Madame, Monsieur,

Fidèle auditeur de la matinale de France Culture (et plus globalement, de l'ensemble de vos programmes !), j’ai été interpelé par la matinale d’hier, mercredi 10 juillet, au cours de laquelle, divers intervenant donc Monsieur Worms étaient interrogés sur la question de la responsabilité des médecins.

Quelques heures après avoir appris la nouvelle du décès de Monsieur Vincent Lambert, j’ai réécouté cette émission. C’est à ce titre, que je me permets de vous contacter.

Tout au long du traitement médiatique de ce qu’il s’est agi d’appeler « l’affaire Vincent Lambert », l’émission d’hier comprise, j’ai été frappé par le fait que peu d’experts du dossier aient été amenés à intervenir afin d’expliquer le dossier de Monsieur Vincent Lambert, ce qui devait, me disais-je, se justifier par une nécessaire réserve de ceux-ci.

Par cette observation, je ne critique pas le fait que des philosophes, juristes et médecins, tous de qualité indéniable, aient été invités afin de réagir sur « l’affaire », mais je constate que, comme l’un des invités le faisait remarquer lors de la matinale d’hier matin, nous sommes, dans cette « affaire » face à du singulier.

Or, au moment où nous apprenons le décès de Vincent Lambert et où, en tant que citoyen, je m’interroge sur le bienfondé de la décision de l’Etat (c’est-à-dire, notre décision collective) ayant conduit à ce décès, il me semble opportun que la parole de ceux qui sont familiers du singulier cas de Monsieur Vincent Lambert soient amenés à s’exprimer.

A l’heure où le temps long de la réflexion doit succéder à celui des prétoires et des polémiques binaires, il me semblerait tout à fait opportun, pour prendre du recul, de se rapprocher un peu du dossier.

Aussi, il me semble qu’il serait tout à fait nécessaire, s’ils le souhaitent, de faire intervenir dans un débat apaisé (dans une émission qui s’y prêterait), les médecins conseils qui ont suivi pendant toutes ces années cette « affaire ». Aussi, je me permets cette suggestion : j'ai pu lire, en me documentant, certains avis d'experts qui n'ont été publiés que sur quelques journaux papier et peu relayés, sans qu’on ait pu les contredire ou les affirmer ; je pense, en particulier, au Professeur Ducrocq, neurologue, médecin conseil des parents de Monsieur Vincent Lambert.

Afin que cette « affaire » nous permette d’engager des réflexions de fond et qu’elle ne soit pas qu’un triste fait divers de cette dernière dizaine d’années, je vous saurais gré d’accueillir favorablement cette suggestion.

Très cordialement,

Un fidèle auditeur