Serait-il possible de dire aux invités des diverses émissions de France Inter d’arrêter avec « EN FAIT » à tout bout de champ ? Ce tic de langage a le don de m’horripiler, à tel point que je coupe la radio de plus en plus souvent pour ne plus entendre cette expression.

Bonjour ma radio préférée,
Ce matin ça pique ! À deux reprises des fautes de français insupportables : « voire même » et surtout le « ça va t’être » (je ne sais même pas comment ça s’écrit !) Faites quelque chose ! Merci et pour tout le reste ne changez rien ! Je suis une fan absolue.

La lecture attentive de la rubrique « langue française » de la lettre de la médiatrice me permet de dégager deux points.
Commençons par le positif, en constatant que bon nombre d’auditeurs sont très pointus et ont une parfaite maîtrise de la langue française. Les remarques sont toujours pertinentes subtiles et bien fondées.
Le côté négatif réside dans le fait que sont systématiquement soulignées les mêmes erreurs de syntaxe, de faute de sens et d’emploi de termes inappropriés et de barbarisâmes.
Je ne doute pas de la parole de la médiatrice qui dit transmettre ces remarques, je l’imagine également désespérée lorsqu’elle constate que rien ne bouge malgré ses efforts et ceux des auditeurs.
Question : qu’apprend-on dans une école de journalisme ?

Le mauvais usage, sur les ondes, de la langue française me désole. Je ne comprends pas pourquoi vos journalistes ne sont pas formés à son usage correct. J’entends en effet trop souvent prononcer « esscuses » au lieu de « excuses – ek-scuses) ou « essplications » au lieu de « ek-splications ». Un excès – ekcès – est-il la même chose qu’un essai ? Pour corriger le tir, je vous renvoie à ce petit exercice tiré de la méthode Gravolet enseignée dans tous les conservatoires d’art dramatique : « le fisc fixe ek-sprès chaque taxe fixe ek-cessive ek-sclusivement au luxe et à l’ek-squis ». Bien sûr le « s » est plus doux en bouche, glisse mieux que le rugueux « k ». Mais, vous en conviendrez j’imagine, la facilité ne conduit à rien de bon. En espérant que ce petit exercice fera flores dans les rédactions et en vous remerciant par avance de me tenir informé de ce probable succès (suk-ccès).

Auditeur fidèle, je voudrais juste corriger une faute faite régulièrement par vos journalistes, notamment en ce moment, à propos de la ré-ouverture de Notre-Dame de Paris : Les grandes orgues d’églises se conjuguent au féminin pluriel (les grandes orgues, de de belles orgues, etc).

Je suppose que celles et ceux qui disent « cent heuros » (sans la liaison) disent aussi « la guerre de cent hans » (toujours sans la liaison !).
Pour une radio de référence (y compris pour les étrangers), c’est un peu dommage.

Qu’est-ce qui empêche l’emploi du mot « courriel » lorsque, sur le site de FQ, on indique la manière de s’adresser à une émission ?
Comment une telle consigne de refus du français peut-elle s’imposer sur « France » Culture ?

Merci pour vos émissions. Toutefois notre vocabulaire se détériore : emploi excessif du terme impact (« jargon » de stand de tir !), superlatifs, « franglish ». C’est avec votre antenne que j’ai appris le français né dans une famille analphabète ; illettrée. Restons vigilant, pour continuer à lire nos auteurs pas si anciens que cela. Le ver est-il dans le fruit ?

Pour votre présentateur, Guilhem se prononce « guillem » ou « guyem », comme Saint Guilhem le Désert, prénom occitan de Willem en germanique, qui a donné William en anglais et Guillaume en français. Merci à vous.

Certains de vos animateurs font systématiquement les mêmes fautes de français. J’ai du mal à convaincre les ados d’écouter vos antennes, mon principal argument c’est qu’au moins la langue française n’y est pas malmenée… du coup, pouvez-vous passer le mot sur ces deux erreurs qui reviennent tout le temps : « pallier quelque chose », pas « à quelque chose », « on ne décuve pas » le lendemain après avoir trop bu, on « cuve ».  Je ne suis pas très à cheval sur la langue française, mais quand je vous pose comme exemple, j’aimerais que ces erreurs récurrentes cessent.

Ce matin sur France Inter : « la playlist des blackbusters »…
II ne manquait que « en prime time »!!!!!…
Sommes-nous si pressés ?

Une fois pour toutes arrêtez d’utiliser le terme d’obsolescence programmée pour ce qui n’en est pas : un produit obsolète est produit qui est démodé mais encore utilisable. Pour une imprimante dont on a sciemment électroniquement prévu la fin de vie c’est de la destruction programmée.

Je me permets de vous alerter sur la floraison depuis deux ou trois ans des expressions « bonjour à vous » et merci à vous » dans la société française et dans certains des programmes de France Inter.
Un journaliste de la radio ne se doit-il pas de s’exprimer correctement, surtout sur une radio de qualité comme France Inter ?
Merci beaucoup !

Je lis dans votre (par ailleurs remarquable) « Lettre de la médiatrice » la plainte suivante émanant d’une personne qui se revendique comme enseignante : « Ce matin à 9h04, nous apprenions que cette malheureuse Corse subissait un incendie qui se répandait sur 120 (CENT VINGTS) hectares. La journaliste qui nous communiquait cette info n’a pas fait la liaison. Chère Madame, lorsque vingt est précédé d’un multiplicateur et non suivi d’un autre numéral, s’il vous plaît, donnez-lui un « S », pour le consoler de sa solitude ! C’est ce que j’enseigne à mes élèves… » Hélas ! Trois fois hélas pour les élèves et pour les lecteurs de la Lettre, dont certains n’ont peut-être pas eux-mêmes une connaissance assurée de l’orthographe d’usage ! En effet, on met bien sûr un « s » à cent quand il est précédé des multiplicateurs « deux » (deux cents), trois ou quatre, voire six (chez Molière, dans l’Avare), ou même quinze, à l’hôpital des Quinze-Vingts (= trois cents) … mais certainement pas quand « vingt » est précédé de « cent », qui n’est absolument pas multiplicateur dans « cent vingt » (= 100 + 20 et non pas 100 x 20 !), « cent vingt » qu’on écrit donc sans « s » à vingt (et avec ou sans tiret). Et donc on n’a pas à prononcer non plus ce « s » qui n’a pas lieu d’être !
Cette petite tirade – que vous ne publierez sans doute pas – complète les précédentes que j’ai eu plaisir à vous adresser, précisément pour le plaisir, et dans lesquelles je fustige, évidemment avec gentillesse, les pourfendeurs de fautes qui n’en sont pas, comme aussi par exemple cette dame qui ne veut pas qu’on emploie l’expression « il y a des chances que… » à propos d’un évènement potentiel qui n’en constituerait pas une (de chance) : en effet, le mot « chance » signifie, dans cette expression, « probabilité, hasard heureux ou malheureux ». Il est donc neutre quant à la nature heureuse de l’événement qui se produira peut-être. Bonne poursuite de votre action et merci infiniment à votre équipe et vous-même pour la qualité de la rédaction de votre lettre et le soin apporté à répondre aux nombreuses réactions de vos chers auditeurs.

Dans l’émission « Carnet de campagne » de ce jour un monsieur désireux de céder sa librairie ayant un rayonnement culturel local et régional sous l’enseigne  » le talon d’Achille « , en référence à la bande dessinée Achille Talon, a précisé avoir retenu ce nom au cours d’un  » brainstorming ». J’aurai préféré entendre  » un choix original  » de la bouche d’un marchand de littérature.