Monsieur,

J'aurais souhaité adresser directement un courrier à Madame Anne-Laure Dagnet, à propos de sa chronique Télé-zapping du 30 octobre sur France Info, qui relatait le Rassemblement de Pont-de-Buis (du 23 au 25 octobre) autour le l'usine de production des armes de la Police (Nobel-Sport). Je n'ai malheureusement pas accès à son adresse mail personnelle. Je me suis donc tourné vers vous.

Mme Dagnet se fait l'écho d'une opinion d'un proche du Premier Ministre, dit-elle, selon lequel ce rassemblement aurait en fait été une répétition pour des Blacks-blocs, en vue d'affrontements avec les forces de l'ordre lors de la COP21. Il est évident que ni ce proche de M. Valls, ni Mme Dagnet n'ont été témoins de cet événement. Je ne peux donc que regretter qu'une journaliste du service public joue ainsi le porte-voix d'un gouvernement, en alimentant les peurs, de manière totalement artificielle dans ce cas, et paraisse appeler à une répression encore plus intense, comme si cette répression n'était pas déjà excessive concernant certains mouvements sociaux. La chronique de Mme Dagnet consiste à rapporter des propos, elle ne les commente même pas. Le style indirect lui permet de faire néanmoins passer un pur fantasme pour une information. Il est légitime, je crois, de se demander si cela est un travail de journaliste ou plutôt une oeuvre de propagandiste. La lecture de la charte des devoirs professionnels des journalistes français et celle de la déclarations des droits et des devoirs des journalistes m'inciteraient à penser que non, le travail de Mme Dagnet, ce 30 novembre, n'était pas digne du journalisme.

Je vous ai adressé dans un précédent envoi mon témoignage sur la première journée du rassemblement de Pont de Buis.

Je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations respectueuses.

Philippe Peneau

 

La Médiatrice Radio France vous répond
07/11/2015 - 17:19

Anne-Laure Dagnet est tout-à-fait dans son rôle de journaliste, lorsqu’elle cite un proche du premier ministre. C’est une information comme une autre de citer un avis; il est intéressant de savoir ce que pense Matignon, même si vous ne partagez pas son opinion. Et ce n’est pas se faire le porte-parole de qui que ce soit. Sinon, chaque fois qu’un journaliste cite un homme politique ou diffuse son interview, on pourrait considérer qu’il en est son porte-parole; ce qui n’est évidemment pas le cas.