A toi qui te penches au-dessus des malades
Toi qui panses, qui soigne sans relâche en bravade
Toi qui fermes des yeux, le cœur dans la noyade
Toi qui risques ta vie avec tes camarades

Tu es mon héros…

A toi dont les rides t’ont choisie pour candidate
Privée des visages familiers qui t’éclatent
Toi qui comptes les jours, les semaines et les dates
Devant ce long temps qui s’étale et se dilate

Tu es mon héros…

A toi qui travailles pour que l’autre se nourrisse
Dans l’ombre où derrière une caisse où s’enhardissent
Des incivilisés, des sauvages, qui vrombissent
Des goujateries qui ne te réjouissent

Tu es mon héros

A toi qui vis transit de peur cachant tes pleurs
Toi qui reçois les coups d’un mari abuseur
Qui ne peux se sauver vers un consolateur
Toi qui vis des heures de hantise et d’horreur

Tu es mon héros…

A toi qui te lèves chaque jour devant ta fenêtre
Qui rêve de marcher, de courir sur des kilomètres
Mais qui pour protéger l’autre oubli le podomètre
Et piétine dans ta pièce au carré de vingt mètres

Tu es aussi mon héros….

A tous ces grands héros du printemps deux mille vingt
A ceux que l’on connait et à ceux que l’on plaint
Mais aussi à tous ceux qui dans l’ombre, sereins
Œuvre pour le bien de l’autre, pour tous les humains.

A vous tous merci nos héros.