Pourquoi je continue à écouter Radio France malgré tout ?

1-Malgré toute la pub qui salit l'intelligence et coupe aussi abruptement la fluidité des idées, des pensées vagabondes. Qui bloque la réflexion après un débat. À croire que la pub n'est (avoir non ?) pas tant là pour vendre que pour empêcher la pensée de se former. Penser c'est déjà résister.
Je suis prèt à donner 100 € par an à Radio France pour que la pub s'arrête. 50 millions € de recettes publicitaires, ce n'est jamais que 500 000 personnes qui donnent 100 €, et sans réduction d'impôt. Ceux qui ne payent pas pourront l'écouter quand même, soyons magnanimes !

2-Malgré le fait qu'il est de plus en plus difficile d'écouter Radio France en voiture en campagne. Là où les hertz en modulation de fréquence ne passent pas, les grandes ondes passaient. Mais combien a rapporté l'arrêt de ce canal ?
Faites Montluçon-Mâcon en voiture sur la fameuse N145, la moitié du temps c'est crachouilli et compagnie. Par contre Skyrock, NRJ bénéficient d'une onde claire et limpide. Mystère de la technologie ou moyens de diffusion insuffisante ?
Et puis là où l'onde ne passe pas, Internet ne passe pas non plus. A Lyon et Marseille tout passe, à Paris vous pouvez presque les entendre en direct, mais pas dans ma campagne. C'est ça la vraie fracture entre Paris et la province. Là où France Inter ne passe pas, la démocratie trépasse (un tantinet lyrique, mais bon :))

3-Malgré des "bêtises" racontées régulièrement sur "l'agriculture industrielle bourrée d'antibiotique et de pesticides". Au bout d'un moment c'est un mantra répétez inlassablement. Alors bien sur, le journaliste, le prof ou l'étudiant végan peut parler dans une langue châtiée et même parfois touchante, mais tellement loin de la réalité, des faits et de la vérité. Le syndicaliste agricole, alibi coincé dans ses contradictions, que vous invitez de temps en temps ne fait pas le poids.
Je défends une position politiquement incorrecte : "oui aux élevages sur caillebotis, oui au productivisme", avec les mêmes arguments que ceux qui ne comprennent pas ce mode de production : respect du bien être animal, défense de l'écologie, qualités des produits agricoles, conditions de travail, etc...
Je suis tout à fait prêt à expliquer ce soi-disant paradoxe, mais je n'écrirai pas de livre, ni ne ferai le mémen (masculin de fémen) pour que l'on m'invite.

4-Malgré les grèves à répétition qui gâchent mon 5-7, ou mon 7-9 en buvant mon café sérénité (ce n'est pas une marque de café équitable, mais ça pourrait). Ou quand je pars dans le froid l'hiver, qu'il fait nuit, j'aurais 1 heure ou 2, avec juste la lumière du jour qui se lève sur les prairies du Limousin ou de l'Auvergne et France Inter pour me tenir compagnie, avant mon premier rendez vous... Ah non, pas cette fois car l'intersyndicale est désolée.....
Malgré tout, France-Inter et France Culture restent les seules radios écoutables à presque toutes les heures de la journée :
Parce que les propos racistes sont proscrits. Parce que l'intelligence reste la norme. Parce que vos (nos) studios sont supers et permettent d'assister à des concerts, des lectures de premier choix gratuitement. Parce que vous regardez le monde au delà des frontières. Parce que je vous écoute depuis 52 ans, d'abord avec mon père qui rigolait avec l'oreille en coin du dimanche matin, ou avec ma mère qui écoutait le carrefour de l'Odéon. Parce qu'il vaut mieux ça que le néant pour être (trop fort la référence littéraire).

"Bisous merci Bisous"