Bonjour,
Je suis absolument scandalisé 3 jours après encore par l'obscénité crasse et totalement débile de la chanson composée et interprétée par Frédéric Fromet dans l'émission soit disant humoristique d'Inter ce vendredi 23 à 17h55. Vous aurez bien compris que je fais partie de ces personnes suivant l'actualité des courses taurines. Je comprends les positions des anti-corridas même si je ne partage pas leur point de vue. Dans un pays libre, l'expression est libre et doit le rester. L'humour n'a pas à s'imposer de censure. Mais en l'espèce, se réjouir de cette façon de la mort d'un homme dans les conditions que l'on sait, écraser de sa voix de fausset la tristesse des proches de Fandino, vomir des expressions simplement abruties de méchanceté et de clichés sur la culture espagnole dans le plus incroyable irrespect de la mort d'un homme ne relève ni de l'humour, ni de la liberté d'expression. Certains auraient à comprendre ce que veut dire la pudeur.
Le dérapage est juste dégueulasse, tellement facile et proprement ignominieux. Tout le monde peut faire des erreurs, peut s'emballer en faisant le malin et en imaginant sans doute être spirituel. Ce bal des vampires radiophoniques gloussant en superposition d'une chansonnette honteuse n'est pas à l'honneur de cette grande station et de ses professionnels.
Bien cordialement,
Laurent Bardou

La Médiatrice Radio France vous répond
27/06/2017 - 11:37

Madame, Monsieur, J’ai pris connaissance du courriel dans lequel vous vous indignez de la chanson de Frédéric Fromet sur la mort du toréro Iván Fandiño. Je comprends tout à fait l’émotion qu’elle a pu susciter et je voudrais vous assurer qu’il ne s’agit pas dans cette chronique de se réjouir de la mort d’un homme. En effet cette chronique s’intègre dans une émission satirique dont l’humour noir est le ressort principal. Elle est par nature caricaturale, parodique, outrancière et c’est la loi du genre. Cette liberté de ton est une protection traditionnellement offerte à l’expression humoristique. Dans sa chanson Frédéric Fromet prend en effet clairement le parti des antis corridas mais le caractère clivant de son propos reflète aussi la fracture immense au sein de la société française que provoque la tauromachie. Par ailleurs je tiens à contester qu’il y ait eu un quelconque appel à la violence ou à la discrimination en la circonstance, précisément en raison du caractère dénué de sérieux de cette « chanson ». Par ce courriel je voudrais aussi exprimer toute ma compassion à l’égard de la famille d’Iván Fandiño, sa femme, son fils, ses parents. Laurence Bloch. Directrice de France Inter