Ce message est à l'attention de Monsieur Erner
Bonjour Monsieur
j'ignore si vous lisez les lettres d'auditeurs, mais je ne puis m'empêcher de réagir, alors je vous écris
je suis un fidèle auditeur des "Matins", et j'apprécie tout particulièrement votre capacité à élever les débats sur tous les sujets en mettant en valeur l'invité, sans jamais prendre parti, mais en ayant le souci d'explorer objectivement toutes les facettes du thème
Toutefois, il est un domaine qui fait malheureusement exception à cette règle, c'est celui de l'entreprise. En présence de Pierre Gattaz, j'ai l'impression que votre retenue s'efface au profit d'un style plus agressif (vous avez interrompu 10 fois votre invité en 20 minutes), vos questions sont influencées par des clichés (les patrons aiment licencier, se gavent de dividendes, etc).
C'est dommage, car un peu de bibliographie sur le sujet conduit à constater que l'immense majorité des patrons 95%) sont des entrepreneurs de PME (salaire moyen 5300€/mois), qu'ils sont obnubilés par la croissance de leur activité, et qu'ils détestent licencier.
Il aurait été judicieux d'élargir de débat vers, par exemple, le rôle de l'entreprise dans la société, l'entreprise de demain face aux digital, ou à l'environnement, comment accompagner les salariés dans les mutations, les rapports entre l'entreprise et les salariés dans le monde, etc, autant de sujets bien plus intéressants de débattre que de provoquer le Medef sur les dividendes et les licenciements.
Peut être l'ouverture nouvelle de France Culture doit encore se poursuivre pour se débarasser de ses derniers préjugés?
Bien cordialement
Olivier Gochard

La Médiatrice Radio France vous répond
21/09/2017 - 11:41

Voici la réponse de Guillaume Erner :

« Cher monsieur,

merci pour votre remarque, c’est toujours précieux de savoir ce que pensent les auditeurs. En fait, j’essaye dans mes interviews de caler mon style de questionnement à la catégorie de l’invité. Certains sont des experts, je fais de « l’extraction de connaissance », je suis au service de la clarté, je cherche donc à les faire accoucher de la manière la plus pédagogique possible de leur savoir – ce pour quoi ils ont été invités. Pour moi M. Gattaz, comme Villepin, Martinez ou Besancenot tient une position politique dans le champ. Mon questionnement est donc politique et je mets dans ma bouche la totalité des remarques que lui adressent ses adversaires ( en essayant bien sûr que ce questionnement soit au niveau de l’antenne de FC ). Du coup, je peux par exemple évoquer la responsabilité de la France dans le genocide rwandais y compris en invoquant des arguments qu’en privé je pourrais réfuter. Même chose pour gattaz. C’est d’autant plus nécessaire sur l’antenne de FC que je le fais en titillant mon interlocuteur, sans l’agresser – si tel n’est pas le cas c’est que j’ai raté mon interview ce qui peut bien sûr m’arriver – car l’antenne de culture n’est pas faite pour le « clash ». Vous m’entendrez donc soutenir une opinion et son contraire au gre des invités, c’est à mon sens la loi du genre. Amitiés radiophoniques GE. »