Fidèle à FranceInfo depuis près de trente ans, j’écoute régulièrement votre antenne pour garder le contact avec l’actualité française. Je vis à Munich depuis 2014.

Je suis parfois choqué par le traitement de certains sujets de reportages où vous comparer Allemagne et France.

Ce matin 9 mai 7h38, un reportage sur la gestion sanitaire de l’Allemagne pendant le corona virus. Se succèdent une série impressionnante de contre-vérités (ou de purs mensonges?). Pour n’en citer que quelques unes: « En Allemagne les jardins et parcs n’ont jamais fermé car c’est important pour les enfants »: faux et archi-faux, venez dire ça à mes enfants qui n’ont pu aller au Spielplatz depuis un mois et demi. « En Allemagne, les caissières peuvent vous verbaliser si vous ne portez pas de masque dans un magasin »: honnêtement, quelle honte de faire croire des choses pareilles... S’enchaînent, minute après minute des affirmations péremptoires sur « l’Allemagne », qui soit dit en passant a une organisation décentralisée qui diffère de région en région.

A l’ère des « fake news », il est très triste de voir que la qualité journalistique de FranceInfo se détériore à ce point.

Cordialement

La Médiatrice Radio France vous répond
13/05/2020 - 11:18
Bonjour et merci pour votre message.
Matthieu Mondoloni, Grand reporter à franceinfo vous adresse sa réponse :
Cher monsieur,
Merci tout d’abord de votre fidélité à notre antenne. Cela fait plaisir de se savoir écouté de l’autre côté du Rhin et de pouvoir compter sur ces retours enrichissants et si précieux pour nous.
Dans votre message à la médiatrice, vous faites référence au reportage que j’ai réalisé le 8 mai dernier à Kehl, reportage diffusé sur l’antenne de franceinfo le 9 mai et dont la version web est accessible ici.
Selon votre courriel, il y aurait dans celui-ci -je vous cite- une « série impressionnante de contre-vérités (ou de purs mensonges)« . Pour parfaire votre affirmation, vous me citez deux exemples. Je vais donc vous répondre là-dessus, ne connaissant pas les autres reproches qui me sont faits.
  • Vous me dites que les parcs et les jardins ont fermé en Allemagne. Non, je maintiens qu’ils sont restés ouverts, et ce dans toute l’Allemagne. En témoigne de nombreux articles allemands et français, ainsi que les contrôles fréquents qui ont été effectués dans ces parcs pour vérifier que les gens gardaient la distance de sécurité (1,50m en Allemagne / 1 m en France, comme je le dis dans le sujet).En revanche, les aires de jeux pour enfants, elles, ont fermé, comme les zoos. Ce sont d’ailleurs ces aires de jeux auxquelles vous faites référence en me parlant de la « spielplaz » (« place de jeux » si j’ose cette traduction mot à mot) de vos petits enfants 😉
  • Vous m’accusez ensuite de mentir sur les amendes que dresseraient des caissières dans les supermarchés. Ce n’est pas moi, mais le vendeur d’un supermarché de Kehl qui le raconte dans le sujet. C’est un témoignage, dont voici l’extrait précis : « Les caissières peuvent vous mettre une amende de 50 euros ! Moi je préfère prévenir les gens qui ne sont jamais venus. Sinon je dois alerter ma patronne par radio pour qu’elle vienne et qu’on remplisse un papier » (Louis Wagner, vendeur à Kehl).Cette mesure, m’a-t-il expliqué lors de notre rencontre, avait été mise en place une semaine auparavant. Il m’avait également expliqué que les policiers pouvaient être appelés en cas de refus du client de mettre son masque et de payer cette amende. Une caissière m’avait confirmé la chose, me racontant avoir dû « enfermer un client dans le magasin quelques jours plus tôt car il refusait le port du masque et l’amende du magasin ». Elle avait donc appelé les policiers qui avaient « emmené le contrevenant ».

    Je précise dans mon sujet que nous sommes à Kehl. Je ne saurais vous dire si cela ne concerne que ce magasin (qui s’octroierait ainsi une prérogative régalienne), le land Bade-Wurtemberg ou plus largement d’autres landër.

Je pourrais ainsi revenir sur chacune des informations figurant dans mon reportage et vous démontrer leur véracité, mais comme je vous le disais plut haut, je ne réponds qu’aux deux exemples que vous pointez. S’il y en a d’autres, n’hésitez pas à prendre langue directement avec moi. Voici mon mail : matthieu.mondoloni@radiofrance.com. Je vous répondrai avec grand plaisir.

Pour conclure, j’espère sincèrement que vous garderez confiance en la qualité journalistique de franceinfo qui, je vous le promets, ne se détériore pas. Sachez que nous sommes d’une exigence sans faille. Nous nous employons d’ailleurs tous, quotidiennement, à débusquer et combattre toutes ces fakenews, contre-vérités et tentatives de manipulation. Et ce pour dans un souci de rigueur, d’objectivité et d’honnêteté qui sont, j’aime à le croire, les qualités que vous appréciez dans notre radio de service public.

Bien à vous,
Matthieu Mondoloni