Bonjour,
Je suis plutôt une fidèle des Chemins de la philosophie et admire souvent la qualité d'à propos d'Adèle Van Reeth dont les capacités d'analyse et de synthèse me semblent remarquables.
Après avoir écouté toutes les émissions sur la pornographie, je me suis demandé ce qui me resterait : la première émission et celle sur H Guibert sans doute mais je m'interroge : en quoi la pornographie est-elle un sujet philosophique ? Est-ce un choix fait pour bousculer les esprits et encore une fois oser faire du neuf ? Rien n'est plus vieux que la nouveauté, cela se sait ! Et l'actualité dont la chaîne nous abreuve s'occupe très bien des nouvelles tendances sexuelles. Il faut déjà supporter l'abondance de morceaux américains. Seraient-ils les seuls susceptibles d' illustrer une émission ?
La semaine précédente, ce fut un enchantement d'écouter les émissions sur Pascal. Un autre niveau d'intérêt !

La Médiatrice Radio France vous répond
08/10/2018 - 16:40

Adèle Vanreeth vous répond :

Bonjour,

Merci pour votre message et pour votre écoute attentive.

Le choix de proposer une série d’émissions sur la pornographie n’était en rien guidé par la rechercher de la nouveauté (un leurre, en philosophie) ni céder à la mode des « nouvelles tendances sexuelles » (dont je ne trouve pas que la chaine nous « abreuve ». Ne pas s’interdire de parler de sexualité ne signifie pas toujours en parler exagérément).
Bien au contraire, la pornographie suscite des réflexions passionnantes que nous avons tenté de mettre au jour au cours des émissions : qu’est-ce qui est jugé pornographique ? l’acte ou le regard de celui qui mate ce qui lui est montré ? Pourquoi le désir serait-il indécent ? Qu’est-ce qui distingue sexualité et pornographie ? La lecture du texte retraçant la fin de vie d’Hervé Guibert n’était-elle pas plus violente que celle des pages où il décrit le sexe de son amant ? Pourquoi alors condamne-t-on autant la pornographie ?

Autant de questions qui méritaient d’être soulevées. Ce n’est pas parce qu’aucun nom de philosophe n’est cité que la réflexion ait dénuée d’enjeux philosophiques.

Quoiqu’il en soit, cette semaine sur la Critique de la raison pratique de Kant doit vous être plus agréable à l’oreille, et je m’en réjouis !

Bien à vous,

Adèle