Bonjour,
J'entends ce matin Sonia Kronlund, invitée de la matinale et venue faire la promotion de son film à l'antenne. Pendant longtemps, on évitait à France Culture de se recevoir entre soi pour faire la promotion de ses sorties à titre individuel, même si l'ouvrage ou le film était considéré comme important. Ce souci déontologique était un accord tacite : il s'agissait d'éviter cette perception que France Culture était une station au service de ses producteurs et qu'il était tout à fait inacceptable d'utiliser une antenne culturelle publique nationale pour un intérêt privé, même si le produit était culturel. Je remarque que cela ne pose plus de problèmes : on va même jusqu'à promouvoir les sorties éditoriales de ses conjoints, comme le fait régulièrement Adèle Van Reeth à l'antenne. Je le signale simplement car on assiste vraisemblablement à un changement de "culture" interne. Cela me gêne beaucoup car cela renforce une idée persistante, celle d'une radio parisienne où on se reçoit entre soi et où on se promeut entre soi. Il y a un problème de diversité de programmation à France Culture (trop de politique, trop d'actu, trop de sociologie), et si on commence à se recevoir entre soi pour ses propres actualités éditoriales, la boucle sera bouclée. Je le regrette, surtout en terme d'image pour la station. C'est déontologiquement regrettable, et on ne semble pas se figurer l'impact de ce genre de choix sur les premiers actionnaires et usagers de la station, les véritables patrons : les auditeurs.

La Médiatrice Radio France vous répond
16/06/2017 - 9:26

Voici la réponse de Sandrine Treiner, directrice de France Culture :

« Bonsoir

Pardonnez-moi de vous dire que c’est strictement l’inverse. Lorsque je suis arrivée à France Culture il y a sept ans, les producteurs s’invitaient entre eux à chaque parution de l’un ou de l’autre. Cela n’arrive presque plus jamais et c’est bien parce que le film de S. Kronlund s’accorde absolument à ce que la chaîne défend en matière de cinéma documentaire que son film est un partenariat FC et que Guillaume Erner, en toute liberté, a voulu la recevoir. Vous verrez les compte-rendus critiques dans la presse sur ce film. Il aurait été absurde qu’elle soit désavantagée pour être une productrice de notre antenne. Cela dit, je suis d’accord avec vous de manière générale  et je veille, en tant que directrice de cette antenne,  à ce que cela reste l’exception.

Bien à vous

Sandrine Treiner »