Monsieur,
J’ai essayé de trouver une adresse internet pour m’adresser directement à monsieur Patrick Cohen. Je n’en ai pas trouvée. Aussi si je vous demande de lui transmettre mes quelques lignes, et vous informe de mon courrier en espérant obtenir une réponse et si possible la prise en compte de mes remarques.

Monsieur Patrick Cohen,

Ce matin, du 27 juin 2016, au 7/9 vous avez reçu madame Cécile Duflot.
Je n’ai pas apprécié votre façon de l’interviewer. Vous ne vous êtes pas exprimé comme un journaliste du grand service public de Radio France se doit de respecter les auditeurs, auditeurs d’avis politiques différents, mais comme un donneur de leçon, suffisant et presque incorrect envers cette dame en lui coupant trop souvent la parole. C’est l'une des meilleures façons de déstabiliser une invitée, vous le savez. Vos obligations de politesse, de réserve et de discrétion de vos opinions n’ont pas été respectées. Ce qui est assez choquant sur ces ondes que nous finançons par nos contributions fiscales au service des auditeurs.
Par ailleurs, permettez-moi de vous dire que votre attitude de ce matin a été méprisante, suffisante, et sans correction par votre surdité sélective envers votre invitée franche et chaleureuse. Je vous demande de respecter un avis et une argumentation différents de celle de la pensée des médias commerciaux dominants, voire des vôtres.
Vous êtes au service du public et non de vos idées, faut-il vous le rappeler.

Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations.

Christian Xerri – 34, chaussée de Doullens. 80600 Beauquesne.

La Médiatrice Radio France vous répond
01/07/2016 - 10:34

Nous avons demandé à Patrick Cohen d’apporter une réponse à vos nombreux messages consécutifs à l’interview de Cécile Duflot. La voici : «  »L’interview de Cécile Duflot lundi dernier, a pris un tour plus vigoureux, plus rugueux que d’ordinaire, je l’admets bien volontiers. Et si j’ai pu heurter les convictions de certains d’auditeurs, ou leur donner l’impression de prendre parti contre l’invitée au-delà du jeu normal d’une interview contradictoire, j’en suis désolé.
Mais la subjectivité dont j’ai pu faire preuve résulte d’une situation tout à fait exceptionnelle : celle d’une responsable politique ayant participé à une consultation démocratique et qui affirme que le résultat n’étant pas conforme à ses souhaits, il ne l’engage pas et doit être considéré comme nul et non avenu. J’ai ressenti là -réaction à la fois de journaliste et de citoyen- un mépris de démocratie qui me parait bien plus important que le mépris que Mme Duflot a cru percevoir dans l’un de mes sourires…
Il était dès lors plus facile pour l’ancienne ministre d’accuser son interlocuteur d’être partisan et défenseur du projet de transfert d’aéroport que d’expliquer son revirement à l’égard d’un scrutin qu’elle avait accepté jusqu’à ce que les urnes lui soient contraires.
Cécile Duflot, de surcroît, sait parfaitement que le dossier est bien plus complexe que l’opposition entre gentils écolos et méchants bétonneurs. Que l’actuel aéroport génère nuisances et pollution importantes. Et que le projet d’aujourd’hui -relancé par Lionel Jospin et Dominique Voynet en 2000- n’a plus rien à voir avec l’idée des années 60 de raccourcir la route transatlantique du Concorde. Dire le contraire relève de la mauvaise foi. Et, en questionnant TOUS les arguments (j’ai demandé le lendemain à Alain Juppé si Notre-Dame-des-Landes n’était pas un projet du XXème siècle), mon rôle est aussi de traquer la mauvaise foi.  »