J'ecoute France inter en voiture pour aller au travail le matin et je tombe souvent sur l'entretien de 8h20 que mène M. Cohen. J'ai été très choquée ce matin par son agressivité et sa mauvaise foi à l'egard de Mme Duflot. Pour être sûre de mon impression, je viens de réécouter leur échange. Je ne suis pas une fidèle des écologistes, mais pour le coup, pas besoin d'etre fin politicien pour déceler l'ecrasant mépris et la médiocrité des interventions de M. Cohen, qui ne semblaient destinées qu'à faire sortir son interlocutrice de ses gonds. Je pense notamment à son "incrédulité" face à la manipulation dénoncée par Mme Duflot au sujet de l'aeroport, mais d'une manière générale, toutes ses interventions revêtaient ce ton provocateur et condescendant.
Je suis bien déçue et espère ne pas être contrainte de changer de radio le matin!

La Médiatrice Radio France vous répond
01/07/2016 - 10:41

Nous avons demandé à Patrick Cohen d’apporter une réponse à vos nombreux messages consécutifs à l’interview de Cécile Duflot. La voici :
« L’interview de Cécile Duflot lundi dernier, a pris un tour plus vigoureux, plus rugueux que d’ordinaire, je l’admets bien volontiers. Et si j’ai pu heurter les convictions de certains d’auditeurs, ou leur donner l’impression de prendre parti contre l’invitée au-delà du jeu normal d’une interview contradictoire, j’en suis désolé.
Mais la subjectivité dont j’ai pu faire preuve résulte d’une situation tout à fait exceptionnelle : celle d’une responsable politique ayant participé à une consultation démocratique et qui affirme que le résultat n’étant pas conforme à ses souhaits, il ne l’engage pas et doit être considéré comme nul et non avenu. J’ai ressenti là -réaction à la fois de journaliste et de citoyen- un mépris de démocratie qui me parait bien plus important que le mépris que Mme Duflot a cru percevoir dans l’un de mes sourires…
Il était dès lors plus facile pour l’ancienne ministre d’accuser son interlocuteur d’être partisan et défenseur du projet de transfert d’aéroport que d’expliquer son revirement à l’égard d’un scrutin qu’elle avait accepté jusqu’à ce que les urnes lui soient contraires.
Cécile Duflot, de surcroît, sait parfaitement que le dossier est bien plus complexe que l’opposition entre gentils écolos et méchants bétonneurs. Que l’actuel aéroport génère nuisances et pollution importantes. Et que le projet d’aujourd’hui -relancé par Lionel Jospin et Dominique Voynet en 2000- n’a plus rien à voir avec l’idée des années 60 de raccourcir la route transatlantique du Concorde. Dire le contraire relève de la mauvaise foi. Et, en questionnant TOUS les arguments (j’ai demandé le lendemain à Alain Juppé si Notre-Dame-des-Landes n’était pas un projet du XXème siècle), mon rôle est aussi de traquer la mauvaise foi.