre métier ne disparaisse pas sans faire de bruit. Lors du vote du budget à l’assemblée très récemment la députée de l’Eure Marie Tamarelle Verhaegue (elle même ancien médecin scolaire) a essayé de faire passer des amendements en ce sens mais malheureusement ils ne sont pas passés…

Ce 20 novembre Adrien Taquet, le secrétaire d’État en charge de la mise en
place de la stratégie pour la protection de l’enfance, était l’invité de
la matinale de France inter.
Interpellé par un auditeur sur le fait que la France enferme des enfants, il a dit qu’il avait discuté avec le président de la Cour EDH, qui lui a confirmé que la France n’a jamais été condamnée sur ce sujet par la Cour. Il n’a pas été contredit. Pourtant, les deux sont mal informés : la France a été condamnée à plusieurs reprises, d’abord en 2012, arrêt Popov : (https://www.gisti.org/spip.php?article4521)
et ensuite encore :
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/expliquez-nous/expliquez-nous-les-condamnations-de-la-france-par-la-cedh-concernant-la-retention-des-enfants_2696280.html
https://www.lacimade.org/presse/la-france-condamnee-cinq-fois-par-la-cedh-lenfermement-des-enfants-en-retention-doit-cesser/ rodier@gisti.org

Je suis assez agacée d’entendre monsieur taquet ce matin. L’état rajoute des moyens c’est bien beau mais il oublie de dire que c’est le gouvernement qui à ôter des moyens financier notamment en terme de prévention. Les moyens alloué à la protection de l’enfance sont aussi beaucoup diminuer, fermeture des mecs au profit familles d’accueil non formées par exemple. C’est beau de dire que les travailleur sociaux ne font pas bien leur boulot à cause du manque de formation et de communication mais il faudrait aller voir les conditions de travail de ces travailleurs sociaux. Ils sont trop peu et non que peu de solution pour protéger correctement ces enfants.

Sur la question des moyens, oui des enveloppes c’est ce qu’on attend à l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais comment ces enveloppes sont distribuées ? La CRIP et le 119 c’est deux choses différentes même si c’est les mêmes missions. Du coup ma question est l’enveloppe va au département qui sont chef de file de la protection de l’enfance ou pas ?
Les travailleurs sociaux (agents départementaux) croulent sous les mesures à exercer et sont en épuisement professionnel. plus de moyen c’est aussi plus de moyen humain pour accompagner les enfants confiés et évaluer les situations d’enfants en danger.

A Mr Adrien Taquet
Bonjour Mr le ministre,
Médecin généraliste retraité, ( qui va peut être devoir reprendre une activité partielle sous peu du fait de la démographie médicale en zone rurale), je me permets d’attirer votre attention sur le dispositif que nous avons mis en place en 2010 avec mes confrères MG de notre territoire et un médecin pédopsychiatre chef de service du CMP de Roanne qui nous avait sollicité. Ceci devant les demandes trop nombreuses , parfois mal appropriées qui rendaient un premier contact trop tardif auprès des structures hospitalières et des prises en charge trop souvent épisodiques pour des soins nécessitant des déplacements itératifs dans les centres urbains. Une association ( actuellement SAMEAD intercommunautaire) a été constituée qui, financée sur fonds FIR par l’ARS Rhone-Alpes puis ARA a pu organiser un dispositif de soins de premiers recours sur un territoire étendu progressivement à 3 communautés de commune soit 37000 habitants. Les demandes effectuées sauf urgence via un médecin , traitant, scolaire, de PMI etc , sont accueillies par une infirmière coordinatrice qui a été infirmière en psychiatrie puis IDE libérale. Les enfants et leurs familles sont prises en soin par des Psychologues clinicien(ne)s et psychomotricien(ne)s libéraux pour dépistage , évaluation et le plus souvent thérapie , des troubles neuro développementaux, du comportement et/ou psychoaffectifs souvent intriqués des enfants et adolescents. Des réunions cliniques mensuelles réunissent les thérapeutes , le médecin pédopsychiatre de l’inter secteur concerné, le médecin traitant de la famille peut participer à une réunion intéressant un enfant dont il suit la famille; les services sociaux peuvent être présents dans le respect des cadres éthiques . Initialement gratuit, ce service sollicite maintenant 5 € par séance auprès des familles ( sauf impossibilité ). Depuis 2010 ce service est jugé très positivement par les enfants et les familles, les médecins traitants, de Santé scolaire les pédopsychiatres référents, les services sociaux. Plus de 400 enfants ont étés suivis en 2017. Des actions d’information auprès des familles ;de formation auprès des soignants et praticiens du territoire des; participations à des actions de prévention sont menées. Des informations préoccupantes ont pu être transmises. La restriction des ressources disponibles a entraîné la réduction du nombre de séances financées allouées aux thérapeutes libéraux , au risque de rendre la poursuite de leur exercice difficile, alors que leur installation dans ces territoires dépourvus pouvaient contribuer à réduire des inégalités d’accès aux soin; surtout quand des modalités de financements de soins nouvelles pour des adultes sont expérimentées en France après avoir été généralisées dans les pays anglo-saxons; pour des pathologies dépressives par exemple , alors que les MG verraient 30% de leurs consultations comporter une pathologie mentale et que les traitements médicamenteux montrent leurs limites .
Il serait dès lors difficile de voir ce projet devenu dispositif menacé:
à l’heure actuelle , le temps très partiel de médecin coordinateur assuré par l’un des MG créateur du dispositif c’est pas financé pour 2020. Nous espérions faire appel aux dispositions de l’article 51 notre projet n’a pas été retenu sans doute pour ne pas être né du jour, mais les observations à en tirer pour espérer le faire essaimer sur d’autres territoires sont loin d’être épuisées et que nous espérions que le SAMEAD puisse bénéficie du soutien des experts en santé publique pour le faire progresser. les prises en charge qui en moyenne comportent 10 séances et généralement une , parfois deux années scolaires reviennent à moins de 1000€ soit moins qu’une journée d’hospitalisation. Ce dispositif pour survivre (?)un temps va devenir médico-social en s’associant au CMPP pour constituer un GCSMS,
nous espérons trouver les moyens de poursuivre cette aventure qui a mobilisé beaucoup d’énergie ( et de bénévolat) pour exister , et qui nous le pensons répond assez bien à son niveau aux problématiques majeures des enfants en souffrance dans les territoires ruraux.
Vous remerciant de l’intérêt que vous pourriez porter à cette initiative (qui avait fait l’objet d’une appréciation encourageante de la part Mme Agnès Buzyn lors d’une question écrite au gouvernement posée par Mme Sarles députée de la Loire),
Nous sommes à votre entière disposition pour toute demande complémentaire.
Nous vous assurons , monsieur le ministre de notre respectueuse considération.

Merci à radio France et France inter pour ses dispositions à ouvrir les consciences . Plutôt qu’a générer du temps de cerveau vide)
Si ce message devait parvenir à votre invité du jour Mr Taquet nous vous serions reconnaissant de nous le faire savoir.

Émission spéciale Grand bien vous fasse à l’occasion des 30 ans de la Convention internationale des Droits de l’enfant.

J’ai vécu dans une famille avec violences conjugales sur ma mère et des violences sur nous, les enfants. Entre enfants, nous n’étions pas solidaires, notre but étant de nous soustraire au coups à tout prix. Résultat : si celui qui est désigné coupable ne l’est pas, tant pis pour lui. Nous avons en fait été élevés en semble mais les uns contre les autres.
Devenue adulte, mon comportement en est très affecté.
Enfant battue, je suis devenue éducatrice spécialisée.
En début de carrière, je pouvais être violente avec les enfants dont j’avais la responsabilité. Condamnée par mes collègues, coupable de ces actes que je ne pouvais pas contrôler, sans lieu d’écoute adapté, c’était une catastrophe pour les enfants que je voulais aider, pour moi et pour tous. Inacceptable : certainement. Mais comment s’insérer dans cette société quand on a vécu des violences graves ? Tout notre comportement en est affecté : sidération, impossibilité de s’exprimer donc d’être compris, mal-être. L’enfant que j’étais est toujours là mais devenu adulte, je suis devenue condamnable comme tous les professionnels violents.
Grâce à mon métier, j’ai eu accès à la psychologie et la psychanalyse. J’ai fait une démarche en ce sens et ma vie a changé. Tout n’est pas devenu merveilleux mais c’est mieux. Une émission sur le sujet de l’enfant violenté devenu adulte, les comportements de celui-ci et l’attitude à avoir pour aider cet adulte responsable de ses actes —- mais pas toujours de ses pulsions de violences — serait un éclairage intéressant

L’intervenante vient de noter le manque de médecins scolaires sans évoquer la présence de 7600 infirmières scolaires qui chaque jour cadre de consultations infirmières. accueillent , écoutent, orientent les élèves . C’est insupportable de nier tout ce travail Il est temps de reconnaître l’importance de notre place et nôtre rôle au service des élèves( ou étudiants).

L’émission parle surtout des droits de « nos » enfants occidentaux mais qu’en est-il des droits des enfants dans le monde? Je suis toujours choquée en cette période de Noël et de consommation à outrance combien, pour certains parents, le bien-être de leurs enfants semble passer par la possession de jouets qui sont probablement fabriqués par des populations dont on se contrefiche. L’impact de nos choix de consommateur sur la vie de familles habitant l’autre bout du monde me semble être aussi un sujet directement lié aux droits des enfants.

Vous parlez de la violence en famille. Qu’en est il du harcèlement à l’école ? On a l’impression que cette violence à l’école entre élèves, qui peut être très grave et traumatisante n’est pas mentionnée dans les droits de l’enfant ?

À l’occasion de la Journée des Enfants, en partenariat avec l’UNICEF et Konbini, le « Téléphone Sonne » s’intéresse à la question du consentement sexuel, sur la façon dont il est perçu, dont il faut l’apprendre, pour mieux protéger les plus jeunes.

En tant que fille puis mère, je me demande si cela devient le rôle de l’école… par qui? Moi ado (et j’a 51 ans) j’ai eu de Education affective et sexuelle au collège (en privé). Apprendre à dire non aussi, cf Bayard Presse jeune qui traitait déjà ces sujets quand j’étais Jeune! Mais que font aussi les parents puisque soit disant tout est libéré ?

Bravo pour votre émission, mais n’oubliez pas ceux qui sont jeunes depuis plus longtemps…. J’ai 57 ans et réussie seulement maintenant à dire non, le poids sociétale fait que le consentement a été complètement occulté, le fameux devoir conjugal !!!! Merci et bravo les jeunes !!!

J’ai 33 ans et à 13-14 ans j’ai eu une journée de prévention au collège qui m’a beaucoup marqué dans ma vie de jeune fille. En gros, le message des adultes intervenants que j’ai retenu c’était qu’à cette époque du début de la télé réalité les ados étaient devenus dévergondés et que c’était « normal » d’avoir des rapports. J’avais encore la mentalité d’une enfant comme la majorité silencieuse de ma classe. Je me suis sentie ringard vis à vis des quelques filles « faciles » ou en « avance » de ma classe. Comme si c’était elles et les garçons « harceler » qui nous touché les fesses à chaque interclasse qui avait raison! Après la journée leur comportement était pire, car jugé normal par les adultes!! Protégeons nos enfants!!!

Bravo pour cette émission et pour donner la parole aux intéressés !
Un petit bémol, vous parlez de consentement chez les filles MAIS les garçons subissent jeunes des agressions sexuelles aussi. apprendre à dire non (pédophile….)

J’ai 60 ans et j’ai vraiment l’impression d’être sur une autre planète en entendant telle jeune femme disant qu’elle ne savait pas avoir le droit de dire « non ». L’expression « se prendre un râteau ou une veste » ne date pourtant pas d’hier. On m’a souvent dit « oui » mais on m’a souvent dit « non ». Et une fois la relation installée, les femmes avec qui j’ai été n’ont jamais hésité à me dire ou à me faire comprendre ce qu’elles voulaient, ce qu’elles aimaient ou ce qu’elle ne souhaitaient pas.

Chez nous, on parle de sexualité à table le midi ou le soir, avec les amis de mes enfants le weekend. J’ai surtout éduqué mon fils sur le fait que lorsqu’une fille dit non, même nu dans un lit hé bien c’est non. la sexualité ne doit pas être un tabou. insister sur le fait que l’acte sexuel n’est pas anodin ni chez la fille ni chez le garçon.

Je suis abasourdi par le niveau de maturité et de clairvoyance de ces jeunes. Voilà. Bravo à eux !

Je voulais juste ajouter un commentaire concernant le consentement : oui il faut savoir dire NON et se positionner pour se respecter et être respectée. Le garçon doit aussi savoir entendre strictement ce NON : en effet de savoir dire NON c’est bien s’il ne vous fait pas ressentir un poids, une attitude de vexation, ne vous fait pas ressentir que vous êtes pénibles, ou que vous êtes prudes, etc…car ces attitudes ne mettent pas du tout en confiance.

Contrôler les institutions soit ! Mais qu’en est-il des moyens Humains. Sous effectifs de professionnels dans ces institutions qui ne permettent plus un accompagnement au plus près, emplois en CDD et multiplication des intervenants qui « redécouvrent » les situations à chaque fois qu’ils prennent leur fonction ! Embauche de « faisant_fonction » d’éducateurs sans la formation. Voilà la réalité des situations et de leurs professionnels !