Bonjour,
Je souhaite répondre à l'un des messages d'auditeurs et j'espère que le mien sera donc édité pour cet auditeur.
Il s'agit de l'accusation des babyboomers d'être responsables de tout les maux du jour, et d'avoir profité de tout et d'en profiter encore. Née en 1950 je ne me suis jamais aperçue des Trente Glorieuses.
J'ai connu : l'arrivée en masse des rapatriés d'Algérie, et en conséquence l'impossibilité pour nous d'accéder aux HLM qui leur étaient tous réservés, l'angoisse à 10 ans d'être expulsée d'un appartement avec mes parents pour Noël en 1960 (pas de loi sur les expulsions l'hiver), de graves problèmes financiers familiaux, l'absence de toute allocation, de toute aide, une faillite d'usine due à l'évolution technique (arrivée du plastique remplaçant le cuir).
J'ai vécu : En 1973 (23 ans), le premier krach pétrolier et en 1980 (30 ans), le premier licenciement économique, puis une carrière très fluctuante, beaucoup de travail précaire et d'intérim, mais avec un nombre d'heures de travail jamais comptabilisé et non payés en heures supplémentaires, des charrettes de nuit non rémunérées, pas d'allocation de garde d'enfant etc... J'ai fini ma carrière enseignante, à l'éducation Nationale en Lycée professionnel jusqu'à 64 ans. Nous n'avions dans notre adolescence, ni chaîne stéréo, ni téléphone, ni radio, un tourne-disque pour certains, pas de boutique de fringues pour les jeunes. Les vacances à la mer ou à la montagne était réservés à une élite bourgeoise. Il a fallu travailler durant les études au lycée, puis durant les études en fac.
Loin de me plaindre, j'aimerais juste remettre les pendules à l'heure.
Non, les baby-boomers n'ont pas eu la vie rêvée que certains décrivent, mais comme toujours il y a eu des privilégiés, des familles aisées et il y avait sans doute plus de travail.
Ce qui faisait notre richesse, c'était peut-être le rêve d'un monde meilleur et après 1970, une grande liberté d'expression physique et verbale. J'avoue que je n'aurais jamais imaginé la voir disparaître cette liberté.
Je reconnais les problèmes rencontrés aujourd'hui.
Mais laissez de côté les caricatures et les visions simplifiées, cela évitera les rancoeurs.