Je suis de nationalité britannique et j'habite en France depuis 30 ans. Née en Écosse, j'ai accepté depuis longtemps que les Français disent "les Anglais" en se référant aux Britanniques. Je sais qu'il y a beaucoup de confusion quant à la composition du Royaume-Uni. Par contre, je trouve inadmissible que des journalistes "professionnels" puissent se tromper ! J'en ai plus que marre d'entendre que "les Anglais" quittent l'Union Européenne (comme Bruno Duvic dans le bulletin d'information cet après-midi à 13h00). Parler exclusivement des Anglais pour désigner tous ceux qui sont issues des 3 autres pays est inexact et extrêmement insultant. Si vos journalistes ne comprennent pas la différence entre les Anglais et les Britanniques (issues de 4 pays différents : l'Angleterre, l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord) alors ils feraient mieux de changer de métier. Malheureusement, il n'est pas le seul ! J'écoute France Inter tous les jours depuis de nombreuses années et j'apprécie beaucoup vos émissions, mais je suis très déçue que vos journalistes fassent cette erreur élémentaire. Je vous prie d'exercer la plus grande rigueur dans les informations politiques que vous diffusez !

La Médiatrice Radio France vous répond
12/04/2019 - 16:39

Jean-Marc Four le directeur de l’information internationale de Radio France vous répond :

La couverture du Brexit est forte sur nos antennes. Certains d’entre vous critiquent ce choix, d’autres s’en félicitent. Mais c’est un choix éditorial assumé par la rédaction internationale de Radio France et par les différentes antennes du groupe. Nous essayons de faire entendre aussi bien les témoignages de la rue que les élus, les chefs d’entreprise, etc, varier les reportages et les émissions d’analyse, sans oublier de vous donner la parole sur le sujet, vous auditeurs.

 

Plusieurs raisons expliquent ce choix :

  • D’abord le Royaume-Uni est un partenaire majeur pour la France sur tout un tas de sujets (diplomatique, économique, militaire) et les liens entre nos deux pays sont multiples : plusieurs centaines de milliers de Français vivent à Londres et ailleurs au Royaume-Uni, plusieurs centaines de milliers de Britanniques vivent en France, et nos liens historiques sont profonds et complexes. L’impact sera important pour plein de professions, des pêcheurs aux douaniers en passant par les marchés financiers et toutes les entreprises qui font du commerce avec le Royaume-Uni
  • Ajoutons que l’impact potentiel est également très fort pour un autre pays avec lequel nous avons beaucoup de liens, c’est l’Irlande ou c’est en partie une question de paix et de guerre, vu l’enjeu de la frontière entre les deux Irlande.
  • Ensuite, l’enjeu est déterminant pour l’Europe, quoi que l’on pense de la multiplication des régimes d’exception accordés à Londres au fil des ans par l’Union Européenne. L’impact sera important sur les choix budgétaires de l’Union, sur son évolution politique. Et à court terme, c’est un test majeur pour l’unité des 27 pays européens.
  • C’est aussi un test politique pour la France, pour Emmanuel Macron qui veut tenir des lignes sur l’Europe, et pour un Français qui est au cœur des négociations, Michel Barnier.
  • L’histoire ressemble à un extraordinaire feuilleton où la réalité dépasse la fiction, entre House of Cards, Shakespeare et les Monty Python, c’est aussi une saga qui fascine, même si je conçois qu’elle puisse aussi lasser parfois (même parmi les journalistes !)
  • Enfin dernier point, certains parmi vous déplorent le fait que la confusion soit parfois encore faite par certains journalistes de nos équipes entre Angleterre, Grande-Bretagne (Angleterre + Pays de Galles + Ecosse) et Royaume-Uni (Grande Bretagne + Irlande du Nord) ; c’est regrettable en effet car il y a des différences profondes entre les différentes nations qui composent le Royaume-Uni (deux d’entre elles, Ecosse et Irlande du Nord ayant voté contre le Brexit). A nous d’être vigilants et de corriger cette erreur.