Je m'étonne de ce que certains de vos auditeurs s'offusquent de l'utilisation du mot "mercure" pour parler de la température. La langue ne reflète pas seulement l'état présent de la société, de la technique et des mœurs, elle se construit par strates, qu'il serait dommage d'effacer car ce serait effacer notre passé. C'est pourquoi on peut aujourd'hui être "désarçonné", qu'on est à mille "lieues" de penser ceci ou cela, qu'on parle des "bancs" de l'école, de "férule", de travailler pour le "roi de Prusse" et que tout amoureux a senti son cœur "battre la chamade", même si l'on n'utilise plus de tambour à la guerre. Alors de grâce, laissez-nous ce charmant mercure qui nous rappelle le temps passé. Nous aurons peut-être un jour le plaisir d'en expliquer la signification à nos petits-enfants.